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Ali n'a que 8 ans lorsqu'il découvre les ruines de sa maison en rentrant de l'école. Kaboul est en guerre mais l'innocence de son enfance semblait l'avoir épargné jusque là. Mohammed, son grand frère, est désormais le seul responsable de son avenir. Maintenant que leur parent sont morts, ils choisissent de partir pour espérer une vie meilleure… Commencent alors pour ces deux garçons le long voyage des réfugiés…

Ali est un jeune homme comme ceux qu'on voit aux informations, un visage comme ceux qu'on ose à peine regarder sur les pleines pages des journaux. Ali est un jeune homme qui aujourd'hui a atteint son but et qui vit en Italie, poursuit des études, dort au chaud et mange à sa faim. Il fait partie de privilégiés et mesure sa chance.

Ce soir, on regardera les étoiles est le récit de son voyage. C'est une histoire émouvante, dure, violente et tristement réelle. Mais l'écriture est douce, fluide, illuminée par l'amour d'un frère, la gentillesse d'un voisin et les solidarités des réfugiés.

Cette histoire redonne toute l'humanité qui se cache derrière ses regards vides, ses visages noircis, ses vêtements déchirés. Ali fait revivre son enfance, son quartier, ses amitiés tout au long de ses souvenirs. Il se refuse à oublier le plat préféré de son père ou la couleur favorite de sa mère. La vie est pourtant si compliquée… Ne compter sur personne, ne pas faire confiance, regarder derrière soi, espérer plus loin, toujours…

Ce soir, on regardera les étoiles est un roman nécessaire. Pour ne pas fermer les yeux, pour écouter ces hommes qui bravent tous les dangers en espérant juste un peu de paix, de calme, de repos…
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1997, à Kaboul, le petit Alì, huit ans, rentre de l'école. Arrivé chez lui, il ne comprend pas : sa maison "devrait être là, mais elle n'y est pas. Il n'y a qu'un amas informe de décombres." (Page 4). Après une longue attente, son frère Mohammed, âgé de dix-huit ans, arrive en pleurant. Leur papa et leur maman sont morts...un missile est tombé sur leur maison.
Ils n'ont plus de famille, pas d'argent, ils sont dans un pays en guerre. L'aîné veut donner une chance à son jeune frère de faire des études. Commence alors pour ces deux garçons, un périple extrêmement dangereux, en passant par le Pakistan, l'Iran, La Turquie, avec l'espoir d'arriver en Grèce, puis en Europe. Cinq ans plus tard, Alì est seul. Il tente d'entrer en Italie. Où est Mohammed ? Que lui est-il arrivé ?

Ce livre est d'une puissance émotionnelle très forte. Il m'a bouleversée.

Cette histoire est celle de l'auteur. Je ne sais pas quelle est la part vraie ni quelle est la part romancée, mais il s'agit du vécu de l'auteur. Il est ce petit Alì, qui n'a plus que son frère sur qui compter. le sujet est brûlant. Cet exode raconté par des yeux d'enfant est poignant. Ce ne sont pas des images que l'on voit à la télé, ce sont des sentiments, des émotions, des peurs, des souffrances, mais aussi, des moments de joie, de l'espoir qui sont authentiques. La puissance des mots est plus forte que celle des images. Ce que le petit Alì ressent nous touche en plein coeur.

"Qu'est-ce ça veut dire "être résigné" ? Ça veut dire qu'ils ont oublié de voler de leurs propres ailes."(page 124) L'amour fraternel est émouvant. Ce jeune homme de dix-huit ans qui entreprend ce voyage pour donner une vie meilleure à son frère, qui essaie de rendre ce périple le moins difficile pour lui, qui essaie de le gâter, m'a fait penser à Guido, ce père juif, déporté avec son fils et qui transforme la vie au camp en un jeu, dans La vie est belle de Roberto Benigni (un film qui me fait pleurer à chaque fois que je le vois). Mohammed ne cache pas à Alì les dangers, mais lui offre des plaisirs, tels que celui de manger une glace.

