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Orégane, fée de son état, et Marcus, vivent en Angleterre, au début du XXème siècle, ou plutôt s'y morfondent, jusqu'au jour où ils parviennent à être accueillis dans le Sidh, le monde des fées, qui se remet à peine de la guerre d'indépendance qui lui a permis de se libérer des Dieux. Pour l'une, qui redécouvre son monde, qu'elle a quitté dans d'étranges circonstances, et pour l'autre, qui est attiré par ce monde suite à des rêves / cauchemars envahissants, c'est le début d'une quête dont ils ne se doutaient que bien peu des tenants et aboutissants, tant pour eux, que pour le Sidh tout entier.

Comme cela m'arrive plutôt rarement en ce moment, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman fantasy - certes, ce n'est pas ce que je lis le plus. Il m'a fallu en effet une bonne centaine de pages pour m'intéresser au Sidh, et à ses protagonistes, que j'ai trouvé manquant d'épaisseur. Il m'a fallu, en fait, le temps que l'ensemble se mette bien en place, tant l'univers que les personnages, qu'il s'étoffe, se complexifie, prenne corps et sens, et j'ai alors, au contraire, dévoré le reste de l'histoire, happée tant par les péripéties en cascade qui perturbent le mince équilibre du Sidh qui avait été obtenu par le roi-fée, que par l'histoire du lieu, de son passé qui explique ce qui se passe sous nos yeux.

Histoire de soif de pouvoir, de désir de liberté, de leur difficile conciliation dans le rapport entre Créateur et Créature, entre Puissant et Faible, c'est ce qui nous est dépeint à travers le Sidh, qui lui-même, nous dépeint, à travers fééries et fantasy, notre propre monde, en somme.

Une lecture finalement intéressante, après un démarrage laborieux.
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Cette année, Les Moutons électriques mettent de la féerie dans la rentrée de la fantasy en conviant la sublime plume d'Élisabeth Ebory.

Comme en témoigne son premier roman, La Fée, la pie et le printemps, le monde des fées est un univers de prédilection où elle excelle. Alors la découvrir à l'affiche de cette rentrée des Indes de l'imaginaire porte déjà le goût d'une merveilleuse retrouvaille.

Orégane et Marcus sont liés par une belle amitié. Alors qu'elle est une fée exilée sur la terre des hommes, lui est un simple humain rejeté par les siens, à commencer par sa propre famille. Tous deux se mettent en quête du Sidh pour notamment y retrouver un mystérieux héros qui visite les rêves de Marcus. Arrivés sur les lieux, ils sont vite pris dans le tumulte des événements qui bousculent la paix du territoire des fées. En effet, un être se faisant appeler le brouillard-qui-rit accompagné d'une horde de spectres sèment la panique dans les rues tout en critiquant le pouvoir du Roi-Fée. Pourront-ils aider à clarifier la situation, tout en affrontant leurs propres démons du passé ?

La Famille de l'Hiver et le Roi-Fée nous immerge dans un cadre fabuleux inspiré particulièrement par la mythologie irlandaise. En effet, Elisabeth Ebory nous entraîne dans l'Autre-Monde, communément appelé Sidh, où naguère les Tuatha de Danann ont trouvé refuge après que l'Irlande ait été conquise par les Milésiens. C'est ainsi que ces dieux déchus sont devenus des fées régnant sur de vastes royaumes sous la terre.

L'autrice s'est donc nourrie de différents mythes pour construire son propre univers comme lorsqu'elle emprunte à la mythologie slave une certaine déesse associée à l'hiver du nom de Morana ou encore du folklore breton à travers la figure de l'Ankou, pour ne citer que ces deux références.

En outre, si elle a conservé des éléments notables tirés de la mythologie celtique comme le fait que le Sidh ne soit accessible que sur invitation d'une Bansidh, Élisabeth Ebory a surtout imaginé ici un Sidh meurtri par le lourd tribut payé aux dieux qui ont traqué les fées et même tué leurs enfants. Or, sous l'impulsion du Roi-Fée qui, à coup de manigances et d'omissions, tente de guérir son peuple de ses traumatismes et recherche même par tous les moyens à faire renaître leur puissante magie disparue. Seulement, on n'efface pas de profondes blessures aussi facilement et les fantômes de ces vies volées sont de retour pour demander des comptes.

