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Critique de liliterre


Le roman se structure en deux parties, à l'image de l'autrice qui, j'ai l'impression, est scindée en deux. Dans la première partie, nous suivons Marcel et Vivianne, juifs français installés en Algérie. Nous comprenons la difficulté de vivre là-bas au début des années 60. La rancoeur des Algériens qui se tournaient contre tout ce qui était français. L'intelligence d'autres Algériens qui savaient percevoir les hommes bons, dont Marcel faisait partie, et qui le protégeaient, autant que faire se peut. Mais la tension est telle... Elle monte, puis explose. Les juifs français doivent faire le difficile choix de quitter leur pays. Oui, LEUR pays. Car c'est là qu'ils ont grandi, qu'ils se sont mariés, qu'ils ont donné la vie. Et la "métropole", ils ne la connaissent pas.
Commence alors la deuxième partie du roman. Et encore une fois, la difficulté de vivre en France pour les pieds-noirs. Misère, mépris, rejet, chômage, perte de tous les biens restés en Algérie, démarches administratives longues et infructueuses, volonté d'émancipation de l'enfant qui découvre une culture imprégnée de liberté...
En filigrane, ce n'est pas que l'histoire de Marcel et Vivianne que nous lisons, mais celle également de Pierre, leur fils, puis d'Olivia, la petite-fille (l'autrice également). Nous comprenons combien il peut être traumatisant d'appartenir à deux cultures. Olivia Elkaim a commencé par rejeter ses origines, jusqu'à les effacer de son nom: l'orthographier de la façon la plus française possible, puis se marier pour quitter ce nom. Mais un bouleversement dans sa vie va remettre sur le tapis son nom, et donc ses origines: son divorce. Divorce qui la fera devenir "femme séparée", mais aussi "femme réunie", puisqu'elle va alors pouvoir recoller les morceaux de son identité.
Ce récit m'a semblé capital; il sensibilise à la souffrance de ce peuple qui a subi les choix d'un pays. le fait de voir l'impact sur trois générations m'a semblé aussi édifiant, même si, parfois, je me sentais perdue, sautant d'une époque à une autre. Mais n'est-elle pas parlante, en même temps, cette fragmentation?
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