Dans les pays traversés, les deux frères bénéficieront de mains tendues, mais rencontreront aussi des personnes peu scrupuleuses, subiront le racisme, le vol, la mort toujours présente. Les descriptions des tentatives de fuir, accrochés aux moteurs des camions, sont très précises, et j'ai vraiment ressenti ce que des personnes sont capables de faire pour fuir la guerre et avoir des papiers, pour vivre libres. "Les gens qui parlent des émigrés utilisent souvent le mot"désespérés", mais ce que moi je pense, aujourd'hui, à Rome, dans ma vie italienne, est qu'il n'y a rien de plus semblable à l'espoir que la décision d'émigrer : espoir d'arriver dans un monde meilleur, espoir de réussir, espoir de survivre, espoir de tenir bon, espoir d'un dénouement heureux, comme au cinéma."(page 185)

La narration utilisée rend la lecture poignante. Alì raconte son histoire avec son innocence d'enfant, à la première personne du singulier. Lorsqu'il parle de Mohammed, il s'adresse à lui, par le biais du pronom "tu", ce qui donne au texte une charge émotionnelle très forte.

Le sujet du livre n'est pas de créer de polémiques au sujet des migrants, mais de raconter le calvaire d'un enfant qui fuit la guerre. Ce roman ne donnera pas de pistes pour régler la situation des camps, mais les décrira de l'intérieur, en nous décrivant certaines situations choquantes, mais également des scènes de solidarité humaine. Ce soir, on regardera les étoiles... ne réglera pas le problème politique des migrants, mais fera tomber certains préjugés. Alì Ehsani ne dit pas que les pays européens doivent accueillir tout le monde, il nous raconte son histoire personnelle.

Le dimanche 4 Mars, je participerai au book-club sur la page Facebook le cercle des lecteurs Belfond. Je sens que les discussions vont être très riches.
Merci beaucoup aux Éditions Belfond et au site Netgalley de m'avoir permis de lire ce Ce soir, on regardera les étoiles...

Lien : https://www.facebook.com/Val..
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"Il est normal que tout être humain cherche désespérément à améliorer sa condition et, dans certains cas, partir est le seul moyen d'y arriver. "

Se je devais résumer ce témoignage en une seule phrase, ce serait celle là. Des témoignages sur les exilés dû à la guerre en Afghanistan, j'en ai lu plusieurs. La traversée plus que barbare des clandestins, leur conditions de voyage, le marché florissants et pervers des passeurs.

En quoi le témoignage d'Ali Ehsani serait il meilleur qu'un autre? Je dirais l'émotion et l'amour qui transpercent dans chacun ses mots. Ce témoignage est différent de ce que j'ai pu lire avec ce message d'espoir et surtout la naïveté et l'innocence d'Ali au moment où il quitte Kaboul. Ce n'est pas l'homme qui parle mais l'enfant de 8 ans qui se raccroche à son héros.
Ali ne raconte pas son périple dans les détails du point A au point B. Il nous offre avant tout des moments d'amour, de joie à Kaboul d'abord en période de guerre avec ses parents, son grand frère Mohammed et son meilleur ami Ahmed. Et puis au lieu de rentrer dans le pathos avec des détails sordides sur leur périple, il se concentre sur l'amour inconditionnel et le sacrifice de son frère, son héros pour qu'il ait une vie meilleure. Ce roman témoignage est plutôt une lettre ouverte adressée à Mohammed.
Dans le synopsis on sait qu'Ali a atteint son rêve, faire des études en Italie, mais quels chemins a t'il traversés, qu'a t'il perdu à cause de cette guerre.
A aucun moment, Ali nous fait ressentir la tension, la menace. Tout est observé et décrit par le regard d'un enfant innocent qui n'a pas peur de pleurer. Ali trop jeune pour vivre des expériences aussi traumatisantes et qui gardera espoir sous l'oeil attentif de son grand frère.

Touchant. Emouvant. Un très beau message de liberté et de sécurité. Lisez ce très beau témoignage d'amour avant tout!
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A Kaboul, en 1997, Ali, 8 ans, et son frère Mohammed, guère plus âgé, perdent leurs parents au cours d'un raid aérien. Désormais orphelins, ils sont accueillis par des amis mais l'aîné comprend vite qu'il faut fuir l'Afghanistan pour l'Europe. Ils traversent le Pakistan puis l'Iran, s'appuyant sur la solidarité de ceux qu'ils rencontrent et de leur famille mais ils sont arrêtés à la frontière turque et renvoyés en Iran. Ils renouvellent leur tentative et parviennent à Istanbul. Là-bas, Mohammed annonce à Ali qu'il va partir seul pour la Grèce et que quand il aura assez d'argent, il fera venir Ali auprès de lui mais il périt au cours de la traversée. Désormais livré à lui-même, Ali est aidé par une famille turque et quelque tard plus tard, il décide de tenter le voyage jusqu'en Grèce. Au terme d'aventures périlleuses, il arrive en Italie où il reprend des études.

