Les gardiennes du silence

Je remercie Babelio ainsi que les Presses de la Cité pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée…
Les Gardiennes du silence de Sophie Endelys est l'histoire de « Chloé, archiviste-bibliographe, boiteuse et mal mariée » qui a « une ile à découvrir, une énigme à résoudre, un avenir à construire »…

Ce thriller ésotérique nous entraine dans les problématiques du savoir, de sa conservation et de son usage. L'intrigue se développe sur une ile imaginaire ; il y a des bons qui cherchent à comprendre et des méchants qui ont une conception pervertie de la science et du progrès… C'est peut-être bien moins manichéen tout de même…
Sophie Endelys campe une héroïne passionnée de livres anciens, décryptant un étrange manuscrit palimpseste, héritage familial complexe. Son récit évoque des relations de couples bancales, des secrets de familles, des mythes et légendes enfouis ; elle a l'art et la manière d'orchestrer les péripéties dans une écriture fluide, facile à lire, jamais ennuyeuse. La narration est, en majorité, à la première personne ; nous suivons ainsi le parcours et les réflexions de l'héroïne principale, pouvons nous identifier (ou pas) à elle et à ses choix.
Certes, le dénouement ne m'a pas surprise, mais il est bien amené ; l'ensemble reste captivant, sans temps mort ; le destin de certains personnages n'était pas écrit (il est toujours difficile de chroniquer un thriller car il est hors de question de divulgâcher… ).

Personnellement, j'ai apprécié le sujet très littéraire, autour de la valeur et de la conservation de la chose imprimée… Les femmes jouent un rôle essentiel, « muettes mais pas sourdes ; polyglottes mais pas bavardes ; intelligentes mais pas prétentieuses ; agiles mais pas fugueuses ; soumises mais pas serviles »…
J'ai passé un excellent moment de lecture, lecture-détente mais pas seulement tant l'intertextualité est riche et foisonnante. Tous les auteurs convoqués sont cités par l'auteure en remerciements et c'est une démarche qui me plait.
Quant aux conversations d'étagère qui ponctuent le récit donnant la parole aux livres ou à une narratrice omnisciente…, elles sont originales et savoureuses…

Une belle surprise.

15ème siècle Heldenskøn, île imaginaire au large de la Normandie.

Les Gardiennes du Silence de Sophie Endelys (Presses de la Cité 2019) raconte comment cette île est devenue au Moyen Âge, un lieu de culte du livre gardé par des femmes, les "Blanche", que l'on retient prisonnières après leur avoir coupé la langue. Elles y gardent tous les écrits de l'humanité afin de les préserver des aléas de la météo, des hommes et de l'Église. Chloë, archiviste, abandonne un mari violent qu'elle croit avoir tué, pour partir sur leurs traces.
Un roman bien écrit, des personnages attachants, des retours dans le passé plutot bien construits. J'ai bien aimé!

Je remercie lecteurs.com et les éditions Presse de la Cité pour ce roman, à la jolie couverture, reçu dans le cadre des explorateurs du polar.

Je tiens à remercier les éditions Presses de la cité et le site Netgalley de m'avoir permis de lire ce livre.

L'histoire se déroule sur une île ou se trouve deux monastères et où trois meurtres sont commis et où il y a quatre siècles d'ordre occulte.

En lisant ce livre on se pose une seule question : les livres ont 'ils leur propre destin?

On y retrouve Chloé qui est archiviste bibliographe. Elle est passionnée par les livres anciens depuis la mort de ses parents. Son père n'est autre que l'auteur du fameux Pont des soupirs. Dans la maison familiale elle va y trouver un trésor : "Les mémoires d'un artisan",qui c'est enfui de l'atelier saccagé du célèbre Gutenberg en 1462 à Mayence. Sauf que ce livre est quasiment illisible et le mari de Chloé veux mettre la main dessus, c'est pour cela qu'elle le tue. Elle va s'enfuir à Heldeskon et trouver un monastère perdu dans la lande. Chloé va chercher par tous les moyens à percer ce mystère est c'est quand elle va trouver le secret bien enfoui dans ce monastère que tout va basculer pour elle.

J'ai accroché de suite à l'histoire si prenante, captivante, addictive, remplie de suspens et de rebondissements avec des personnages attachants. J'adore la plume de l'auteure.
Lien : http://myreadbooks.over-blog..

La première chose qui saute aux yeux, c'est la qualité de l'écriture. Pour décrire les ambiances, les lieux, la météo, etc. les expressions tombent juste: elles ne sont pas descriptives (ce serait une facilité) mais évocatrices, en quelques phrases on y est. le style est souvent un mélange d'humour et de perfidie, mais avec quand même de la tendresse pour certains personnages.
Quant à l'histoire… Ca démarre tranquillement (si on peut dire) comme un polar, et puis les choses se dérèglent imperceptiblement, jusqu'à ce qu'on bascule dans autre chose sans avoir vu venir le coup. Et là c'est du grand délire. du roman on est passé à quelque chose qui relève du conte philosophique (avec en arrière plan le transhumanisme, et l'avenir du livre comme dépositaire de la connaissance). Et qui relève aussi du conte fantastique ou de l'héroic fantasy.
Et pourtant rien ne pèse. le défi de raconter plusieurs histoires en même temps, à des époques différentes ou dans des lieux différents sans que le lecteur ne soit perdu, est gagné. Plus l'histoire devient invraisemblable, plus il faut accepter de se laisser porter par l'imagination de l'auteur. Comme l'auteur lui-même semble s'être laisser porter - voire surpris - par ses propres personnages.

