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Critique de Soleney


Garion est un petit garçon autour duquel plane un étonnant mystère : celui de ses origines. Orphelin, élevé par une tante qui semble cacher beaucoup de secrets, épié par un étrange cavalier noir… le mystère ne fait que s'épaissir au fil des pages pour lui. Qui est-il ? Pourquoi des adultes l'ont-ils embarqué sur les routes avec eux ? Que cherchent-ils ?

Il ne se passe pas grand-chose dans ce premier tome. Pendant cinq chapitres, l'auteur nous détaille la vie à la ferme, le quotidien de son jeune héros, qui espionne les grandes personnes en train de lui cacher des choses, ses aventures avec les enfants de son âge, et c'est tout. Ensuite, il se retrouve à vadrouiller à travers le monde avec des adultes sans savoir où ni pourquoi – puisque tout le monde lui fait des cachoteries !
Mais malgré ce manque d'action, j'ai été complètement absorbée par l'histoire. Peut-être entre autres parce que j'ai adoré les personnages.

Ceux que j'ai préférés sont sire Loup et dame Pol. Ils ont tous deux un sacré caractère – surtout la deuxième – et ils m'ont impressionnée ou faite rire selon les situations. Plus l'histoire avance, plus Pol prend de la prestance. Au début, elle se comporte comme ce qu'elle est – une simple cuisinière de ferme, mais bien caractérielle –, et puis Garion réalise qu'elle connaît tout le monde et que tout le monde la respecte. Qu'elle tutoie les rois, qu'elle joue les duchesses (un peu trop) à la perfection et qu'elle fait même peur à beaucoup d'hommes. Mais qui est-elle ?
Sire Loup, ce vieux conteur solitaire et facétieux toujours prompt à voler des beignets dans le dos de dame Pol, devient peu à peu un homme grave qui semble avoir beaucoup de responsabilités. Tout comme la première, il prend de la prestance au fil du récit.
Dans ce livre, les gens ne sont pas ce qu'ils semblent être, et c'est ce que j'ai le plus aimé. Silk et Barak sont plutôt surprenants. On devine à l'avance certaines révélations, mais d'autres sont agréablement inattendues. Au final, le seul qui a l'air de ce qu'il est vraiment est Durnik, un forgeron parti à l'aventure avec les compagnons parce qu'il jugeait inacceptable qu'une jeune femme fragile comme dame Pol affronte le danger des routes… Quelles belles désillusions l'attendent !
Garion, lui, est un petit bonhomme très attachant. Dans la littérature, c'est rare que j'apprécie les enfants. Mais celui-là fait partie des exceptions. Il est courageux, fouineur et drôle, il se met un peu dans le pétrin quand il essaye de découvrir ce qu'on lui cache et nous on le plaint en voyant ce que lui fait subir sa tante. J'ai beau aimer cette dernière, je la trouve injuste envers lui. Elle est très exigeante, et surtout, elle refuse de lui communiquer la moindre information – c'est à cause d'elle qu'il ne sait rien, elle interdit à quiconque de lui expliquer quoi que ce soit. Évidemment, c'est pour le protéger. Mais lui, ça le frustre plus qu'autre chose – ce que je peux comprendre.

Nous autres lecteurs, on sait presque tout (ou plutôt, on se doute). On devine facilement qui sont réellement Garion, sire Loup et dame Pol, et pourquoi beaucoup de choses semblent tourner autour du garçon. Tout est expliqué dans le prologue – donc, Garion est vraiment le seul à être ignorant. Mais plus on avance dans l'histoire, plus on remarque qu'il y a des détails qui restent dans l'ombre, et ça me donne particulièrement envie de lire la suite.
Mais c'est presque dommage d'en savoir autant. Par moments, je me suis surprise à regretter de ne pas être aussi perdue que le protagoniste. Ça pourrait être intéressant de lire le prologue APRÈS avoir fini tout le premier volume… de tomber sur les révélations après des pages et des pages de mystère.

L'univers est très riche : il y a de nombreux royaumes (douze, au total), une genèse travaillée, et une mythologie complète. Les pays du Ponant sont à couteaux tirés avec leurs voisins de l'est, adorateurs de Torak, le dieu renégat, et c'est sur ce fond de tension politique que se déroule l'histoire.
Petit détail : j'ai aimé le principe du langage des signes, que Silk fait apprendre à Garion. Il l'utilise, parfois, mais apparemment, il a un « drôle d'accent » qui fait que certaines personnes se moquent de lui. C'est la grande différence avec d'autres romans de fantasy : Eddings n'a pas peur de tourner son héros en ridicule. Entres autres grâce à cela, l'écriture est drôle – d'autant plus que les personnages s'envoient parfois de bonnes piques bien acides, très amusantes ! L'ironie fait également partie de la narration, au grand dam de ce pauvre Garion. C'est un pion, sans aucun doute, aussi blanc que l'innocence. Et c'est non seulement le pion de Belgarath, mais aussi celui de l'auteur !

Curieusement, c'est pendant que l'action s'installe que j'ai eu le plus de mal à rester dans ma lecture. le début est passé tout seul, mais à partir du moment où les protagonistes partent à l'aventure, j'ai commencé progressivement à me détacher de l'histoire. J'ai même dû me forcer pour arriver jusqu'à la fin. C'est dommage et je le regrette.

Mais ce qui est sûr, c'est que je lirai la suite avec grand plaisir et grande impatience :)
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