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Critique de Flodopas78


Ecrire un livre sur l'Orientalisme, au moment où le Proche Orient sombre dans la barbarie et où notre vision de ces pays proches géographiquement mais éloignés culturellement est distordue par l'avalanche d'horreurs balancées par les médias, est un acte de résistance éminemment salutaire. Au cours d'une insomnie, le narrateur, universitaire, spécialiste en musicologie, évoque son histoire d'amour avec Sarah, brillante orientaliste, qui ne cesse de lui échapper. de Vienne à Téhéran, en passant par Istanbul et Damas, celui-ci n'aura de cesse de rejoindre son aimée dans sa quête d'absolu.
Cette histoire d'amour aux multiples facettes, ponctuée de savantes digressions, est prétexte à nous rappeler que l'Occident a toujours été fasciné par l'Orient, son exotisme et son mysticisme. Enfermé dans un rationalisme déshumanisant, l'Occident a cherché dans ces pays lointains un supplément d'âme, projetant parfois sur l'Orient ses propres fantasmes. Certains y ont trouvé la lumière de l'âme, d'autres la folie ou un impossible amour. Tout l'art du 19ème siècle porte les traces de cette fascination qui tend à l'Orient une image parfois déformée de sa grandeur. Avec une immense érudition, qui parfois réduit les personnages à des archétypes, Mathias Enard nous rappelle que l'Orient est une source de richesse culturelle et que face à la violence, la recherche de la beauté en l'Autre, celui qui nous est étranger, est source de dialogue fécond.
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