- Je ne suis pas malade, je ne vais nulle part. Mais s'il m'arrivait quelque chose, je voudrais être sûre que tu t'en sortirais sans moi.
- Oh, punaise, Becky, parle pas de ça...
- Je cherche pas à te faire peur. Mais je voudrais être sûre. Parfois tu parles de moi comme si j'étais plus que ce que je suis, Billy. Comme si tu plaçais tous tes espoirs en moi, et que tu ne ferais rien sans moi. Je sais qu'on plaisante sur ça et qu'il y a des choses que j'aimerais que tu fasses autrement, mais tu es libre, Billy Butcher.
- De quoi tu parles ? J'étais une foutue épave sans toi !
- T'étais un sacré numéro, je dis pas. Mais c'est toi qui a changé.
À mon avis, c'est là le message central des livres comme de série. La vie est un tourbillon de merde, de corruption, de cupidité et de violence. Et ce ne sont certainement pas les grands actes des super-héros, des célébrités, des politiciens ou des tumeurs de mon cul qui la sauveront. Ce qui la sauvera, ce sont les centaines de minuscules petites actions insignifiantes du quotidien.
Eric Kripke
Novembre 2020
Tu sais qu'on en sort jamais vraiment, n'est-ce pas ? Qu'on soit le bourreau ou la victime. Personne ne s'en sort. Je le vois au boulot avec les enfants. Les jeunes délinquants, comme on dit. Et chez ceux qui ont été rejetés. Ils gardent tout ça au fond d'eux. Toutes les horreurs qu'ils ont vécues. Ça ne part jamais. Ils restent en rogne, aigris, frustrés, blessés. Et un jour quand on s'y attend le moins, tout explose. Tu vois ?
Je sais pas, Bobbi. J'ai jamais trop réfléchi à l'idée. J'ai vu des trucs dans ma vie... disons que j'ai vu ce qu'il y a de pire au monde. Et je vois pas les choses s'améliorer. Honnêtement, j'aime pas l'idée de balancer un gamin innocent dans ce merdier.