- Merci Eugène.
Je demanderai aux sœurs qu'elles prient pour toi.
- Surtout pas ces corneilles...J'aime autant qu'elles m'ignorent, on ne sait jamais ce qu'elles mijotent avec leurs salamalecs.
Sainte Rita.....J'aimerais aussi avoir un livre qui raconte une histoire, et sans être trop jolie, ce qui serait une offense pour vous et un danger pour moi, j'aimerais ne pas être trop laide non plus ; Merci.
Eugène, je sais bien que tu as raison parce que tu es vieux, et que tu connais la vie. Seulement ce que tu dis ne me plaît pas et je me fiche bien que tu aies raison. S’il y a trop de misère dans le monde, c’est qu’il faut changer le monde.
Je sais que vous êtes occupée ailleurs, mais par pitié, Sainte Rita, faites un effort, trouvez-moi un nouveau travail.
Mes patrons me considèrent comme leur fille. Ils m’abrutissent de travail et m’empêchent de sortir autant qu’ ils le peuvent.
J’ai fermé les yeux et j’ai vu Sainte Rita.
J’ai été très heureuse de savoir que vous logiez derrière mes yeux fermés et non dans les nuages où je ne vous vois jamais. Ainsi, vous dedans, moi dehors, nous irons ensemble et il sera bien difficile de nous séparer.
Les anarchistes ne veulent rien faire comme les autres, ce qui est souvent distrayant parfois fatiguant.
Il faut marcher. En cortège nous serons plus forts et plus unis.
En rejoignant la butte, nous avons croisé des files d’hommes et de femmes enchaînés qu’on menait au bagne. Nous avons remonté la colonne la tête baissée de peur de reconnaître des prisonniers. Des pleurs, et des cris nous auraient dénoncé aurions été bonnes pour rejoindre la cohorte.
- Séraphine, personne ne t’a jamais parlé de la Commune ?
-Oh si ! Je sais que l’église qui sera construite en haut de la butte fera oublier le sang de tous les fusillés. Je sais aussi que les braves se sont battus pour garder les canons de Paris et que les Versaillais, qui sont des Français comme les autres, sans oublier qu’ils ont aussi des traîtres, les ont livrés comme des bêtes à l’abattoir, et tout s’est terminé dans les pleurs et les morts si bien que plus personne ne veut en parler, surtout pas à moi.