AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zora-la-Rousse


Longtemps en retrait par rapport aux États-Unis, la philanthropie à la française commence à trouver sa place, et à l'image du modèle américain, malheureusement.
Pourquoi ce constat amer me demanderez-vous ? La philanthropie n'est-elle pas l'illustration même de la générosité et de l'altruisme ? Ma foi, plus la fortune est grande, moins l'humanisme transpire…

Rhoh, vilain Dobby que je suis !

Alors des faits, rien que des faits.
Aux États-Unis, lorsque fortune est faite, elle peut être d'un montant vertigineux, au-delà même de ce que le cerveau humain peut envisager. Et il faut bien le reconnaître, qu'il s'agisse de Bill Gates, de Jeff Bezos ou de Mark Zuckerberg, ils sont généreux. le 1er n'a t-il d'ailleurs pas initié un manifeste « dans lequel ils promettaient (sans engagement juridique) de donner au moins 50 % de leur fortune, soit de leur vivant, soit à leur mort » ?
Petit bémol cependant, pour le dire poliment, les contours des dites fortunes restent bien flous et ces dernières souvent acquises au mépris de l'humain et des règles fiscales. Mais puisque le système américain est fait de telle sorte qu'il ne peut plus se passer de cette manne financière, « à cheval donné, on ne regarde pas les dents ».

Rien à voir avec le système français m'opposerez-vous ! Notre histoire est tout autre, non ? Ma foi… le virage de la « dépolitisation » au profit de la « responsabilisation individuelle pour sauver le collectif », amorcé sous le mandat de N.Sarkozy a trouvé émule chez E. Macron, et ce n'est pas la crise sanitaire que nous traversons actuellement qui va renverser la tendance, bien au contraire…
Car il se dresse un obstacle de taille : les connexions et accointances entre les grandes entreprises et nos politiques, les transferts des hauts fonctionnaires vers le privé et réciproquement… Et, à l'image de ce qui se passe outre atlantique, l'État engrange de moins en moins d'impôts des groupes Arnault ou Pinault par exemple, contre la promesse de larges contributions volontaires. Dois-je rappeler que les dons d'entreprises peuvent faire bénéficier jusqu ‘à 60 % de réductions d'impôts ? Et que, par conséquent, c'est tout un chacun qui met (remet) de sa poche ?

Houlà ! Voilà que mon mauvais esprit refait surface !

Alors, que faire ? Revenir sur la taxation et sa forme ? Ré-engager l'État dans les domaines sociaux délaissés ? Instaurer le revenu universel inconditionnel pour assurer le minimum vital aux citoyens les plus pauvres et de plus en plus nombreux ?
Car, ne nous y trompons pas, si nous ne réagissons pas, c'est l'école publique, la sécurité sociale, le système des retraites, que nous allons perdre tels que nous les connaissons.
Et si, à l'instar des propositions de Thomas Piketty, nous luttions pour un partage plus juste des richesses ? 
« D'urgence, il faut réarmer la solidarité », Vincent Edin

A lire.
Merci beaucoup aux éditions Rue de l'échiquier, ainsi qu'à Babelio, pour cette lecture riche, reçue dans le cadre de l'opération Masse critique
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}