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Critique de Waterlyly


Dallas, novembre 1963. Lee Oswald va rater sa cible, et Kennedy ne sera pas assassiné.

Washington, juillet 1964. Alors que pour Kennedy la course électorale afin de se faire réélire pour un deuxième mandat fait rage, Mitch, un jeune journaliste-photographe free-lance va apprendre une terrible nouvelle. Son ex-compagne Jean, celle-la même qu'il devait épouser il y a dix ans, est retrouvée morte. Elle se serait suicidée. Mitch, qui a bien du mal à y croire, va débuter une enquête qui le fera marcher sur les pas de Jean. Cette dernière était aussi journaliste et semblait s'intéresser de près à Kennedy. Que s'est-il réellement passé ?

Sous forme d'uchronie, qui n'est pas sans rappeler celle de Stephen King et son fameux « 22/11/63 », Ellory nous propose une véritable petite pépite sous fond d'intrigues politiques, de disparitions mystérieuses et de noirceur.

Je ressors essoufflée de ce thriller mené tambour battant. Je n'ai décelé aucune fausse note à un postulat de départ qui peut sembler avoir été revisité maintes fois. Pourtant, Ellory fait ressortir son récit de manière indéniable, puisqu'il en maîtrise tous les tenants et aboutissants et tous les codes de ce genre littéraire qu'est le roman noir.

J'y ai retrouvé une originalité époustouflante durant tout le récit. Bien évidemment, Ellory prendra des libertés, puisque pendant toute la fin de l'année 1963 et la moitié de l'année 1964, il va imaginer ce qu'aurait été le quotidien de Kennedy pendant sa présidence et comment se serait déroulée la campagne électorale. Ellory ne nous rend pas forcément la figure de Kennedy sous un jour très favorable, bien au contraire. Il la fait plutôt évoluer sous bien des travers, tels que trahisons et complots.

L'enquête de Mitch est des plus réussies. Elle m'a tenue en haleine tout au fil des pages, et j'ai été en immersion totale. Ellory s'est rénové avec ce récit, que j'ai trouvé être l'un de ses meilleurs opus, mais a gardé ce qui fait la force de ses romans, à savoir les personnages torturés. C'est le cas ici avec Mitch. Je l'ai trouvé très attachant et son parcours et ses méandres intérieurs m'ont beaucoup émue. J'ai eu une grande empathie pour lui. C'est l'un des personnages qui m' a le plus touchée dernièrement.

Tout au fil des pages, la famille de Kennedy va faire son apparition, que ce soit son frère Bobby, sa femme Jackie , ou même sa fille Caroline. Ellory a su romancer le tout et tisser des intrigues au sein de ce clan si mythique. Ce ne sera pas le point central de ce roman, malgré tout, puisqu'il se concentre davantage sur les recherches de Mitch.

La plume est toujours aussi particulière. le style de l'auteur est puissant et empli de noirceur. Lorsque je lis un roman d'Ellory, je sais que l'auteur ne se contentera pas de rester en surface. Il apporte une densité unique et un relief impressionnant à son récit. Cependant, à la différence de ses autres romans, j'y ai retrouvé davantage de rythme et beaucoup moins de langueur dans le déroulé de l'histoire. J'ai du coup encore plus apprécié cette lecture, les pages ayant défilé sans même m'en rendre compte.

Une uchronie où l'auteur revisite l'un des événements les plus marquants de l'histoire politique, et où sous fond d'intrigues, de disparitions, de mystères, un personnage principal torturé devra mener une enquête haletante. C'est une réussite totale et c'est un roman à ne pas manquer.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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