Les gens me disent toujours : "Tu fais du bon travail, Spider, tu changes les chose, Spider." Et c'est des conneries. Je ne change rien, putain. Je suis un auteur. Un journaliste. Je ne peux rien changer. Ce que je fais, c'est vous donner les outils pour comprendre le monde, pour que vous changiez les choses. Et je suis coincé ici à espérer que ça arrive un jour.
[...] dans un pays où la révolution a été placée sous le signe de la liberté de parole, la capacité des gens à poser des questions justifiées devrait être louée par le président, et non diabolisée.
J'arrête la drogue. La drogue, c'est mal. Prenez ces nouvelles drogues "jeu-de-rôle" qui inondent les rues. C'est terrifiant, putain. Le trip inclut une histoire fantastique dont vous êtes le héros. Je les ai essayées, dans un esprit de saine curiosité journalistique. Mon dealer s'est bien foutu de moi. Quelques instants après avoir pris ma dose, je me suis retrouvé dans la peau d'un journaliste bien élevé d'un grand journal métropolitain. Je portais des lunettes et une coupe de merde pour dissimuler ma beauté naturelle, pour je ne sais quelle raison. J'avais les cheveux bleus. Après m'être fait crier dessus par une femme superficielle prétendant être une journaliste hors pair mais ne sachant pas voir au travers de mon déguisement, je me suis senti obligé de m'enfermer dans un placard à balais pour me déshabiller, enfiler un costume de pervers, mettre mon slip par-dessus et sauter par la putain de fenêtre. Moi et la drogue : fini. Je veux dire, qui voudrait avoir régulièrement ce genre d'expérience ?
Et tu sais ce que c'est, le pire ? C'est lui le gentil.
N'offense pas le barreau de chaise de la vérité. Il est sage et terrible.
Quoi que tu veuilles me dire, accouche, que je puisse aller m'allonger quelque part. Je me sens comme si Dieu s'était torché avec mon cerveau.