Je remercie tout d'abord chaleureusement la maison d'éditions Belfond et son Book Club pour m'avoir offert ce roman et m'avoir donné l'opportunité de le découvrir en avant-première.
Ce n'est pas le premier livre que je lis sur ce thème, je pense notamment aux "Echoués" de Pascal Manoukian. La particularité de ce livre est que c'est un témoignage, quelque chose de vécu et non d'inventé et que c'est un enfant qui raconte son expérience, ce qui peut rendre celle-ci plus émouvante. J'ai apprécié cette histoire d'amitié entre deux frères qui est touchante et la solidarité présente tout au long de l'histoire.
Le récit est construit autour d'une alternance souvenirs de l'enfance/présent, ce qui n'est pas toujours facile à comprendre en revanche.
Ce récit nous donne à voir que le parcours choisi par les migrants vers l'Europe, encore plus quand il s'agit d'enfants, est loin d'être facile, il y a d'innombrables obstacles. Ces migrants vivent dans la peur d'être arrêtés pour être reconduits dans un pays où ils n'ont plus rien, il sont volés, abusés parfois, ils sont dans la misère la plus totale et ne laissent pas le lecteur indifférent.
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Au tout début, nous découvrons Alì, alors qu'il n'a que 8 ans. La guerre fait rage dans son pays, mais lui n'a connu que ça. Kaboul n'est pas épargnée par les bombes, ni par les conflits. Un jour qu'il revient de l'école, c'est sa maison qui a disparu... Décontenancé, il attend devant, convaincu que quelqu'un viendra le chercher. C'est son grand frère Mohammed qui le retrouve, affolé, et qui lui annonce que leurs parents sont morts... Suite à ça, les deux garçons vont devoir se débrouiller, être aidés par des proches tout en évitant d'être des poids pour des personnes qui ne possèdent déjà pas grand-chose.
Pour tenter d'être libres, et surtout de fuir un pays en guerre, Mohammed entraîne Alì dans un long périple : ils vont quitter l'Afghanistan pour aller en Iran, en Turquie, n'importe où. Refoulés, renvoyés au point de départ, ils n'abandonnent pourtant jamais.
Cinq plus tard, Alì est seul, tentant par tout les moyens d'atteindre l'Italie. Y parviendra-t-il ? A quel prix ? Et surtout, qu'est-il arrivé à son frère ?
Dans Ce soir, on regardera les étoiles, Alì Ehsani livre sa propre histoire. Je ne sais pas à quelle point elle est romancée, si des parties ont été modifiées ou enlevées, mais je dois dire que ce que j'en ai lu m'a vraiment serré le coeur, on ne peut pas être indifférent devant une histoire de ce genre ! En lisant Ce soir, on regardera les étoiles, je me suis mise à la place de toutes ces personnes, qui sont innocentes et qui ont eu le malheur de naître dans un pays en guerre, où il y a peu de travail, pas d'évolution, et surtout des personnes qui doivent vivre avec la peur au quotidien. La peur de mourir, de voir ses proches mourir, de voir son pays à feu et à sang, l'impuissance, la terreur... Une situation vécue par des milliers de personnes à travers la planète. Face à cela, que faire ?
Ce soir, on regardera les étoiles est évidemment un livre très sombre, j'ai été horrifié plusieurs fois, devant les souffrances et les situations que traverse Alì, mais heureusement il y a des moments où la vie montre qu'elle peut être belle, ou en tout cas plus paisibles.
On peut parfois apercevoir des étoiles au milieu des nuages.
(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Comment résister à une invitation au bookclub du Cercle Belfond ? A ce jour les lectures proposées par Carine Verschaeve m'ont toujours enchantée et grâce à elle j'ai découvert des auteurs qui m'étaient jusqu'alors inconnus. Et un bookclub est une expérience à ne pas rater.
Nous voilà donc, avec ma binôme Gaelle, en route pour cette aventure sur les pas d' Alì Ehsani et son frère Mohamed des terres désolées d'Afganistan aux mirages des côtes Italiennes. Un long chemin semé d'embûches, de rêves, de doutes et d'espoir.
Comment suivre ce témoignage émouvant écho réel d'une tragédie sans en être bouleversée au point de devoir refermer ce livre par moments tellement certains passages vous retournent le coeur et l'âme.
Comment ne pas s'insurger contre la cruauté humaine et même contre l'indifférence des uns et des autres ?
L'histoire d'Alì Ehsani vous remet à votre juste place et quel que soit votre milieu social, car même au plus bas de l'échelle, nous sommes des nantis. Nous ne connaissons pas la peur des bombardements, ni la faim, ni la crainte d'être maltraités... la liste est longue.
C'est avec beaucoup d'émotions donc que nous suivons le périple de l'auteur et son frère Mohamed. Une bataille quotidienne pour survivre et se rapprocher de cette Europe au parfum d' Eldorado. Mais même bien avant que les migrants refluent par vagues vers les côtes Européennes, il n'a pas aisé de passer la barrière entre l' Asie et l' Europe. C'est un périple semé d'embûches, de peur, de sueur et de sang.
J'ai pleuré... souvent.
J'ai pleuré devant le manque d'humanité de l' Homme.
J'ai pleuré en voyant qu'il existe encore des Hommes et des Femmes prêts à des sacrifices pour en aider un autre plus malmené par la vie que lui, lui tendre la main, l'accueillir dans sa famille. Je voudrais être cet homme là.
J'ai été impressionnée par cette solidarité Afghane, par ce peuple démuni qui se serre les coudes, par sa fierté, sa volonté féroce d'offrir aux siens une vie meilleure.
J'ai pleuré devant la cupidité humaine, que ce soit celle des passeurs ou autres profiteurs du système qui profitent de la détresse d'autres humains.
J'ai pleuré devant les à priori (clandestins = voleurs, bagarreurs..., rien ne leur est épargné).
J'ai admiré le courage de l'auteur, sa ténacité, mais aussi celle de son frère Mohamed.
J'ai partagé les peurs, les doutes, l'espoir de protagonistes. Je suis tombée avec eux, me suis relevée aussi, vivant cette aventure comme si j'étais avec eux.
Oui l'auteur nous adresse un vivant et vibrant témoignage de ce récit d'exil qui ne laissera personne indifférent. Narré sous forme de dialogue et au présent, sorte de dédicace à son frère Mohamed disparu. L'auteur nous brosse un portrait très vivant de ses péripéties, favorisant par le mode narratif une proximité avec le lecteur. le rythme est souple et agréable. le tout est très digne. l'auteur ne sombre jamais dans le mélo et fait preuve de beaucoup de pudeur, sans compassion ni colère. Il nous fait partager les épreuves d'un déracinement, la violence du voyage, la peur et la pauvreté et la lente intégration.