Ainsi, la plume d'Élisabeth Ebory donne ici vie à une féerie toute en clair obscur qui émerveille autant qu'elle rend triste. Emprunte d'ombre et de lumière, l'intrigue de la Famille de l'Hiver et le Roi-Fée confronte finalement les fées à des drames très actuels comme la montée de la haine entre les peuples, l'instauration d'une vive intolérance, l'escalade de la violence allant jusqu'à des représailles sanglantes et mortelles. Tourmenté par ces mêmes affres, le peuple des fées réclame justice sous peine de laisser l'ire collective s'emparer de leur coeur et de s'abattre sur le monde. A travers son roman, Élisabeth Ebory met clairement en exergue les failles de notre société qui emprisonne les gens dans un modèle sociale étouffant tout en les empêchant d'être eux-mêmes dans toutes leurs différences.

Mais La Famille de l'Hiver et le Roi-Fée nous parle aussi d'amour et d'amitié, d'homosexualité et d'identité, ainsi que de rédemption et de sacrifice.

C'est un texte magnifique porté par une écriture toute en finesse qui traite avec beaucoup de subtilité ces thématiques.

Entre ces lignes, les sentiments et les émotions se parent d'une certaine noblesse qui vient les faire rayonner dans toute leur beauté et nous en faire même ressentir leur pleine magie.

Avec La Famille de l'hiver et le Roi-Fée, Élisabeth Ebory nous gratifie d'un nouveau roman teinté de merveilleux et auréolé de mystères et de passions. En proposant ce roman pour la rentrée de la fantasy, Les Moutons électriques m'ont offert un très beau coup de coeur... plus sur Fantasy à la Carte.


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Je crois en fait que je fais un burn out de faës. J'ai la vilaine impression de lire toujours un peu la même chose avec les mêmes personnages dépeints de la même façon et les mêmes lieux.
Je n'ai pas trouvé d'originalité particulière à l'univers présent ici, du coup j'ai eu du mal à me passionner pour le récit.

L'écriture est efficace et fluide, mais pas extraordinaire non plus. Oui c'est joli, mais je n'ai pas trouvé de rythme particulier, de mélodie dans les mots, de travail sur les niveaux de langage, sur le lexique… Les amoureux de la langue n'y trouveront peut-être pas leur compte ici, d'autant que le roman, pour changer, est très mal relu. A quand un bouquin publié sans fautes de manière récurrente ?

Je n'ai pas vibré dans ce roman; il faut dire que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre ce que venaient faire les deux personnages principaux dans cet univers, à part arriver dedans comme un cheveu sur la soupe. Leur monde réalisme de départ n'est pas très détaillé, et leur plongée en Faërie est très rapide, voire assez brusque; je n'ai pas bien saisi le pourquoi du comment, ni pu apprécier pleinement la différence d'ambiances entre les univers.
L'intrigue principale mêlée aux quêtes des deux personnages n'a pas réussi non plus à m'intéresser suffisamment.

Vous trouverez de très beaux retours de lecteurs qui ont apprécié leur lecture et en sont sortis émerveillés.
Pour moi la magie n'a pas pris, la faute à un sentiment de déjà-lu, à une intrigue que j'ai trouvée moyenne, à un récit assez classique dans sa structure, et à une écriture perfectible.

Globalement pour moi ça manque surtout de profondeur. Peut-être cela est-il lié au nombre de chapitres très élevé, d'autant qu'ils sont très très courts : ça va très vite et on ne peut pas beaucoup creuser. J'ai eu l'impression de lire un roman jeunesse. Pourquoi pas, après tout ? Simplement, ce n'est pas ce que j'attends ni préfère.


En fait, je crois surtout que les faës et moi c'est une histoire d'amour qui se termine…
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En premier lieu, je remercie très chaleureusement les Éditions Les Moutons Électriques pour leur confiance concernant l'envoi ce service presse ! Élisabeth Ebory est une autrice dont je suis les publications de très près, et son dernier est l'une des sorties livresques que j'attendais le plus cette année (oui, rien que ça ^^).

