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sur 103 notes
Alia est lycéenne à Tanger. Chaque jour, elle remarque que son corps dérange dans les rues qu'elle traverse. Elle est sifflée, suivie. Déshabillée du regard. Elle veut comprendre pourquoi. Elle décide de se photographier, nue, prend des poses, pour découvrir ce corps qui suscite tant de convoitise. Ses photos ne sont que pour elle. Mais Quentin, va les voler, la faire chanter avec, les diffuser. Alia va fuir Tanger pour réussir à se reconstruire dans un pays qui ne se connait pas sa réputation salie à jamais.
C'est un livre qui m'a touchée.
La narration est originale. L'auteure tutoie Alia et raconte son histoire.
Alia est née dans sune famille très religieuse, à l'éducation stricte. Les relations sexuelles sont taboues, les filles coupables des attentions déplacées des hommes. Toujours fautives peu importe ce dont elles sont victimes. Quand Alia est violée, elle ne dira rien. Quand ses photos sont volées et divulguées, c'est elle qui a sa réputation ruinée, c'est elle qui fuit le pays.
Alia n'a aucun soutien et se débat seule pour survivre. Et quand elle croit que la France est un nouveau départ, elle se heurte au racisme, aux remarques déplacées et qui lui rappelle sans cesse qu'elle ne pourra jamais totalement fuir Tanger.
C'est un petit livre mais qui m'a beaucoup touché. Alia m'a fait de la peine, son histoire est émouvante.
Son histoire est celle de tant de femmes. On en ressort avec une seule envie, celle de la consoler.
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Jusqu'à 10 ans Alia voulait être un garçon pour que son père, son héros, la regarde. En vain. Devenue ado, elle doit s'accepter fille mais elle ne supporte pas les regards des hommes sur son corps, leurs paroles humiliantes voire leurs agressions . Alors pour essayer de comprendre, elle se prend en photos avec son téléphone , tenant ainsi son corps à distance. Grave erreur quand on vit à Tanger à l'heure des réseaux.
Son ami de toujours Ilias l'avait mis en garde. Et quand le garçon dont elle s'est entichée, un français Quentin, publie ses photos sur Instagram, c'est la panique. L'article 483 du code pénal peut la conduire en prison pour impudeur. Impossible pour elle de se confier à sa famille, une seule issue : le départ en France le plus vite possible.
Exilée à Lyon, elle travaille mais ne se sent nulle part à sa place et reste sur le qui-vive.
L'écriture et notamment l'emploi de la 2ème personne rend bien compte du malaise de cette jeune fille et du traumatisme subi.
Grand merci à Babelio et aux éditions Grasset pour ce roman qui est dans la liste de la sélection Prix roman des étudiants/France culture.

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Livre lu dans le cadre de la sélection du Prix France Culture Étudiant.

Alia est une jeune lycéenne à Tanger. Elle a très vite remarqué que les hommes la regarde quand elle marche dans la rue. Elle tombe alors dans un système de dépersonnalisation pour tenter de comprendre ce qui les fascine.



Elle doit organiser sa fuite, elle ne peut rester au Maroc où les femmes sont très limitées en ce qui concerne leurs droits. Alia est contrainte de s'envoler vers la ville lumière française, Lyon.

C'est l'histoire d'une jeune fille qui dépérit face à la société. Son pays lui manque et la France la rejette par ses origines.

Salma El Moumni écrit sur tous ces sujets à la fois. Premier roman très personnel et exquis. Dès les premières pages, j'ai surligné de nombreuses phrases que je trouvais magnifique. Elle a cette force et ce talent dans l'écriture qui est assez exceptionnel.

Pourtant, autant j'ai adoré les deux premières parties du roman mais la troisième, le retour, m'a un peu refroidie. Difficile de terminer un livre quand la plume acérée nous a séduite dès le début.

