— À quoi pensais-tu quand je suis rentrée ? m'a demandé mon amie.
— Je ne sais plus.
— Ne mens pas.
Justement, j'ai menti, pour lui faire plaisir :
— À toi.
Elle s'est écartée et j'ai laissé échapper un soupir de dépit. Elle a protesté :
— Tu dis n'importe quoi. Tu bandes lorsque tu penses à moi.
Alice a changé depuis toutes ces histoires au pays des Merveilles. Elle s’enferme dans la salle de bain. Elle se met nue et s’observe dans la glace. Elle voudrait bien voyager encore de l’autre côté du miroir.
Passé douze ans, on ne sait plus comment faire.
Je caresse les pétales et la corolle. Je pénètre puis ressors pour heurter le pistil. Je me cogne à ce butoir. Je l'écrase. Je reviens dans la grotte dont les parois sont maintenant incandescentes. Je m'y attarde. J'y flâne. Je paresse.
Il est vrai qu’Alice a déjà connu pas mal d’aventures. Pas étonnant qu’elle soit en avance pour son âge. D’ailleurs est-elle vraiment si en avance ?