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EAN : 9782754803526
136 pages
Futuropolis (05/01/2012)
3.59/5   40 notes
Résumé :
Paris 1871. Dans le milieu des écrivains maudits, Auguste Bretagne appartient au cercle des poètes zutistes rassemblés autour de Rimbaud, Verlaine et des frères Cros en lutte contre l’académisme de l’art bourgeois et des peintres pompiers. Un an après la mort de Isidore Ducasse, alias le Comte de Lautréamont, Auguste Bretagne occupe sa chambre. Cet écrivain sans ambition écrit des romans feuilletons pour la Gazette de Paris et se passionne en secret pour l’ancien lo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Auguste Bretagne, feuilletonniste à la Gazette de Paris, a emménagé dans une chambre extraordinaire : celle De Lautréamont, alias Isidore Ducasse, l'auteur des Chants de Maldoror qui est décédé à 24 ans, quelques mois plus tôt, dans des circonstances plus qu'étranges. A l'étrangeté de cette mort fera rapidement écho l'étrangeté de la chambre, contenant encore les secrets de l'auteur prématurément disparu...

La chambre De Lautréamont est une bande-dessinée plutôt particulière car elle est une véritable trouvaille : en effet, elle a été retrouvée il y a quelques années dans un carton, très abîmée, et restaurée par Edith et Corcal. Elle est en fait une bande dessinée réalisée par Auguste Bretagne et Eugène de Turcoing-Startrec, soi-disant publiée en 1874, ce qui en ferait la première de l'histoire. Mais cette date est en fin de compte une supercherie, comme vous pourrez le découvrir si vous décidez de la lire.
Elle est donc intéressante de ce point de vue historique, mais pas seulement : nous sommes dans cette histoire au coeur des feuilletons fantastiques publiés dans les journaux de cette époque, mais elle est cette fois réalisée en dessin, ce qui lui apporte un tout autre regard. Il est en effet possible, grâce au dessin justement, de transfigurer les scènes étranges, hallucinatoires, et donc de leur donner plus de poids que dans n'importe quel feuilleton de ce genre. de plus, l'histoire est passionnante et originale : elle revient sur une période obscure de la littérature française avec l'évocation Lautréamont et du Cercle Zutique, un milieu littéraire marginal dont faisaient notamment partie Arthur Rimbaud ou Charles Cros.

Une très bonne lecture : je trouve l'initiative de restauration de la bande-dessinée plus que bienvenue, car elle apporte une nouvelle pièce romanesque au mythe Lautréamont, qui est encore à l'heure actuelle un des plus grands mystères de la littérature française du XIXème siècle.
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Trois exemplaires jaunis des Chants de Maldoror laissés dans une chambre louée – par un sulfureux prédécesseur – ont fini par enflammer la cervelle d'un feuilletoniste de gazette en mal d'inspiration qui y a jeté ses pénates. C'est le prélude à cette aventure fantastico-littéraire, à incidence policière très opportune et au graphisme séduisant. Têtes coupées et musique de l'au-delà pour ambiance générale. L'histoire commence au lendemain de la Commune de Paris au milieu des provocations des « vilains bonhommes » et des « zutistes » en butte aux « Zaca » (démistes). L'imagination scénaristique de ce roman graphique qui compte quelques hôtes de marque parmi tous ses protagonistes est débordante. Isidore Ducasse ( Lautréamont) y croise Rimbaud, fraîchement débarqué de Charleville et passablement énervé. Il y a aussi l'inventeur Charles Cros. A cela s'ajoute le parti d'égarer le lecteur dans un dispositif délibérément mystificateur et facétieux plutôt bien réussi. Les auteurs n'ont pas lésiné (Edith & Corcal) : dites-vous que vous tournez les pages de la version intégrale et restaurée du premier ouvrage graphique autobiographique publié en 1874 et signé du feuilletoniste obscur à la Gazette de Paris sus-mentionné, Auguste Bretagne. C'est lui qui raconte ici son histoire tandis que son frère l'inspecteur et mélomane Maxime Bretagne tourne autour du piano de Lautréamont ; les deux poètes maudits n'étant en somme que les faire-valoir dont il espère tirer réputation. Ce vieux livre dessiné aïeul de la BD où notre auteur est assisté on le verra à la lecture d'un audacieux dessinateur, Eugène de T. S., prend la tournure d'une «figuration poético-narrative » et serait née dans les hallucinations d'un cactus américain qu'Auguste a consommé avec Arthur ! Retrouvé par hasard cent quarante ans après sa création au fond d'une vielle caisse de vinyles revenue d'Australie. Foi de bédéphile que tout cela est alambiqué ! La préface retrace la folle Odyssée de ce vieux bouquin jadis censuré et aujourd'hui délabré. Si elle ne suffisait pas à vous convaincre, la lecture de ces pages hallucinées aux harmonies verdâtres dignes d'un fond d'aquarium mal lavé et le dossier final (qu'on s'amuse bien à décortiquer) réussiront peut-être à vous duper... Mais ne perdez pas de vue que l'Auguste Bretagne de ces pages n'a rien a voir avec l'homonyme qu'Arthur a pu connaître et qu'atteste sa biographie ! Si le Bretagne qui se raconte ici se met en scène avec Rimbaud et nous déroule la genèse hypothétique et les péripéties enfumées d'une invention dont il s'attribue la paternité les auteurs de l'album, eux, nous font aussi rigoler. Sachant que chimères et étrangetés pèsent autant sur la réalité que des vérités plus attestées, acceptons tout simplement avec Bretagne de « bretonner ».
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1871, Paris, dans une ville marquée par la Commune nous suivons Auguste Bretagne, un écrivain de feuilletons pour la presse qui cherche l'inspiration dans son appartement de Montmartre et parmi les artistes « maudits » de la capitale.

