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EAN : 9782757888094
320 pages
Points (04/03/2022)
4.11/5   278 notes
Résumé :
Relizane, pendant la guerre d’Algérie. Lorsqu’en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d’Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. On lui enfile une cagoule sur la tête, il est jeté dans un camion et emmené dans le désert. Va-t-il être condamné à mort ou gracié ? Il revient sain et sauf à Relizane trois jours plus tard, et ses proches se demandent quel est le secret de ce sauf-conduit. À quoi a-t-il collabor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
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Installés en Algérie bien avant la présence française, les Elkaim sont naturalisés français par décret en 1870, comme tous les Juifs du territoire. Ecartelés entre Occident et Orient pendant la guerre d'Algérie, les grands-parents de l'auteur sont finalement forcés de fuir et de rejoindre la cohorte des pieds-noirs si mal accueillie en France. Ce n'est que bien plus tard, après leur décès, qu'Olivia Elkaim est amenée à reconstituer leur parcours, prenant alors conscience de l'ampleur de leur drame, au fur et à mesure que l'hostilité et la misère venaient verser du sel sur les blessures de leur déracinement.


Une grande émotion imprègne les pages de ce récit qui se lit comme un roman. Ne s'étant intéressée que tardivement à son histoire familiale, l'auteur réalise avec regret combien longtemps elle est restée indifférente aux cicatrices dont était cousu le coeur de ses grands-parents. Au-delà de la cruauté de leur drame, c'est l'impuissance d'une tendresse qui ne trouve à s'exprimer que trop tard pour être partagée avec ses destinataires qui rend le texte si poignant. Alors, à son tour, le lecteur se sent saisi par l'envie de serrer sur son coeur ce couple qui reprend vie sous la plume puissamment évocatrice d'Olivia Elkaim.


L'on se retrouve ainsi plongé dans les couleurs et les odeurs d'une Algérie à laquelle Marcel et Viviane s'accrochent désespérément, comme à un navire en train de couler. Ils sont bientôt jetés dans le flux d'un exode dont ils ne se doutent pas encore, ni qu'il sera sans retour, ni qu'ils y perdront, non seulement leurs possessions, y compris les plus sentimentales, mais aussi leur dignité et leur identité. Indésirables de part et d'autre de la Méditerranée, marqués malgré eux de l'injuste sceau d'une infamie et d'une traîtrise dont le sentiment prévaut dans l'opinion publique, le couple et ses enfants vont bientôt découvrir que le pire reste à venir. Contraints à des conditions de vie effroyables, ils finiront à force de courage par se faire un chemin, mais resteront bafoués pendant des décennies par une administration française sourde et aveugle. Quels plus grands symboles de leur souffrance que cette clef soigneusement conservée qui n'ouvrira jamais plus aucune porte, et que ce souvenir d'un modeste cimetière aux tombes désormais vouées à l'oubli et à l'abandon ?


Avec la troisième génération aujourd'hui, une page se tourne : en pleine réappropriation d'un passé qu'elle avait longtemps rejeté, la narratrice se découvre enfin capable d'empathie pour l'amertume et la mélancolie de ses grands-parents. Maintenant que les témoins directs ont disparus, ce livre est l'occasion d'une réconciliation avec des origines qu'elle se déclare prête à ne plus oublier, en même temps qu'un nécessaire témoignage et un émouvant hommage. C'est la gorge serrée et les cils humides qu'on en achève la lecture. Coup de coeur. (5/5)

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Assurément, un de ces très beaux livres qui nous font pénétrer dans L Histoire, celle qui est nôtre.
Là bas , c'est l'Algérie. Ils y vivent heureux mais , une nuit , Marcel doit suivre des hommes qui l'encagoulent . Fait , hélas commun , sauf que Marcel , contrairement aux autres , rentre chez lui .Voilà l'engrenage de la haine qui se met en route ....Irrespirable situation : ." tu es menacé " . Départ des êtres chers vers un autre lieu , plein de promesses mais surtout de sécurité....Et enfin , on les rejoint et ....les masques tombent : non , les pieds- noirs ne sont pas les bienvenus en France , leur pays .Terrible constat d'une impossibilité d'exister entre un pays qui ne vous accepte plus et d'un autre qui ne vous accepte pas alors qu'ils sont vôtres .Dispersion familiale , rancoeurs blessures ..Poids à porter et à supporter jusqu'au delà de la vie même .Marcel et Viviane vivent la " perte du Paradis " et le rejet d'un asile supposé bienveillant ...Il se dégage de ce roman tout ce que j'aime , des émotions. Rien de " bisounours "dans cet ouvrage qui " respire " le souvenir vécu et l'impossible intégration dans un monde qu'on croyait " sien " .