Il s'agit donc d'un roman sur les sentiments : de l'incompréhension à la douleur de l'exil, de reconnaissance, de la distance avec son père. Tout se mélange mais chacun peut se retrouver dans ce récit, surtout les femmes.
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A Tanger, une jeune femme Alia est quotidiennement regardée par les hommes. Pas un regard sain, mais un regard appuyé et dérangeant. Pour comprendre elle décide de se photographier dans de nombreuses postures, plutôt osées, avec son téléphone.
Lorsqu'elle rencontre Quentin, un français, elle ne lui dit rien. Mais lui devine et trouve ses photos, qui finissent par être diffusées sur les réseaux sociaux. Des diffusions sur les réseaux qui risquent de lui coûter très cher. C'est interdit à Tanger de posséder de telles photos de soi. C'est la loi qui veut ça. Alors pour fuir l'éventuelle sanction elle attend ses 18 ans et part en France, à Lyon, pour qu'on l'oublie et fuir le scandale qui prend de l'ampleur.

Premier roman de Salma El Moumni, marocaine, écrit avec une narration extérieure, le "tu".
On y ressent sa relation spéciale aux hommes et à son père. Un père contre qui elle doit faire face aux absences répétées, aux pulsions colérique et la domination patriarcale ultra forte.
Nous sont decrits aussi les pouvoirs de destruction du regard des hommes sur elle.

Mais peut on fuir toute sa vie ? Faut il affronter le passé pour tourner la page? Quel poids porter et quel poids assumer?
Autant de questions soulevées dans ce roman de la rentrée littéraire.
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Alia vit à Tanger, est la fille d'un père taiseux, à tendance violent dans ses propos et pas que. Elle n'a jamais pu apprendre à s'approprier son corps car son éducation stricte l'a toujours soumise au silence, a évincé des sujets dits tabous. A force de sentir sur son corps les regards agressifs des hommes, la curiosité l'emporte et elle prend alors régulièrement des photos de son corps déshabillé pour mieux le contempler et comprendre ces regards malsains.

Quentin va entrer dans sa vie par effraction, à travers une relation à la tension palpable, il est ce Français à Tanger qui plaît. Une fois qu'il aura obtenu d'elle son corps sous le sien, une fois qu'il aura diffusé les photos d'Alia sur les réseaux, l'ignorance sera sa réponse.
Des photos dénudées sur les réseaux sociaux au Maroc c'est la prison assuré selon l'article 483 du code pénal « Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans ».

La seule solution immédiate pour se sauver, c'est de quitter le pays, Alia part s'installer à Lyon, elle tentera de camoufler ses origines pour se refaire une vie. Jusqu'au retour de Quentin.

