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3,35

sur 103 notes
Ce livre m'a frappé en plein dans l'estomac. L'écriture est très fluide l'on est parfaitement transporté, même inspiré par ce style de récit. Les mots sont forts, même violents. J'ai beaucoup aimé la narration "tutoyée" que j'ai eu très peu occasion de voir ailleurs. Ce livre est à mettre entre les mains de toutes les femmes, tous les hommes, pour compatir, partager, éduquer et guérir.
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Des thématiques dures mais nécessaires, portées par une plume qui parvient à être aussi incisive que poétique, font de ce roman un texte percutant et important.

J'ai été saisi par la justesse avec laquelle l'auteure réussit à évoquer de nombreux sujets d'actualités : la relation des femmes à leur propre corps, la difficulté à l'apprivoiser et à se l'approprier dans une société qui tend à en faire un objet de masse, mais aussi la complexité des relations entre les hommes et les femmes, et l'importance de l'éducation et l'entourage dans leur développement. Les réflexions développées sur les sociétés marocaines et françaises sont également bien amenées et permettent au lecteur de s'interroger plus généralement sur la place de la femme et sur le rapport à la sexualité des femmes au XXIe siècle.

Je regrette simplement cette narration à la deuxième personne du singulier qui, si j'en comprends l'intérêt et l'adéquation avec le fond du récit, n'a contribué qu'à me maintenir à distance de ma lecture et des émotions de l'héroïne.
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Bonsoir,
Rentrée littéraire chez Editions Grasset et Fasquelle avec Adieu Tanger de Salma El Moumni. Un premier roman sur la féminité, les interdits, les regards de l'autre et les interdits souvent religieux. La fuite sera-t-elle une solution ?
Un premier roman d'une très belle plume, Je suis malheureusement passée à côté. Mais je suis sure que cette autrice aura un grand succès.
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Adieu Tanger de Salma El Moumni.

Alia ,l'héroïne de ce premier roman , est une lycéenne vivant à Tanger. Dans sa chambre d'adolescente ,elle se prend en photo. Avec Quentin ,un français expatrié au Maroc ,elle noue une relation. Seulement Alia va refuser ses avances ;pour se venger ,Quentin va publier ses photos sur le net.
L'article 483 du code pénal du Maroc condamne l'outrage à la pudeur; Alia est contrainte de fuir son pays et se retrouve à Lyon.

Une plume singulière, écrit à la deuxième personne du singulier ,ce texte introspectif permet à la narratrice de sortir d'elle-même, pour qu'à la toute fin ,elle utilise le « je » pour de nouveau s'incarner.
Une nouvelle voix Marocaine qui critique l'hypocrisie d'un pays rigoriste, la place de la femme et de son désir.
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Rentrée Littéraire 2023. Parution le 30 Août aux Editions Grasset.

Alia est une jeune adolescente qui vit à Tanger. Comme toutes les jeunes filles de son âge, elle découvre le lot quotidien des femmes dans ce pays : être scrutée dans la rue, déshabillée du regard, suivie, insultée. Les relations avec son père sont quasi inexistantes puisqu'elle n'est pas un garçon. Sa mère ne lui renvoie pas une image positive d'elle-même.

Alors, un soir dans le secret de sa chambre, elle a pris des photos de son corps dénudé, comme pour se réconcilier avec lui, se l'approprier. C'est devenu un rituel.

« La frontière entre ces hommes et toi se brouillait à mesure que les photos s'accumulaient, que les jours passaient. Tu étais à la fois toi et un autre. Toi au moment des photos, un autre quand tu les observais. Tu pensais saisir quelque chose, tu pensais mieux comprendre ce que tu représentais, l'objet que tu devenais. »

Alia est persuadée que ces photos étaient bien à l'abri à l'intérieur de son téléphone.

Or, elle découvre un jour que ces photos ont été mises en ligne sur internet, tout son lycée est au courant. Selon la loi marocaine, elle risque la prison. Son désarroi est d'autant plus grand qu'il apparaît que c'est son petit ami, Quentin, un français de son lycée qui serait l'auteur de la mise en ligne.

Un petit ami au comportement très toxique, des parents qui ne font pas attention à elle et dont Alia vit dans la crainte qu'ils ne découvrent la vérité, un harcèlement au lycée. L'année du baccalauréat est bien difficile pour la jeune fille. L'obtention de son diplôme va lui permettre de venir s'installer en France à Lyon pour étudier.

Cependant, le traumatisme subi par Alia pendant l'année écoulée l'empêche de vivre normalement. Vient alors le moment où se pose la question du retour au Maroc.

Ce que j'ai aimé dans ce roman : le sujet abordé à savoir la condition féminine dans ce pays où le rigorisme ne se dit pas mais s'exerce de façon violente sur les femmes au nom de la bienséance et sous couvert d'hypocrisie. le récit se fait à la deuxième personne. J'y ai vu comme une introspection de la narratrice sur son comportement. Cela m'a fait penser à une technique de méditation où le méditant s'observe en train de méditer.

Le traumatisme subi par Alia, bien qu'elle ait quitté le Maroc, est toujours là. La fin laisse supposer qu'elle va enfin s'occuper d'elle.

