Je profite de la rentrée littéraire pour reprendre un peu mes lectures et j'ai lu
La famille de l'hiver et le Roi-fée.
J'ai beaucoup apprécié ce roman. le démarrage de l'histoire est relativement rapide et assez naturel. L'univers extrêmement riche et intéressant créé par l'auteur se met en place naturellement au gré des aventures des protagonistes. On évite les longues descriptions souvent utiles mais aussi parfois pontifiantes. Les détails de l'univers sont quasi systématiquement introduits par les dialogues ou les péripéties ce qui est astucieux et permet de ne pas tomber comme un cheveu sur la soupe.
On se prend très vite à l'histoire et la richesse des personnages du roman permet de rentrer dedans assez facilement et de s'identifier.
Je vais rentrer quelque peu dans les détails et donc masquer certaines parties du texte pour ceux qui n'auraient pas encore lu le roman et qui souhaiteraient s'en faire une idée avant.
L'arrivée du duo Marcus / Orégane dans le monde des fées se fait assez rapidement et on découvre toute la richesse de l'univers forgé par
Elisabeth Ebory. Ce monde elle l'avait déjà abordé dans un précédent roman si je ne me trompe pas (car c'est de mémoire), dans son "
La Fée, la Pie et le printemps" que j'avais bien aimé également et que j'avais lu pour une autre rentrée littéraire (décidément!).
Il est difficile de savoir au début du roman quels sont exactement les protagonistes. Il n'y a pas de polarisation marquée, pas de manichéisme à part concernant le fameux brouillard qui rit qui promettait d'être la menace la plus grande au début de l'histoire . L'autrice nous présente toute une civilisation où chacun tire à hue et à dia pour ses intérêts propres et/ou ses convictions.
A commencer par ce Roi-Fée assez intrigant que l'on peut assimiler à un opposant en premier lieu mais qui au final ne l'est pas du tout. Au fil des pages on voit se construire toute une société avec de nombreux personnages, des lieux clés (Corifaé, le Tertre, la maison de Madame...) chacun emprunt d'une identité très particulière qu'elle a su nous faire passer à merveille via une écriture très imagée et poétique.
C'est au final dans la deuxième partie du roman qu'apparaît le réel opposant, le réel "méchant" et je dois avouer qu'il est plutôt réussi. On pourrait s'attendre à un méchant classique comme c'est souvent le cas bien que cela puisse être très réussi, mais c'est ici l'inhumanité sous forme d'un Dieu sans grand charisme apparent mais doté d'une cruauté sans trop de limites et d'une force de persuasion implacable qui se dresse dans le roman et qui lui permet de semer un terrible chaos.
Dès lors, on accompagne les personnages dans leur lutte contre lui et on suit la découverte d'eux-même à travers les épreuves qu'ils subissent.
Si la quête d'amour qui anime Marcus reste un des thèmes centraux de l'ouvrage, de même que celui de la famille (c'est dans le titre!), c'est la révélation des origines de certains personnages (la quête de leurs racines) qui m'a le plus marqué.
Ainsi la scène de la lecture du testament de son "grand père" par Orégane m'a particulièrement plu. On retrouve souvent l'objet magique (ou technologique suivant le genre^^) permettant aux persos d'en apprendre plus sur leur quête ou leur histoire personnelle. C'est assez classique mais je l'ai trouvé particulièrement bien amené et bien faite ici avec le Sylferin divin et la plongée dans les souvenirs de l'Ange déchu.
Au final c'est une histoire que j'ai aimé lire et que je relirais sans doute pour les détails de l'univers créé par
Ebory (il faudrait d'ailleurs que je relise le roman précédent) que je trouve vraiment intéressant et qui donne un relief formidable à l'histoire qu'elle raconte.
Une critique assez longue (pour moi) pour la rentrée (oui je n'ai pas envie de m'y remettre), en attendant d'autres romans de cette autrice pour découvrir plus avant cet univers!
Bonne lecture à tous!