Salma El Moumni nous narre l'adolescence, période charnière qui pousse parfois à tout faire pour obtenir l'approbation, dans un Tanger bouillonnant où tous les sens sont émoustillés. Sa plume est déchaînée, elle fait éclater la souffrance d'Alia, sa souffrance de femme condamnée aux regards masculins, sa souffrance d'expatriée pour conserver ses origines tout en se conformant à la culture d'un nouveau pays. Une souffrance évidente qui m'a prise aux tripes.
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Alia vit à Tanger sous le regard des hommes. son père, ses oncles, ses camarades de classe, n'importe quel homme dans la rue, tous portent un regard sur son corps de femme qu'elle peine à s'approprier. Pour se le rendre moins étranger et faire sien le regard des autres, le soir, elle prend ce corps en photo. Mais Quentin, un expatrié, la trahit et publie ces photos sur Instagram. Pour tenter d'échapper à la honte, Alia quitte le Maroc pour la France.
Un roman magnifique, très bien écrit et très puissant sur la féminité.
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Une lecture très sympa, malgré les sujets abordés qui peuvent être assez dur. On est dès les premières pages plongé en plein coeur de l'histoire. On suit et découvre le personnage d'Alia, tout au long du livre on voit ce qu'elle a subit et subit encore par rapport à son corps. Face à ça on aimerait l'aider, la rassurer face à ce qui lui arrive… Ce roman est là pour nous faire comprendre que ce que vit Alia (et toute les autres femmes) au Maroc et plus particulièrement à Tanger n'est pas normal ! L'autrice nous montre avec cet ouvrage et au travers d'Alia que les femmes ne sont pas perçues de la même manière en France qu'au Maroc. Les femmes sont encore plus épiées, ‘reluquées' au Maroc qu'en France.
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J'avais été très séduite par la quatrième de couverture de ce roman, et je ne peux donc pas m'empêcher d'avouer avoir été un peu déçue par le récit. Selon moi, certaines thématiques auraient mérité d'être plus approfondies, surtout lorsqu'on se rend compte que parfois l'histoire tourne un peu en rond. Je n'aime pas rédiger des commentaires critiques car je ne suis pas écrivaine et ne peux donc pas vraiment juger celles et ceux qui ont le courage de le devenir. On sent un propos très personnel, et c'est pour cette raison que j'ai trouvé dommage qu'il ne soit pas poussé plu loin. On a l'impression de ne faire qu'effleurer le sujet, qu'il s'agisse du rapport au corps, du viol, de la relation paternelle, de la relation aux hommes plus largement. Ces thématiques me touchent, elles font partie de ma vie quotidienne de femme, et bien que j'ai lu ce roman en très peu de temps (c'est bien écrit, ça n'est pas lent ni ennuyeux), je ne peux pas dire qu'il m'ai marquée à vie. On salue quand même la graine plantée dans ce premier roman, et on espère que l'exercice de l'autrice ne s'arrêtera pas là pour aller chercher encore plus loin à l'avenir.
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Comme il est étrange pour moi de terminer l'année avec cette lecture dont le titre radical est tout le contraire de ce que je ressens. Tanger, ma ville natale, qu'il me tarde de retrouver, à laquelle je pense quand le blues m'emporte, quand le bleu du ciel me manque...
Le premier roman de Salma El Moumni est écrit à la 2ème personne du singulier, ce qui pourrait mettre une distance certaine avec le lecteur, la lectrice. J'en ai compris toutefois l'approche car dans ce livre tout est distancié, disloqué, desincarné.
Ici, l'histoire de Alia, jeune adolescente tangéroise qui a force d'entendre les hommes dans la rue la siffler, lui faire des commentaires, promener leurs yeux sur son corps, essaie de comprendre pourquoi. Tout d'abord elle se regarde dans le miroir, très vite ce n'est plus assez et elle prends la pause dans différentes mises en scène, dans sa chambre, seule, à moitié dévêtue. Ces photos sont pour elle seule, pour analyse, pas pour être partagées. Au Maroc, l'article 483 condamne tout acte contre les bonnes moeurs (c'est dire si on peut tout mettre dedans) à 2 ans d'emprisonnement. Après une rupture avec Quentin, il lui vole ses photos et les partage sur les réseaux, Alia n'a plus d'autre choix que de fuir le Maroc. Elle se retrouve à Lyon seule, se croyant libre jusqu'au jour où...
C'est un roman intéressant (ou autofiction ?) par les thèmes abordés, l'écriture nerveuse, la deconstruction de son identité, le rapport au corps, à la sensualité, au passage de l'adolescence vers l'âge adulte.
L'histoire d'Alia est celle, malheureusement, de toutes ces femmes, d'ici ou d'ailleurs, qui se sont retrouvées un jour où l'autre sous le regard concupiscent des hommes harceleurs, des agresseurs en tout genre et j'en passe !
Clin d'oeil à la belle histoire entre Alia et Ilyes.
J'espère que Alia (ou Salma ?) retournera à Tanger, apaisée, libre, plus forte... peut être qu'un jour je la rencontrerait sur le boulevard Pasteur, ses boucles au vent et le front fier.
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Un premier roman qui percute, qui interroge, qui interpelle. Un texte dur sur une jeune marocaine qui essaie de trouver sa place , essaie de comprendre son rapport à son corps, qui se transforme, à comprendre le regard des autres et en particulier des hommes sur son corps.
Alia est une jeune fille, elle réalise que son corps se transforme, son regard se transforme aussi, le regard des autres. Elle est attirée par un voisin, qu'elle connaît depuis l'enfance. Et fréquente Quentin, un jeune français, qui va "abuser" de son innocence et naïveté. Elle va faire des photos de son corps et celui ci va les diffuser. Elle va alors risquer de subir le fameux article 483 du code pénal marocain « Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans ». Elle va alors s'installer au début pour des études à Lyon, puis va y rester pour travailler. Mais elle voudrait tant pouvoir revenir dans son pays et ne pas dire adieu à Tanger.
Un sensible et troublant portrait de jeune femme. L'auteure décrit avec délicatesse, le rapport au corps, la découverte des changements de ce corps, puis le regard des autres. Un beau, troublant portrait d'une jeune fille.
#AdieuTanger #NetGalleyFrance
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