Après, point de pathos , non , le récit d'une vie et d'une seule envie , la reconnaissance .
Ce roman ne peut laisser personne indifférent, il nous laisse face à notre propre image , celle de gens ignorants et , finalement , assez " distants " . le triste événementiel nous plonge dans l'indignation mais va rarement au delà...
Qu'en sera - t- il des malheureuses personnes chassées de leur Éden aujourd'hui ? Les images télé sont élogieuses quant à l'accueil de personnes ukrainiennes en détresse. Même si je doute un peu , je me réjouis. Dans le roman d'olivier Elkaim , autre ambiance ....Et c'est dur , car pas de caméras, pas d'empathie ..?
Mais attention , pas de pathos , non , de la fierté, plutôt.
Un roman formidablement bien écrit et " touchant " qui m'a ému , porté avec tact , fierté, et passion . Un rappel , pour moi , de l'extraordinaire " Mayrig " d'Henri Verneuil .De très beaux ouvrages qui , nous perturbent jusqu'à la moélle mais qu'on ne peut pas lâcher tant ils sont proches de l'actualité et ...du passé. C'est triste de le constater et de l'assumer mais le monde ne change pas , l'homme est et reste un prédateur . Ce superbe livre vous " prend aux tripes " , vous savez , là où ça fait mal ...Marcel et Viviane ? Oui , ils étaient juifs et français. Ça modifie quelque chose ? Non ? C'étaient des " Pieds noirs " , Oui je crois mais ....c'est important ? Non ? Pour moi non plus ....Alors , amis de l'immigration , bonjour et ....bienvenue Et puis , si vous voulez partir ou rester , c'est à vous de décider........
J'ai adoré ce récit qui nous ....interpelle pour son sujet et qui nous fascine par la puissance des mots .
Superbe .
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Fille et petite fille de ceux qu'on a appelé « pieds noirs », Olivia Elkaim remonte l'histoire de sa famille et de celle de l'Algérie française. Son texte, qui mêle biographie et fiction, est d'une sincérité qui bouleverse. Ce roman m'a rappelé par certains côtés « l'art de perdre » d'Alice Zeniter qui, comme Olivia Elkaim, cherche à comprendre l'histoire familiale et se rendra aussi en Algérie dans le village de ses ancêtres.
L'indépendance de l'Algérie est restée un souvenir douloureux, un arrachement à la terre de leurs ancêtres pour nombre de pieds noirs. Ces gens simples et sans fortune ont tout perdu, il leur a fallu du courage pour tout recommencer en métropole où ils ont dû affronter le mépris, voire le rejet.
Le témoignage de l'autrice est émouvant parce que dénué de pathos et puisé à la source même.
L'histoire débute ce jour d'octobre 1958, ou plutôt cette nuit, où Marcel Elkaim, grand-père d'Olivia, est enlevé par des hommes du FLN. Tailleur de son métier, Marcel est un homme simple, marié à Viviane et père de deux garçons. Cette nuit-là, il croit qu'il va être abattu comme tant d'autres avant lui. Il aura la vie sauve car le lieutenant Lazreg a besoin de ses talents de couturier pour lui faire des costumes. de retour chez lui, à Relizane, les langues vont se délier, pourquoi lui est revenu vivant de son enlèvement ?
Marcel continuera à coudre des costumes pour les chefs du FLN contre une protection tacite et lointaine. En 1962, il devra pourtant envoyer sa famille en France avec des milliers de français natifs chassés de leur pays. Lui les rejoindra plus tard, après avoir tenté de sauver quelques meubles et la voiture.
Les débuts en France seront difficiles, Marcel ne veut rien demander à sa famille et son épouse Viviane a toujours du mal à gérer les enfants.
En reliant les souvenirs de son père Pierre aux faits historiques, Olivia Elkaim dépasse le folklore lié à l'Algérie pour restituer au plus près la vie de sa famille écartelée entre deux pays, deux cultures. Chez les Elkaim, on parle français depuis toujours et on se revendique comme tel, mais le regard des français de métropole est tout autre. L'autrice plonge aussi dans ses propres sentiments par rapport à ses origines, cet éloignement et ce désir de devenir une vraie parisienne. Pourtant, elle porte en elle cette nostalgie et ce besoin de mettre par écrit cette histoire douloureuse qui lui a été transmise.
