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Critique de OverTheMoonWithBooks


Middlemarch, nom d'une petite ville de province imaginée par la romancière George Eliot. Si c'est la ville qui est mise en avant dans le titre, c'est aux personnages qui y vivent que s'intéresse (et s'attache) George Eliot : qui sont ces voisins" ? Qu'est-ce qui les anime ? Quelles types de relations entretiennent-ils ? Basées sur quoi ?
Autant de question auxquelles la romancière ambitionne de répondre.

Avec ce roman, celle-ci parvient à allier à la fois :
* la dimension "enfantine" de la littérature dans la mesure où elle fait intervenir l'instinct que nous avions enfants de pouvoir créer un monde avec des personnalités et interractions complexes avec nos poupées ou nos doudous,
* ses intérêts propres (à elle et au citoyen du 19ème siècle en général) pour la science et les changements (sociaux, politiques, économiques, scientifiques, etc) amenés par un nouveau monde en ébullition en offrant des observations très très détaillées : c'est un roman du 19ème, donc oui, cela veut dire qu'il y a beaucoup de descriptions (ceci dit, l'épaisseur du livre laisse peu de place à un éventuel déni quant à cet aspect!)

S'il ne fallait utiliser qu'un mot pour décrire ce roman, à n'en pas douter il faudrait dire qu'il est : ambitieux ! Les nombreuses références et citations en tête de chaque chapitre donne un aperçu au lecteur de la très grande culture de George Eliot. Et que dire du nombre de personnages (mieux vaut avoir une feuille à côté de soi pour noter qui est qui !) !
De même, étudier la nature humaine dans un roman : même la psychologie aurait besoin de plus de pages ! Certes, 19ème anglais oblige : cette observation du monde est faites sous l'angle de la morale protestante, mais qu'importe.
Middlemarch est aussi un roman profondément humain qui invite tout un chacun à réfléchir dans la mesure où l'un des aspects les plus travaillés, les plus mis en avant dans ces "scènes de la vie provinciale" sont les erreurs que nous commettons. Cela peut agacer, exaspérer ou amener à compatir, mais difficile de nous laisser indifférent.

Il y a bien sûr bien d'autres points que je pourrais développer, mais pour éviter l'indigestion il fallait faire des choix !

Je terminerai seulement en soulignant l'élégance de l'écriture de George Eliot qui même dans les moments de descriptions un peu longs où j'ai parfois décroché restait une belle symphonie avec le mot juste à sa juste place.
Ce roman aura été un sacré défi, avec des passages inégaux si on les mesure à l'intérêt que j'y ai porté, mais les 100 premières et les 200 dernières pages sont vraiment géniales.
Tous les amateurs de littérature britannique ou de Jane Austen pourront y voir l'ancêtre de toute une tradition littéraire que l'on trouve encore dans des romans anglais contemporains.
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