Avec La Famille de l'Hiver et le Roi-Fée, Élisabeth marque un retour féerique, au seuil de la rentrée littéraire qui envahit les librairies. Vous recherchez un souffle de fraîcheur ? Ce roman regorge de dépaysement, des beautés de la nature, les fées vont vous éblouir, vous laissez perplexes ou encore vous agacer, mais la chaleur du foyer de Madame fleure bon la verveine. Alors, installez-vous, le chat de Cheshire sur les genoux, et laissez-vous emporter par cette histoire épique, emplie de passion, de magie perdue, d'amitié et d'amour !
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Plongeon dans l'univers de la féerie !

Quelle joie de m'être plongée dans le dernier roman d'Élisabeth Ebory ! le monde féerique lui sied si bien et, ici, elle nous gâte avec un joli pavé. Nous faisons la connaissance d'Orégane et de Marcus, liés par une intime amitié. La première est une fée qui ignore ses racines et le second, un trentenaire homosexuel rejeté par le XXème siècle. Grâce à la réussite d'un sort lancé par Orégane, apprentie sorcière, voilà les amis qui trouvent une employeuse dans le Sidh, le royaume des fées. Si Marcus y voit là l'occasion de fuir la haine à son encontre en même temps que trouver le héros qui le sauve dans ses rêves, Orégane quant à elle compte renouer avec ses racines et découvrir son peuple.
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Un Sidh instable au sombre passé

C'est ainsi que le duo entre au service de Madame, une Banshee qui ouvre des chemins entre les mondes. Ils deviennent les précepteurs de son fils aîné, Joseph, tandis que la nourrice, Juno, s'occupe du petit dernier, Frantz. À l'issue d'une escapade hors de la demeure, Marcus va se rendre compte de l'instabilité qui règne parmi les fées. Entre Sean LeavesOfAlder alias le Roi-Fée récrié, la menace du brouillard-qui-rit et la figure du Marchand de sable, c'est tout un passé terrible qui ne cicatrice pas dans les coeurs et les esprits.

De plus, l'on découvre un système monétaire en berne. Celui-ci est basé sur les coques des fleurs de pastel desquelles est extraite l'encre magique, or cette magie est perdue, malgré les efforts des sorciers pour y remédier. En parallèle, le Marchand de sable fait apparaître des étoiles colorées, et certains en récoltent dans le but de les utiliser comme monnaie.

Sean n'est pas aimé, il est même présenté comme le meilleur ennemi de Madame, et pourtant ne bâtit-il pas un équilibre dans le monde instable dans lequel cohabitent les fées ? Il a créé la deuxième loi, qui interdit le cannibalisme, pour plus de sécurité et d'entente. Il semble avoir de bonnes intentions, mais alors pourquoi ment-il ?
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Le monde des fées selon Élisabeth

S'inspirant de plusieurs mythologies et folklores (bretons, slaves, irlandais, celtiques), Élisabeth Ebory tisse son Sidh sur un passé sombre et tortionnaire qui a conduit les fées à s'exiler sous terre, dans un tertre, en outre de leur avoir arraché nombre de leurs enfants. Aussi demeure cette latence haineuse, méfiante. L'on sent les préjugés des fées à l'encontre des sorciers, qui dressent les dragons et cherchent à retrouver la magie de l'encre.

Toutefois, lorsque Marcus s'aventure dans le Tertre, il découvre une joyeuse populace : tavernes, boutiques, marchands… Corifaè montre son Hall gigantesque, ses maisons en bordure de mer, aux toits de coquillages. Et que dire des plaines bleues non loin de la demeure de Madame ? D'ailleurs celle-ci propose aussi ses étrangetés et mystères : de Piotr, le domovoï qui s'occupe de chauffer le foyer, au jardin entretenu par Juno, la porcelaine-fée qui se répare d'elle-même côtoie un chat Cheshire.
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Séjour tumultueux

Ne pensez pas prendre trop rapidement vos aises dans la routine de nos deux amis, bien qu'elle soit ponctuée de découvertes féeriques ! Entre les révélations que révèle à Orégane le testament de son infâme grand-père, la promesse que les deux précepteurs ont faite à Joseph, le combat du Marchand de sable et le chaos que sème le brouillard-qui-rit, leur séjour sera plus que tumultueux.

