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Critique de mybooksntea


Au programme du bookclub féministe Our Shared Shelf en début d'année, ce livre me tentait depuis un bout de temps. le titre en dit déjà long sur le contenu, « pourquoi je ne parle plus de race aux Blancs », si on devait le traduire en français.
Ce livre a été une grosse claque pour moi. Je savais que je sortais de ma zone de confort, mais je ne pensais pas être aussi aveugle. Heureusement, il y a des autrices comme Reni Eddo-Lodge ou Chimamanda Ngozi Adichie pour m'ouvrir les yeux.

Dans cet essai, Reni Eddo-Lodge aborde la question de la race, et surtout des Noirs, des relations entre Noirs et Blancs, en Grande-Bretagne. Il est vrai que quand on parle racisme/esclavagisme, on pense tout de suite aux Etats-Unis : aux plantations de cotons et la ségrégation qui a sévi là-bas. Or, nous explique Reni Eddo-Lodge, cet automatisme nous laisse penser que les problématiques racistes ne sont légitimes qu'Outre-Atlantique, alors qu'il n'en est rien.
La Grande-Bretagne a elle aussi joué un rôle majeur dans l'esclavagisme et n'est pas en reste en ce qui concerne le racisme. En lisant le premier chapitre consacré à l'histoire en Grande-Bretagne, j'ai réalisé que ce pays, aussi grunge et libéré soit-il, repose sur un fond de racisme.
Je suis tombée des nues. Les propos de l'autrice, étayés par une argumentation claire et des chiffres récents, ont ébranlé mes convictions. Et ce tout au long du livre.

Reni Eddo-Lodge aborde de nombreuses thématiques qui touchent au problème de la race et mets les mots sur des phénomènes auxquels je ne pense pas forcément en tant que femme Blanche : le « white privilege » ou le privilège des Blancs en français, qui consiste à avoir des avantages majeurs dans la vie grâce à une peau blanche (avantages sociaux, professionnels, relationnels…) ;

La « color-blindness » ou être aveugle à la couleur en français, tout simplement ignorer la différence de couleur de peau. Si cela peut paraître être la meilleure solution pour rester sur un pied d'égalité, Reni Eddo-Lodge explique qu'en fait, cet aveuglement n'aide en rien la lutte contre le racisme, bien au contraire. Pour elle, il faut voir les différences, reconnaître les races pour pouvoir éradiquer le racisme.

Dans le chapitre sur le féminisme, Reni Eddo-Lodge aborde la question de l'intersectionnalité. le féminisme, pour être réellement ancré dans l'égalité des sexes, doit prendre en compte toutes les femmes : qu'elles soient Noires, Blanches, lesbiennes, trans, etc, toutes les différentes « sections » de femmes doivent être écoutées et représentées. le féminisme intersectionnel n'est pas vieux, puisque le terme a été utilisé pour la première fois dans les années 1990. Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille fortement l'article des Glorieuses sur le féminisme intersectionnel.

Je pourrais continuer à écrire des tartines sur cet essai. Il m'a fait énormément réfléchir, me remettre en question. C'est une lecture que je trouve essentielle, dans laquelle Reni Eddo-Lodge parle avec franchise de sujets qui sont encore tabous aujourd'hui, notamment concernant la race.
Lien : http://mybooksntea.wordpress..
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