Ce roman, c'est un témoignage émouvant et une réconciliation avec ses origines.
L‘écriture d'Olivia Elkaim est fluide, son roman sonne juste et c'est une lecture que j'ai vraiment appréciée.

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Olivia Elkaim part sur les traces de Marcel et Viviane, ses grands-parents juifs, algériens obligés de fuir à l'indépendance en 1962.
Ils arrivent en France, mal accueillis, on ne veut pas de ces pieds noirs et pourtant, ils sont des centaines de milliers, des Français.
Ils ont connu l'aisance, lui comme tailleur, sa femme en tant que couturière et se retrouvent à Angers dans une cave avec leurs deux fils Pierre et Jean. Oh, Oh, comme dans un roman De Maupassant. D'ailleurs, au début, l'auteure nous signale qu'après 1945, les Juifs avaient voulu se donner des prénoms à la consonance française au cas où ils seraient de nouveau persécutés.
Jamais Olivia n'avait voulu revenir sur le passé de ses grands parents, sur ses racines. Elle se sent française, un point, c'est tout. Son divorce a tout remué en elle. C'était la fin de ses rêves de famille.
Elle s'est donc tournée à ce moment de sa vie vers le passé de ses grands-parents.
J'ai retrouvé la même écriture intense que dans "Je suis Jeanne Hébutherne", la dernière compagne de Modigliani.
Elle nous livre la vérité de ses grands-parents ainsi que la sienne sans transformer son grand-père en héros ni sa grand-mère en fée.
Il faut dire que cette femme montrait un caractère bizarre dénué de tout amour maternel.
Le roman est une biographie de ses grands-parents et une part de son autobiographie à une période de sa vie.
Pour ce qui traite de l'Algérie, Olivia Elkaim a abordé les thèmes principaux sans trop rentrer dans les détails et j'ai apprécié ce point.
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Trente neuf commentaires sur Babelio , pratiquement tous, élogieux !
Le mien ne se différencie pas et le sera tout autant !
Marcel, Viviane Elkaim, leurs deux enfants Pierre-Joseph et Jean-Moïse, vivent à Relizanne, à quelques 140 km au sud est d'Oran. Lui exerce le métier de tailleur.
Quatre ans après le début de l'insurrection le 1/11/58, qui deviendra la guerre d'Algérie, Marcel va être enlevé par un commando FLN. Quelques jours après, il regagnera son domicile sain et sauf.
Après un divorce, traversant une crise douloureuse, Olivia Elkhaim, leur petite- fille, va souhaiter découvrir l'histoire de son grand-père, de son père, de ce pays, l'Algérie , berceau de sa famille.
Son père va répondre à son voeu en lui confiant une valise contenant de nombreux documents révélant l'histoire familiale où s'entremêle L Histoire douloureuse des années de guerre de décolonisation, la déchirure, l'exode, l'éprouvante installation en France ...
C'est un témoignage sensible, émouvant, réaliste, ce livre est un précieux passeur intergénérationnel.
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critiques presse (2)
LeSoir
03 novembre 2020
Dans «Le tailleur de Relizane», Olivia Elkaim met en scène ses grands-parents tels qu'ils ont vécu la Guerre d'Algérie et l'installation en France.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Liberation
16 septembre 2020
Un témoignage précieux sur ce que furent la présence française en Algérie et la vie quotidienne de ceux que l’on a longtemps appelés «pieds noirs».
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Cet été-là, 67 956 rapatriés débarquent dans la région Midi-Pyrénées. C’est beaucoup moins qu’à Marseille, où 450 000 pieds-noirs affluent par l’aéroport de Marignane et par la mer. Chaque jour, les paquebots, cargos, navires-citernes, et même les chalutiers, déversent des milliers de pauvres gens. Face à cette marée humaine, les pouvoirs publics sont dépassés.
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- Y a toujours des individus pour se faire de la monnaie sur le malheur des autres, dit Marcel à ses fils avant d’éteindre la lumière. Quand vous serez de grandes personnes, je veux pas que vous soyez du côté de ces gens-là.
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Viviane ne pouvait pas toujours prétexter qu'elle était indisposée. Mais si elle avait su ce que c'était vraiment, le devoir conjugal, les enfants dont on doit accoucher et qui ensuite aspirent votre vitalité, les comptes faits au centime dans un grand cahier à spirale, et maintenant le mutisme de son mari, elle serait restée vierge jusqu'au tombeau.