La colère et les blessures intérieures de Marcus se rappellent constamment à lui, animant les miroirs, quant à Orégane, elle est bouleversée par le testament de son grand-père, qui révèle des parts sombres du passé qui a conduit les fées à l'exil. L'on comprend pourquoi Sean ment pour établir l'équilibre. Et pourtant la guéguerre du Roi-Fée avec le Marchand de sable va précipiter les choses. du pays des morts à un autre royaume (que je me contente de nommer ainsi pour ne pas spoiler l'intrigue ^^), d'un odieux enlèvement jusqu'aux rondes de reconnaissance pour délivrer le souffre-douleur, nous tremblons pour les personnages, en même temps que leurs amitiés et leurs amours nous réchauffent le coeur.
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Poésie et images

En m'aventurant dans cet univers, j'ai été surprise par la taille des chapitres, en effet, ils sont courts, alors que le genre suggérait des chapitres plus longs. La raison est que l'autrice raconte de manière concise : elle nous entraîne sans fioriture, sans longueur, dans son récit. Toutefois, ne vous y trompez pas : actions, émotions, rebondissements, descriptions, world building sont bien présents. Élisabeth déploie son écriture ciselée, empreinte de poésie et d'images ; ainsi se développent son univers, ses personnages, son intrigue. Et cela contribue à mettre en valeur de jolies thématiques : la beauté simple de la nature, la famille, l'amitié, l'amour. La magie réside en grande partie là.
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Et l'hiver ?

J'ai évoqué la famille et le Roi-Fée, il reste l'hiver utilisé lui-aussi dans le titre du roman. On se doute qu'il est attaché à Madame bien qu'on ne le voit pas dans un premier temps. Lorsque la situation sombre dans l'urgence, la saison hiémale s'abat sans prévenir, la neige recouvre les champs de pastel, les légumes de Juno, elle crépite aux fenêtres. Alors que dans un autre univers, elle côtoie les flammes, ici elle arbore par moments la délicatesse de la dentelle, elle rehausse la chaleur et le réconfort du foyer de Madame. Pour moi, elle symbolise aussi ici la cicatrisation.

À l'image des nombreux jours sombres qui se sont abattus, l'hiver montre épines et crocs, personnifiant la rudesse et la cruauté. Il est incontrôlable, tout comme le pernicieux personnage encapuchonné d'un autre royaume qui sort de sa retraite, appâté par le chaos. Autrefois, les fées étaient prisonnières : et si leurs tortionnaires resurgissaient ?
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Un conte moderne teinté d'ombres

Le passé est sombre, il teinte de ténèbres une part des personnages, les tourmentant, tandis que Marcus recherche la guérison, Orégane, sa place, Sean, la rédemption, Judicael, le pardon, même Cernièῆ (le beau fée aux bois de cerf) cherche amende honorable… En quête d'eux-mêmes, ils vont devoir lutter contre leur passé, tout en combattant contre des forces qui les dépassent et contre lesquelles ils ne sont peut-être pas prêts.

Si le Sidh doit ses aspects anglais au Roi-Fée, notre actualité comme nos émotions sont diluées dans l'encre qui a rédigé La Famille de l'Hiver et le Roi-Fée. Ainsi les lecteurices s'attachent avec force aux personnages, s'en amourachent (team Judicael !), s'identifient à eux, à leur passion, leurs blessures, leur colère, leurs brisures… N'oublions pas l'essentiel : « Quel que soit l'orage que tu braves, je t'assure que tu peux le chasser. Tu es le soleil qui dissipe la nuit. »
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En bref : Précipitez-vous sur le dernier roman d'Élisabeth Ebory ! En sus du magnifique objet-livre proposé par les Moutons Électriques et illustré par Melchior Ascaride, La Famille de l'Hiver et le Roi-Fée va vous transporter en territoire féerique et plus encore. Entre quête de soi et aventures périlleuses, équilibre précaire se bâtissant sur un sombre passé et résidus de préjugés, venez rejoindre Marcus et Orégane qui partent à la découverte du Sidh. Vous allez succomber aux attachants héros (et plus si affinités), vous tremblerez pour eux, vos émotions seront mises à rude épreuve. Je vous préviens : vous choierez ce récit comme enfant votre doudou.
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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J'attendais avec beaucoup d'impatience ce nouveau roman de Élisabeth Ebory. Elle figure parmi mes autrices préférées depuis ses premières parutions chez les regrettées éditions Griffe d'Encre. Avec La Famille de l'Hiver et le Roi-Fée, elle continue de me ravir, comme à chacune de ses publications. Cette lecture a, par ailleurs, marqué pour ma part la fin d'une panne de lecture. J'ai en effet lu ce roman dans des circonstances personnelles particulières.