« C'est dur, mais c'est mieux que chez nous ».

Des aventures somme toute incroyables pour un enfant de tout juste 8 ans quand il démarre ce voyage dans des conditions inimaginables. Il force notre respect par sa détermination sans faille, sa foi ardente et l'espoir qui se s'éteint jamais.
Un livre à transmettre à tous pour que chacun puisse s'interroger et remettre en question ses rancoeurs envers tous ces migrants qui ne cherchent qu'à fuir des pays en guerre, où dans lesquels ils sont maltraités, qui ne rêvent que d'une vie meilleure.

« En Afghanistan, il y avait la guerre et je croyais que c'était partout pareil parce que je n'avais jamais rien vu d'autre. Tous les jours, un missile partait détruire quelque chose, même si on ne comprenait pas bien qui était contre qui. »

Merci Carine Verschaeve pour ce beau cadeau, merci Ali pour cette belle leçon d'humanité qui nous fait reflechir au sens des vrais valeurs.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Ce récit est tiré d'une histoire vraie: celle de l'auteur et de son frère Mohammed, devenus orphelins en 1997 lorsque leur maison fut bombardée. Ali Ehsani redevient, le temps du récit, ce petit garçon de huit ans qui doit fuir l'Afghanistan et raconte ce que voit, ce que ressent un enfant qui perd ses parents, qui fuit son pays, et qui surmonte des épreuves inhumaines.

C'est là toute la force du récit, cette voix d'enfant et ce regard naïf, perdu, d'un petit garçon qui ne se rend pas toujours compte de ce qu'il est en train d'accomplir et qui nous ouvre les yeux de manière discrète et sans jugement sur les conditions de vie des migrants.

