Ils pensent, comme beaucoup de gens, que la peur suffira. Que la peur maintiendra tout le monde à sa place. Que la peur empêchera tout le monde de se concentrer sur ce qui se passe vraiment. [...] Je n'ai pas peur d'eux. C'est eux qui ont peur de moi. Ils ont peur de la vérité.
La majorité de ces pauvres diables ont le choix entre ces appartements abandonnés ou la rue, et il y a un pan entier de la loi conçu pour tolérer le squat dans ce genre de circonstance... Et tout un autre qui dit le contraire. Votre politique en la matière dépend donc entièrement de votre placement sur l'échelle des ordures.
Monstruer. [...] C'est l'art de maltraiter les gens, de les prendre en embuscade avec des questions, de les traquer avec des questions, de les acculer avec des questions et de les enterrer sous des putains de questions. [...] Monstruer, au bout du compte, c'est se sentir concerné. C'est rendre à ces enflures [...] la monnaie de leur pièce. Leur faire sentir ce que c'est d'être nous. [...] On leur montre qu'ils ont des comptes à rendre. [...] C'est ça le journalisme affectif. C'est se soucier du monde dont on parle dans nos articles. Certains disent que c'est du mauvais journalisme, que la vision du monde dans le médias d'information devait être froide, impartiale. Et si c'est ce que tu veux, il y a des caméras de surveillance partout, t'as qu'à emprunter la cassette !
La vie ça craint, et après tu meurs.
Reculez ... Je vous préviens, j'exsude la syphilis, putain, je vous jure ...
ELOIGNEZ-VOUS DE MOI !
Mais c'est ça que tu veux, non ? Qu'on fasse tous attention à toi ?
Non ! Je voulais que vous m'ENTENDIEZ !
On t'a entendu, mais on n'a pas ÉCOUTÉ.
ENFLURES !
Et comment. Nous sommes le PUBLIC. Nous sommes ceux qui votent pour les fellations et les feuilletons télé. Nous sommes ceux qui prennent les informations pour argent comptant.
Nous sommes ceux qui jettent leurs papiers par terre. Nous sommes les violeurs occasionnels, les chômeurs violents, les parents que les enfants n'oublieront jamais, les enfants qui tabassent à mort les vieillards parce qu'ils sentent bizarre.
Nous sommes ceux à qui tu t'es toujours adressé. Nous sommes ceux que tu engueules chaque semaine dans tes articles ...
Mais putain, nous ne lisons PAS les JOURNAUX. Dieu nous en garde. Nous sommes ceux qui ne te voient qu'à la télé, ou à travers les versions abrégées des webcanaux.
Nous n'avons jamais rien écouté de ce que tu dis.
Nous sommes ton PUBLIC.