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Ça voulait dire quoi, être français, être algérien ? Marcel n’avait pas beaucoup d’instruction. Il ne lisait jamais de livres. Écrits trop petit, phrases trop longues… Il ne comprenait pas tous les mots. Mais ces questions-là le taraudaient en silence.
Il était français par accident. Ses quatre grands-parents étaient des Juifs indigènes, issus de familles berbères autochtones installées depuis plusieurs siècles à Relizane. Ils avaient été naturalisés, comme les 35 000 Juifs du territoire, en 1871, par le décret Crémieux. Mais ils n’avaient rien réclamé, eux ! Marcel ne comprenait pas par quelle magie lui et toute sa famille avaient plus de droits que les Musulmans maintenus sous le régime de l’indigénat.
Sa nationalité française le plaçait dans une position de colon. Oui, il devenait un colon au même titre que certains exploitants agricoles, ceux qui traitaient les Arabes comme leurs esclaves. Il y avait tellement d’histoires, y compris ici, à Relizane, de domestiques engrossées par des patrons blancs, forcées d’avorter ou expédiées dans le Sud, de jeunes types fouettés à mort pour un seau d’oranges volé. Ça lui donnait envie de vomir.
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– Qu’est-ce qu’on va devenir, Marcel ? Il va falloir partir. Les enfants… Ils vivent comme des prisonniers.
Viviane murmure pour ne pas réveiller Pierre et Jean. Elle répète, comme un perroquet, des choses entendues ici ou là.
– La France, c’est le pays des droits de l’Homme.
– Les Levy qu’on voyait à la synagogue, ils se sont installés à Haïfa. Il faut réfléchir, pas se précipiter.
– Haïfa… en Israël ? Arrête tes bêtises. Nous, on est français.
– Ce que la France te donne, elle peut le reprendre. T’as déjà oublié la guerre ? Toi aussi, t’es devenue une apatride, à toi aussi, on t’a marqué « juive indigène » sur la carte d’identité. Tu te souviens de la cousine Arlette ? C’était la première de sa classe, on l’a empêchée de hisser le drapeau, juste parce qu’elle était juive.
– Dans mon cœur, je suis française, je n’ai jamais été rien d’autre. Ni indigène, ni séfarade, ni je ne sais quoi. Française. Je suis née juive, je mourrai juive et parfois, ça me pèse, tout le tralala pour faire plaisir à ta mère, au rabbin, à la communauté, pour être bien vue des uns et des autres. Mais française, tu vois, c’est comme un cadeau qu’on m’a fait.
– T’es trop romantique, Viviane. Tu comprends pas que ça va nous obliger à tout abandonner, ton romantisme de pacotille, ça va nous obliger à tout recommencer ailleurs ?
– Tu ne m’as jamais entendu dire un seul mot en arabe, en espagnol, jamais ! Et pourtant mes parents les parlaient à la maison. Je n’ai peut-être pas été beaucoup à l’école mais je sais que le français est ma langue et l’Histoire de France, mon histoire ! Je veux que mes enfants soient des enfants de la République française.
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Vidéo de Olivia Elkaim
Dans cet épisode de L'Intention, la romancière et journaliste Olivia Elkaim nous parle de son neuvième roman, Fille de Tunis, publié aux éditions Stock.
Elle y raconte l'histoire d'un personnage haut en couleur : sa grand-mère Arlette. Entre Tunis et Marseille, entre monde de la nuit et vie amoureuse innovante, sa vie ne pouvait qu'inspirer un roman !
Qui est vraiment Arlette ? En nous racontant qui était sa grand-mère, Olivia Elkaim nous dévoile les coulisses de l'écriture de son roman, et la place qu'il tient dans sa vie d'écrivaine.
Concept éditorial : Hachette Digital, en collaboration avec Lauren Malka Voix et interview : Laetitia Joubert et Shannon Humbert Ecriture: Lauren Malka Montage, musique originale : Maképrod Conception graphique : Lola Taunay Extrait musical: Monday, Tuesday... Laissez-moi danser (1979) Artiste : Dalida ALBUM : Monday, Tuesday... Laissez-moi danser Compositeur : Cristiano Minellono Adaptateur : Pierre Delanoë Auteur-Compositeur : Toto Cutugno LICENCES : UMG (au nom de Universal Music Division Barclay)
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