Marcus quitte l'Angleterre de 1910 pour accompagner son amie Orégane, une fée, dans le Sidh. le voilà précepteur des enfants de Madame, fée des morts. À ses côtés, nous explorons Corifaè, la ville sur laquelle règne Sean, le Roi-Fée, et qui, la nuit, devient le terrain de jeu du marchand de sable. Mais les choses ne sont pas aussi magiques qu'on pourrait le croire : Sean cache de sombres secrets, Orégane doit faire face à son passé, le brouillard-qui-rit menace l'équilibre fragile de Corifaè, à moins que ce ne soit un autre ennemi, plus retors… et Marcus, tout à sa quête, a lui aussi fort à faire !

J'ai adoré ce roman. Elisabeth Ebory compose ses courts chapitres comme une mosaïque, on progresse ainsi dans l'intrigue par fragments, jusqu'à la dernière partie, où les événements prennent une telle ampleur, un tel impact émotionnel, que je n'ai pas pu le lâcher avant d'en avoir tourné la dernière page, le coeur serré, en dépit de l'heure tardive.

J'ai adoré suivre Marcus, Orégane, Madame, Sean, Juno, le marchand de sable. Chacune des apparitions de ce dernier, d'ailleurs, était un ravissement (c'était mon personnage préféré, mais j'avoue les avoir tous aimés). Je ne sais si c'est lié, d'ailleurs, mais il s'avère qu'après des mois d'insomnies, je n'ai retrouvé un sommeil digne de ce nom qu'en lisant ce livre, chaque soir. Comme si les étoiles semées par le marchand de sable soignaient petit à petit mon sommeil cabossé par le chagrin.

Car, bien que le deuil ne soit pas un thème majeur du roman (encore que, entre les fées des morts et les enfants spectres sans repos, il apparaît tout de même en filigrane), lire ce roman m'a fait du bien. C'est un roman qui évoque plusieurs thèmes – trouver sa place, surmonter ses démons intérieurs, prendre soin des liens qui nous unissent à ceux qui nous sont chers, et bien d'autres – mais, à mon sens, celui de la perte et du deuil en est un autre.

Mention spéciale, aussi, au personnage de Madame. Mère célibataire (je n'ai pas vu l'ombre d'une figure paternelle) de deux enfants, fée des morts, membre du conseil de Corifaè, j'aimerais plus souvent voir des personnages comme elle.

Comme je le disais, j'ai aimé tous les personnages de ce roman : Madame, qui assume de nombreuses responsabilités ; Orégane qui doit affronter ses démons pour avancer ; Marcus en quête d'un amour inconnu et qui va trouver bien plus que cela ; Sean le Roi-Fée si fuyant et pourtant, aux motivations claires ; le marchand de sable, à la fois solaire et pourtant confronté à des âmes sans repos, et bien d'autres. On sent, au fil des phrases, toute la tendresse de l'autrice pour ses personnages, une tendresse que l'on partage sans retenue.

La plume d'Elisabeth Ebory est toujours aussi ensorcelante. Lyrique, elle fait appel à nos sens (notamment l'odorat et le goût), offrant des comparaisons aussi imagées que poétiques. Les phrases possèdent une vraie musique, comme un sortilège, et une pointe d'humour enveloppe certaines. J'en ai noté plusieurs, et en noterai d'autres lors de mes relectures.