Tous mes remerciements à Babelio et aux Presses d la Cité qui m'ont permis de lire ce livre attrayant de par sa couverture et sa quatrième de couverture dans le cadre de la dernière Masse Critique Littérature.

Ce thriller ésotérique commence par une page intitulée "Conversation d'étagères" avec un paragraphe étonnant et comique retraçant un questionnement d'un livre quant à son avenir. Le ton est donné, l'écriture est familière.

L'histoire commence par le tir de Chloé, jeune archiviste-bibliographie, sur son mari Jeffrey qui depuis leur mariage fait état d'un mépris croissant à son égard. Peu avant, Chloé avait trouvé dans leur maison familiale un manuscrit datant du XVe siècle quasi illisible. Bizarrement son mari semblait le convoiter. Pour quelles raisons ? lui qui est à la tête d'une société de rationalisation informatique de données "politiquement incorrects" et est également adepte de tératologie. Le palimpseste fut volé peu après sa découverte mais Chloé avait eu le temps de le scanner.

Chloé fuit sur l'île de Heldenskøn où était né son père, auteur à succès d'un roman dont elle conserve précieusement le tapuscrit original et qui évoque la noyade de sa tante au large des côtes de l'île. Elle trouve refuge à la pension de Grégoire Vaisselle, enseignant universitaire d'histoire. Elle y prend connaissance des pages scannées du palimpseste, enregistrées sur sa clé USB. Il s'agit des mémoires d'un artisan spécialiste en encres, fournisseur de Gutenberg en 1462 à Mayence. Mais elle n'a pas le temps de consulter l'ensemble du document que la clé USB est également volée et qu'un meurtre étrange eut lieu dans ce contexte.

Le livre s'articule autour des recherches de Chloé et ses amis de la pension Vaisselle après avoir fait le rapprochement entre le palimpseste et le roman de son père, la découverte du passé de ses parents et des raisons de leur décès accidentel, les activités d'un médecin eugénisme au centre de thalassothérapie de l'île, les activités d'une société secrète fondée en 1539 enfouie sur l'île où sont conservés tous les livres publiés par l'humanité (cf. Conversation d'étagères), l'enquête policière concernant plusieurs meurtres de femmes mutilées sur l'île.

De plus, certains passages traitent de l'eugénisme avec une référence aux légendes de l'antiquité et de la théorisation du bien-engendré de Galton à la fin du XIXe siècle et les autres auteurs du XXe siècle avec les conséquences lors de la Seconde guerre mondiale.

Toutes ces intrigues rendent la lecture passionnante. Mais vers la fin le suspense s'essouffle par manque de crédibilité dans certaines scènes et du fait de longueurs dues à des répétitions.

La fin quant à elle est décevante par rapport à l'écriture et aux descriptions précises du roman car celle-ci fait l'objet de deux pages (!) et de plus le dernier paragraphe me laisse perplexe quant au dénouement qui semble heureux. Une question subsiste : "A quoi Chloé n'échappera-t-elle pas ?"

Dans Les gardiennes du silence on suit Chloé, archiviste-bibliographe, dont le père avait écrit, juste avant sa mort un roman, le pont des soupirs, dont l'action se déroule sur une petite île, Heldenskøn. Heldenskøn, elle y trouve refuge après avoir tué accidentellement son mari. Elle emporte avec elle un ancien manuscrit retrouvé, caché dans la cave de son père, quelques jours à peine avant la mort de son mari. Elle va tenter de découvrir les secrets que cachent ce manuscrit et le monastère de l'île, qui fait l'objet de nombreuses légendes parmi ses habitants.

***

Les gardiennes du silence est le premier livre de Sophie Endelys que je lis. Je ne suis habituellement pas particulièrement attirée par les polar, mais je ne pouvais pas refuser cette invitation d'une collègue à découvrir le travail de cette autrice, magistrate normande. Et, à mon plus grand étonnement, ce fut une agréable surprise.

Le personnage de Chloé, m'a un peu laissée perplexe, elle fait des choix plus ou moins discutables, que ce soit la décision de s'enfuir après avoir tué son mari ou le fait qu'elle n'éprouve que de faibles remords, mais j'ai pour habitude de souvent détester les personnages principaux des polars que je lis (je les trouve souvent sans profondeur, comme s'ils n'étaient là seulement pour servir l'histoire, quitte à en faire des personnages complètements stupides).

Une fois notre personnage arrivé sur l'île, le mystère que renferme le monastère m'a captivée et je ne l'ai plus refermé jusqu'à la fin. On peut cependant déplorer certaines longueurs tout au long du récit, et une fin que j'aurais aimé différente (mais ça, ça me regarde).