Seule la dernière page est à la première personne du singulier.

Je remercie Cultura et les Editions Grasset pour cette découverte.
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L'article 483 du code pénal marocain indique que « Quiconque, par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 120 à 500 dirhams». C'est ici le fil rouge du récit, et sur ce fil se posent des situations, et des ressentis, et agitent un coeur révolté. La jeune femme qui s'exprime se raconte, ses amours, ses peines, ses joies aussi, et surtout les hommes. Ceux qui la toisent du regard, qui la jugent, et ce corps devient alors une difficulté.
J'ai senti et compris la révolte derrière les mots, alors que l'écriture m'avait quelque peu gênée, cette narration très particulière à la deuxième personne du singulier. Des phrases qui filent, une impression de lire en apnée, ce roman nous conte un monde fermé, pétri de préjugés, soumis à des lois implacables mais surtout arbitraires. Où s'arrête la pudeur ? La femme, éternel sujet de fantasmes, doit-elle se cacher des regards, dans une société où la religion, encore elle, est omniprésente, sans l'être toutefois, d'un point de vue spirituel ? A l'ère des réseaux sociaux, du tout-venant sur les chaînes vidéo, où l'hypocrisie frise l'absurde. Bien que le sujet ait été maintes fois exploité, ces lignes qui courent sur ces pages sont à considérer, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un cri, longtemps contenu sans doute, et la littérature aide, souvent, à pousser de ces cris.
Merci à Net Galley et aux éditions Grasset pour m'avoir permis de découvrir ce premier roman touchant et vibrant de sincérité.
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L'article 483 du code pénal marocain indique que « Quiconque, par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 120 à 500 dirhams». C'est dans cette peur constante que vit l'héroine, Alia. Jeune fille marocaine, elle a grandi avec une éducation stricte, et s'est souvent senti peu aimée par ses parents. Alia se sent mal dans sa peau, épiée dans la rue, dans sa famille, à l'école. Cela la pousse à prendre des photos d'elle, pour la première fois elle se trouva désirable, afin de se voir d'un regard nouveau. Cependant, suite à la rencontre de Quentin, ces photos seront diffusées partout sur Internet. Toute sa ville natale, Tanger, est au courant. Dans l'effroi, elle déménage et quitte sa famille pour la France. Ses traumas la rattrapent quand elle recroise Quentin à Lyon. Dégoutée d'elle même, elle partage ses traumas avec le lecteur, nous invitant à nous mettre à sa place, à vivre sa vie, à ressentir ses émotions. Que faire ? Rester à Lyon ? Retourner chez elle ? Son pays lui manque. Son pays lui a fait du mal. Mais elle n'est pas chez elle en France. Elle est dévisagé. Elle subi les remarques racistes et sexistes. Elle subi les hommes.

Ce roman est touchant, plein d'émotions. On est invité à tout ressentir, car l'auteur nous parle directement, comme si on était Alia. Car ce n'est pas qu'une histoire, c'est des milliers d'histoires similaires inavouées et enfouies au plus profond de nous même.
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Alia, une jeune femme qui m'a beaucoup touchée.

Tout au long de l'histoire, c'est son mal être qui prône.
Elle nous raconte sa jeunesse.
Sa quête d'identité, le rejet de son corps, son agression, le harcèlement qu'elle va subir.

Un roman qui met aussi en lumière qu'encore aujourd'hui, lorsqu'une femme fait la démarche de porter plainte, elle n'est malheureusement pas toujours prise au sérieux.
Les actes sont minimisés.
Tant dis que pour Alia, les actes ont eu un réel impact sur sa vie.

Un mal être qui va tant la hanter qu'elle quittera Tanger à la fin du lycée pour partir à Lyon.
Seulement, on ne se débarrasse pas en un claquement de doigt d'un traumatisme.

Lu dans le cadre du prix du Roman des Étudiants France Culture @leromandesetudiants , je vous conseille ce texte que j'ai beaucoup apprécié !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un premier roman remarquable, à l'écriture à la fois simple et incisive, qui prend à bras le corps un sujet particulièrement sensible, le corps des femmes, ou plutôt le regard posé par les hommes sur le corps des femmes.
La narration se fait à la deuxième personne du singulier, un peu à la Michel Butor, enjoignant le lecteur à se mettre à la place d'Alia, à s'identifier à toutes ces femmes victimes de la concupiscence des hommes et subissant le harcèlement. le ton semble aussi quelque peu accusateur, comme si l'autrice mettait en garde… contre une société et une justice trop maltraitante envers les femmes.
Salma El Moumni aborde aussi les questions de racisme, de déracinement, de quête d'identité.
Il est fort à parier qu'on entendra à nouveau parler de cette jeune écrivaine.
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Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent.
Un superbe premier roman, coupe de coeur de cet automne!
ce livre est très touchant. le regard des autres sur Alia, son insouciance et ses photos de son corps qu'elle garde sur son téléphone. Elle a cette sensation d'être épiée, observée, scrutée par les hommes et elle qui ne connait pas son corps, qui ne se voit pas, va le prendre en photo ....un très beau roman sur la culture, le regard des autres à travers le portrait de cette jeune femme qui part pour vivre et se sauver
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