Vraiment, une pépite de la rentrée littéraire de l'imaginaire, que j'ai savourée soir après soir, et dans laquelle je me replongerai avec plaisir, à l'occasion. Lisez-le.
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Une bonne lecture hivernale.

C'est la première fois que je découvre Elisabeth Ebory et j'ai beaucoup aimé sa plume. J'ai toujours un peu de mal avec les histoires au présent, mais le texte est beau et poétique, donc ça passe.

Les personnages sont assez touchants, certains plus que d'autres. Ainsi, je me suis tout de suite attachée à Marcus, Finn, Judicael et Madame, et beaucoup moins et beaucoup plus tard à Sean, Joseph, Juno et Oregane. Sachant qu'au final ce sont les deux personnages que j'ai le moins aimé qui m'ont le plus fait pleurer tant j'étais touchée…

La fameuse histoire d'amour entre Marcus et son héros est très lente, et ce n'est pas l'objet principal de l'histoire, clairement. D'ailleurs, j'ai été surprise par le nombre de thématiques abordées : la recherche de soi, la tolérance, et surtout : le deuil, et l'amour sous toutes ses formes (amour d'un couple, amitié et ce que je vois plus rarement : l'amour maternel). Et maintenant que j'y pense, la famille monoparentale. Madame est seule aux commandes de sa petite famille, on ne voit pas l'ombre d'une figure paternelle ! J'ai apprécié cette diversité.

Voilà pour tous les bons points, qui sont nombreux. Il y a cependant, je trouve, des points négatifs.

Premièrement, la quatrième de couverture affirme que Marcus est un magicien. Ce n'est indiqué nulle part dans l'histoire, et pas une seule fois Marcus ne fait quelque chose de « magique ». Au contraire, il est décrit comme un humain tout ce qu'il y a de plus banal. Donc ce serait mieux de ne pas vendre le protagoniste comme un magicien qu'il n'est pas.

Il y a bien des sorciers dans l'histoire, sauf qu'on ne sait pas exactement où ils se situent entre les humains et les fées (les magiciens sont décriés par les fées mais il y a des différence de symptômes notables lorsque Marcus et Finn séjournent dans un certain endroit où mangent certains mets).

Le lien entre le bureau des disparus et le brouillard-qui-rit semble évident du point de vue du lecteur. Mais même une fois ce lien confirmé dans l'histoire, il est à peine abordé. J'aurais voulu que cela soit plus creusé.

Ensuite, et c'est ce qui m'a particulièrement gênée pendant ma lecture, il y a BEAUCOUP de coquilles. Pas une par chapitre, mais c'est pas si loin, alors quand un chapitre fait en moyenne 5 pages sur 460 pages au total, ça commence à faire. Des participes passés pas accordés, des mots qui manquent, des verbes conjugués avec le mauvais pronom… je ne prétends pas être une experte de la grammaire et de la conjugaison, mais ça m'a quand même sauté aux yeux très souvent. Exemple : « Les courants d'air galopent à la surface la neige et la glace ».
Et puis il faudrait décider une bonne fois pour toutes si après un point d'exclamation ou un point d'interrogation on met une majuscule ou pas, au lie d'imprimer toutes les combinaisons possibles !

Il y a aussi un certain nombre de pages blanches. Quand un chapitre est fini au recto de la page, pourquoi ne pas commencer le suivant au verso, au lieu de sauter une page. Contrainte de l'imprimeur ? Peut être. de plus, un sommaire avec la liste des chapitres aurait été utile (les chapitres ne sont pas numérotés).

Bref, hormis ces problèmes « d'édition », et les quelques points pas assez creusés à mon goût, c'était une bonne lecture que je recommande, dont l'écriture est belle et les personnages touchants.
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Je profite de la rentrée littéraire pour reprendre un peu mes lectures et j'ai lu La famille de l'hiver et le Roi-fée.

J'ai beaucoup apprécié ce roman. le démarrage de l'histoire est relativement rapide et assez naturel. L'univers extrêmement riche et intéressant créé par l'auteur se met en place naturellement au gré des aventures des protagonistes. On évite les longues descriptions souvent utiles mais aussi parfois pontifiantes. Les détails de l'univers sont quasi systématiquement introduits par les dialogues ou les péripéties ce qui est astucieux et permet de ne pas tomber comme un cheveu sur la soupe.

