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Critique de Valentine62


En commençant « Ravel » de Jean Echenoz, un roman paru aux Éditions de Minuit, je pensais lire une oeuvre qui parlerait musique, création. Sur une base biographique, avec des « citations » tirées de ses recherches, Jean Echenoz nous livre en réalité la vie d'un homme, qui se trouve être musicien, et faire des tournées dans le cadre de ses activités, aller aux concerts -qu'il dirige ou non-, faire des rencontres -mondaines ou d'interprètes.
L'essentiel de l'oeuvre porte en effet sur le quotidien de cet homme dans les dix dernières années de sa vie dans les années 1930, insomniaque, préoccupé de son habitus extérieur, aimant bien manger, le tout présenté dans des descriptions très détaillées. La vie d'un homme de plus en plus distrait, qui perd la tête en réalité, qui pense même qu'on va lui « couper cabèche », l'un des traits d'humour de l'écrivain.
le rythme du roman joue avec les attentes du lecteur, à qui il est dit plusieurs fois que ne sera pas développé ce qu'il attend ! Il est question du fameux Boléro, assez méprisé à l'origine par son créateur même, du concerto pour la main gauche -dénaturé par son interprète ce qui fait souffrir Ravel- rappel du respect que l'on doit avoir pour la création, l'interprète étant au service de l'oeuvre (Ravel ira jusqu'à dire qu'il est un « esclave ») et non la soumettant pour se révéler lui-même.
Une manière magistrale de laisser la place à l'oeuvre musicale, en creux, dans le silence, sur laquelle on ne peut écrire, mais qui existe par l'écoute attentive qu'on veut bien lui porter, attiré par sa modernité et sa nouveauté.
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