Il habite la chambre d'un écrivain à la légende noire, Isidore Ducasse, alias Le Comte de Lautréamont, auteur d'un livre étrange, dérangeant mais inspirant « Les Chants de Maldoror » et mort dans la pièce à 24 ans.

Ce livre est un petit ovni, puisque l'on a l'impression d'être dans un livre sans réel rythme et pourtant, sans réel histoire et pourtant, sans réel fil conducteur et pourtant…

Nous naviguons dans un univers un peu décalé, celui des écrivains et artistes maudits ou ratés, dans un monde ou les substances euphorisantes permettent de voyager et de créer. Auguste Bretagne qui se veut artiste libre, appelle sans cesse son frère policier à la rescousse, il trouve Rimbaud et ses comparses insupportables mais les fréquente régulièrement…

Bref un livre à lire car il est vraiment plaisant mais on ne peut pas trop en dire non plus.

Ah oui, accessoirement, ce livre serait la première bande dessinée de l'histoire, datée de 1874, alors que l'enquête commence.
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C'est certainement une bonne idée de ressusciter le premier roman graphique publié en 1874. Cela se présente comme une enquête d'un certain Auguste Bretagne qui semble en perte de vitesse dans un milieu artistique toujours plus avide de nouveautés. La figuration poético-narrative ne parlera pas aux communs des mortels. Cet ouvrage est par conséquent intéressant pour s'ouvrir l'esprit.

Des soirées déjantés du cercle des poètes zutistes à l'extravagance d'un certain jeune Arthur Rimbaud, on sombrera vite dans un rêve éveillé peuplé de fantômes à l'aide de substances hallucinogènes. Au final, il n'y aura pas de révélations aussi fracassantes que promis mais une belle vision d'un monde artistique bouillonnant à la fin du XIXème siècle.