Ce roman est d'une justesse remarquable. A la fois délicat et subtil, empreint d'émotion mais juste ce qu'il faut. Ni pathos, ni pitié. Juste le récit d'un petit garçon de huit ans qui raconte la vraie vie, les vraies épreuves de deux jeunes afghans orphelins qui fuient leur pays.

J'ai eu beaucoup de tendresse pour ces deux frères. Pour Mohammed, ce grand frère débordant d'amour pour son petit frère et très protecteur. Il endosse le rôle du père et de la mère, lourd tribut pour un jeune garçon même pas majeur. Pour Ali, petit bonhomme à peine âgé de huit ans, innocent, mais avec une force de caractère et un optimisme remarquables.

« Ce soir, on regardera les étoiles… » n'est pas seulement un témoignage. C'est également un hommage à Mohammed, une manière de remercier ce frère qui a permis à Ali d'avoir une vie meilleure.

Je conseille?

Une vraie claque, un ouvrage incontournable, unique, bouleversant…la liste des qualificatifs est longue. Pourtant, aucun ne peut vraiment décrire ce que j'ai ressenti à la lecture. Je ne dirai qu'une chose, merci Ali Ehsani pour ce petit bijou.


Lien : https://ladybookss.wordpress..
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Nous sommes en 1997 et la guerre sévit en Afghanistan. Mohammed et Alì habitent Kaboul avec leurs parents jusqu'au jour où ceux-ci mourront alors que leur maison sera détruite par une bombe. L'aîné, Mohammed, prend sous son aile son petit frère Alì qui n'a que huit ans et décide de l'emmener à l'extérieur du pays. Il veut suivre les conseils de son père et offrir une vie meilleure au plus jeune et pour y parvenir, le seul choix qui s'impose est d'atteindre l'Europe. Ainsi, Alì pourra faire des études!

Pour y parvenir, les garçons devront passer les frontières de différents pays, mais cela ne se fera pas sans embûches. le chemin de la liberté est parfois difficile lorsqu'on est des clandestins...

Le parcours d'Alì m'a fait vivre toute une gamme d'émotions. Par moment, je suis passée de la tristesse, à l'incompréhension, mais aussi par la colère. Je ne veux pas entrer dans un débat politique, loin de là, mais n'empêche que les événements qu'a vécus Alì sont réels et cela m'a profondément touchée et parfois même révoltée! Nous ressentons les émotions vécues par nos deux protagonistes. Cette peur viscérale qui le dévore encore aujourd'hui, comment pourrait-on rester insensible? Impossible!

Au cours de son récit, l'auteur nous permet de rentrer dans son univers et de voir les événements sous ses yeux à lui. Cela crée une différence entre la réalité que vivent ces gens vis-à-vis ce que nous pouvons voir dans les médias. Et ce coup de poing que l'on reçoit en plein visage n'est pas sans heurt. Cela a radicalement changé mon point de vue, car il y a une différence entre ressentir de l'empathie pour ces gens et vouloir en faire plus pour les aider.

Le style de narration m'a particulièrement surprise. En premier lieu, ce sont les écrits d'un jeune homme qui se rappelle les événements sous l'oeil de l'enfant qu'il était à l'époque. le texte s'adresse avant tout à son frère Mohammed. Nous comprendrons en cours de lecture que celui-ci l'a quitté, mais après avoir parcouru tout ce chemin et envisageant celui qu'il lui reste à parcourir pour atteindre ses objectifs de vie, nous sentons qu'Alì continu sur le chemin de la vie non seulement pour lui-même, mais aussi pour son frère.

Les valeurs et l'amour qui transparaissent dans ce témoignage sont impressionnants. Deux jeunes hommes qui décident de traverser plusieurs pays en toute clandestinité sans jamais commettre d'actes répréhensibles et ce, malgré la malhonnêteté de plusieurs passeurs, c'est tout à leur honneur. Un récit poignant tant par les émotions qui nous fait vivre, mais aussi par le réalisme de cette vie si difficile pour tous les peuples qui vivent la guerre! Un parcours parsemé d'embûches, de peur, mais aussi de courage, de détermination et de résilience.

Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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Imaginez un seul instant, n'avoir connu que la guerre, de rentrer de l'école et découvrir que votre maison a disparue. Littéralement. Que feriez-vous ?Paraît-il que votre pays était magnifique, que la musique pénétrait les maisons, que les cinémas peuplaient les villes, que la nourriture était abondante. Seulement aujourd'hui, accompagné de votre frère, le peu d'avenir qu'il vous reste n'est qu'un infime espoir de gagner une autre terre. Une terre où les bombes ne pleuvent plus, où les hommes ne se font pas tuer pour leur ethnie, où l'éducation n'est pas une chimère. C'est le quotidien d'Ali, garçon de huit ans, qui nous raconte son incroyable épopée de l'Afghanistan au Pakistan, de l'Iran en Turquie pour atteindre une Europe tombée en désamour. Désormais diplômé en droit en Italie, Ali Ehsani bouleverse. Comme un cri jeté contre l'injustice d'un monde en perdition écrit avec tellement de pudeur, on ne peut ressortir qu'ébranlé de ce roman.
Je ne remercierais jamais assez Carine Verschaeve des éditions Belfond pour l'envoi de ce livre déchirant. le Book Club du 4 mars promet être riche d'échanges... !

Kaboul malgré le quotidien de la guerre, Ali huit ans, est un enfant heureux. Des parents aimants, un frère protecteur, un meilleur ami complice, il n'en faut pas plus à cet enfant pour mener une vie somme toute agréable malgré les jours de disette. Seulement un soir, au retour de l'école, sa maison a été bombardée. Et ses parents avec. C'est avec son grand frère Mohammed, qu'il prend la route vers d'autres cieux. Sans autre famille et sans argent, ces frères vont faire l'expérience des passeurs, des caches, des marches interminables pour d'abord trouver refuge au Pakistan, puis en Iran et en Turquie. En voulant honorer le souhait de leur père d'offrir une éducation à Ali, Mohammed tente de partir travailler en Grèce. Cinq ans plus tard, c'est au tour d'Ali d'espérer atteindre l'Europe. Destination : l'Italie. Seul depuis la disparition de son frère, le garçon tente tant bien que mal de survivre dans ce monde. Qu'est-il arrivé ? Quel avenir s'offre à lui ? 

Roman cruellement actuel, je ne saurais vous dire quel a été le plus insupportable. La banalisation d'un quotidien bercé par la guerre ? Le déracinement et le parcours d'un enfant réfugié malgré lui ? L'exploitation et la violence des situations ? 

Comme un récit témoin pour son frère accentué par l'utilisation du "tu", l'auteur livre avant tout une histoire fraternelle. Divisé entre les souvenirs d'une époque révolue et ce périple inhumain, entre famille et réconfort contre incertitude et solitude, on assiste à une alternance entre individualisme et solidarité. 

Pour ce frère qui lui a tout donné, qui l'a protégé, qui l'a encouragé, Ali témoigne certes de la cruauté, mais livre également un brûlant message d'amour et d'humanité. Au-delà de la barbarie qu'il a subi, il a choisit de mettre en avant les incroyables rencontres qu'il a fait. le drame est ainsi supplanté par l'optimisme et l'espoir qui grandit à chaque page. Lumineux !

Avec une vision intérieure et non politique du récit, je n'ai pu empêcher les images du petit écran de venir à moi. En assistant tous les jours ou presque, aux flots de vidéos, on en oublie de tendre la parole. Regarder, oui, mais écouter ? Car il est facile d'entendre telle ou telle personne donner son avis, mais il l'est moins d'écouter les principaux concernés. En dénonçant avec retenue l'exploitation humaine, l'Europe hypocrite, je suis admirative. Admirative d'un homme qui n'a pas succombé à la colère, qui n'a pas cédé à la facilité ni la victimisation. Alors sachez Mr Ehsani que moi, je suis et resterais en colère pour deux, fâchée contre des gouvernements corrompus et toutes personnes qui bafoues les droits humains. Vous êtes un exemple d'intelligence, plus que certains citoyens en règle.

Un roman choc, émouvant et précieux d'un enfant résolu devenu un homme libre. 

Un thé noir ? Oui, mais un Earl Grey, comme le préféré de la maman d'Ali, accompagné d'une glace, des tas de glaces...pour le comprendre il vous faudra lire le roman !

Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Un très bon roman qui attendait sagement pour être lu
Un challenge en fût l occasion
Comment ne pas être émue par le récit de ce petit garçon
Une histoire de plus d émigration pensez vous
Celle ci est écrite simplement sans parti pris et sans misérabilisme
Une très belle découverte d un livre dont on n a pas beaucoup parlé dommage
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