On se prend très vite à l'histoire et la richesse des personnages du roman permet de rentrer dedans assez facilement et de s'identifier.
Je vais rentrer quelque peu dans les détails et donc masquer certaines parties du texte pour ceux qui n'auraient pas encore lu le roman et qui souhaiteraient s'en faire une idée avant.
L'arrivée du duo Marcus / Orégane dans le monde des fées se fait assez rapidement et on découvre toute la richesse de l'univers forgé par Elisabeth Ebory. Ce monde elle l'avait déjà abordé dans un précédent roman si je ne me trompe pas (car c'est de mémoire), dans son "La Fée, la Pie et le printemps" que j'avais bien aimé également et que j'avais lu pour une autre rentrée littéraire (décidément!).

Il est difficile de savoir au début du roman quels sont exactement les protagonistes. Il n'y a pas de polarisation marquée, pas de manichéisme à part concernant le fameux brouillard qui rit qui promettait d'être la menace la plus grande au début de l'histoire . L'autrice nous présente toute une civilisation où chacun tire à hue et à dia pour ses intérêts propres et/ou ses convictions.
A commencer par ce Roi-Fée assez intrigant que l'on peut assimiler à un opposant en premier lieu mais qui au final ne l'est pas du tout. Au fil des pages on voit se construire toute une société avec de nombreux personnages, des lieux clés (Corifaé, le Tertre, la maison de Madame...) chacun emprunt d'une identité très particulière qu'elle a su nous faire passer à merveille via une écriture très imagée et poétique.



Au final c'est une histoire que j'ai aimé lire et que je relirais sans doute pour les détails de l'univers créé par Ebory (il faudrait d'ailleurs que je relise le roman précédent) que je trouve vraiment intéressant et qui donne un relief formidable à l'histoire qu'elle raconte.

Une critique assez longue (pour moi) pour la rentrée (oui je n'ai pas envie de m'y remettre), en attendant d'autres romans de cette autrice pour découvrir plus avant cet univers!

Bonne lecture à tous!
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Dans l'obscurité d'une chambre tiède Marcus et Oregane échange des trilles et des gromellements. Ce qui les lie va au delà de l'amour ou de l'amitié, au delà du temps, de l'espace et de la magie. Aujourd'hui elle part à la recherche de son peuple et lui d'un rêve, bientôt ils entreront dans le monde des fées.

Et qu'il est déroutant ce monde. D'abord on ne sait pas où donner de la tête. On est précipité les deux pieds en avant et on peine à s'extirper du bourbier dans lequel on s'est fourré. On devine quelques machinations, une écriture aérienne, saupoudrée d'étoiles roses, une envie, des souffrances cachées et d'autres bien visibles.

Bientôt c'est le passé qui interviendra. Un passé rêveur et fantôme, un passé hanté. Il y aura des histoires de marchand de sables souhaitant apaiser des milliers d'enfants fées. D'un Roi qui souhaite de tout son coeur réparer les torts qu'il a causés. Un enfant dépassé par des évènements trop grands. du feu. Un dragon. Un autre monde. Et une Dame la mort.

"C'est ce que le Prince désire : épuiser la lumière, éteindre nos espoirs. Il se cache dans nos ténèbres et y prospère. Mais moi, je sais de quoi tu es capable' quel que soit l'orage que tu braves, je t'assure que tu peux le chasser. Tu es le soleil qui dissipe la nuit"
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❤️ Oui cela a tout d'un conte de fée. Ça en a les épines, le mordant, les couleurs. Un conte de Grimm où l'amour, pourtant, a bien toute sa place entre chagrin, tourment et tendresse. Un conte de fée qui parle de quête de soi, d'identité, de genre, d'appartenance, de grandir. Qui demande d'affronter ses dragons. Qui m'a fait pleurer de joie, et fait sentir mon coeur énorme.

❤️ Ce roman, je vous l'ai dit, pour peu que vous vous laissiez emporté.e, vous l'aimerez ❤️
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