Reste une grande question en suspend : est-ce bien une oeuvre fondatrice de la bd comme l'affirme l'auteur dans la préface ? Si tel était le cas, elle serait manifestement en avance sur son temps. On a envie d'y croire.
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Auguste Bretagne est un de ces écrivains qu'on appelait maudit à la fin du XIX siècle. Il est un membre du fameux cercle des poètes zutistes comprenant Rimbaud, Verlaine ou Charles Cros parmi les plus connus. Bretagne est d'ailleurs la cible privilégiée des quolibets de l'irrespectueux Rimbaud car ce maudit trouve une certaine rédemption bourgeoise en remportant un certain succès comme auteur de romans gothiques et noirs Ce relatif succès semble relier à son nouveau logement qui est resté inchangé après la mort de son dernier propriétaire….
La chambre de Lautréamont est un récit fantastique avec pour protagonistes mineurs Rimbaud et Cros et un final digne des chants de Maldoror.
Je conçois cet album comme un bel hommage intelligent à cette époque des poètes maudits.
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critiques presse (10)
BDGest
20 juillet 2012
Repartant des planches originales écrites et dessinées en 1873 par Bretagne et un jeune artiste du nom d’Eugène, retrouvant les pages censurées à l’époque, Corcal et Edith nous plongent dans ce qui serait le premier roman graphique de l’histoire de l’édition !…
Lire la critique sur le site : BDGest
BDSphere
15 mai 2012
Paris 1871. Dans le milieu des écrivains maudits, Auguste Bretagne appartient au cercle des poètes zutistes rassemblés autour de Rimbaud, Verlaine et des frères Cros en lutte contre l’académisme de l’art bourgeois et des peintres pompiers. Un an après la mort de Isidore Ducasse, alias le Comte de Lautréamont, Auguste Bretagne occupe sa chambre. Cet écrivain sans ambition écrit des romans feuilletons pour la Gazette de Paris et se passionne en secret pour l’ancien locataire, le célèbre et ténébreux auteur des Chants de Maldoror. Un beau jour, au petit matin, après avoir pris du peyotl avec Rimbaud le piano se met à parler et derrière les murs apparaissent les vers d’un chant inédit. Une hallucination jubilatoire dans ce récit pastiche fantaisiste et délirant. Le papier vieilli et les indications historiques renforcent le canular d’un récit présenté comme “le premier roman graphique publié en 1874, enfin dans son édition intégrale”, qui prétend avoir inventé une nouvelle forme de planches dessinées, appelée, “de la Figuration poético-narrative”. Un livre délicieux.
La Chambre de Lautréamont, Edith et Coral, Futuropolis, 20 euros, 136 pages
ISBN-13: 978-2754803526
Lire la critique sur le site : BDSphere
Culturebox
27 février 2012
Les auteurs créent un nouveau mythe, autour d'un ouvrage culte, produit par un écrivain emblématique. Un véritable hommage à ce livre inclassable qu'il faut à tout prix empêcher de tomber dans l'oubli !
Lire la critique sur le site : Culturebox
BulledEncre
20 février 2012
Un album hommage à une époque et à un courant de pensée qui précède le surréalisme et fait la nique à la stricte rigueur classique.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Lexpress
07 février 2012
En images et en mots, Edith et Corcal jettent un oeil pétillant sur le Paris du 19è, et ses poètes disparus.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
25 janvier 2012
Les artistes académiques y sont ridiculisés, le jeune Rimbaud est intenable, tandis qu'un olibrius invente le roman graphique.
Lire la critique sur le site : Telerama
ActuaBD
18 janvier 2012
À la manière des écrivains dont ils parlent dans leur histoire, les auteurs jouent les feuilletonistes du XIXe siècle, usant de ficelles fantastiques, de ressorts poétiques et d’une bonne dose de dérision. En fin de compte, Edith & Corcal signent avec « La Chambre de Lautréamont » une imposture réjouissante.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LeMonde
13 janvier 2012
Ecrite à la manière des nouvelles fantastico-fantaisistes de l'époque, leur histoire est aussi un hommage aux spécialistes du genre (Edgar Alan Poe, Villiers de l'Isle-Adam...) et à ceux qui marcheront plus tard sur leurs traces, les surréalistes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
BoDoi
13 janvier 2012
Le sujet est original, l’intrigue véritablement prenante, et l’hommage à la verve visionnaire des écrivains de cette époque, magnifique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
26 décembre 2011
On a ici une très intéressante histoire magnifiquement mise en image par Edith. A lire sans attendre.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Toutes les nuits je fais le même rêve. Je me revois avec tout dans cette chambre d'hôtel, tu me demande de t'épouser et à chaque fois je te répond oui. Ce n'est qu'un rêve. Mais c'est mon rêve.
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- Et cette sirène... Tu sais que j'entends son chant chaque soir avant de m'endormir?
- Acouphènes, mon vieux, acouphènes.
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Tes feuilletons nous plongent dans un tel univers... Il est normal que tôt ou tard, tu te retrouves victime de quelques lecteurs un peu dérangés.
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- Si tu as le moindre problème, tu sais que je suis toujours là.
- Hélas, oui.
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Vidéo de  Edith
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