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Citations sur Car la nuit s'approche (24)

Je comprends votre point de vue, lui dit-il. On est forcément amoureux du passé quand on joue comme vous dans un ensemble de musique baroque. Mais pour moi, c'est différent : je ne peux pas faire abstraction du présent. Aujourd'hui, les clients veulent des cordes en acier, des instruments gonflés jusqu'à l'absurde pour affronter des salles de deux mille places...(...)
Moi, je suis déjà content qu'il y ait encore des gens pour jouer de la musique, même si c'est d'une autre façon qu'avant. (p. 15)
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Mais on peut aussi voir les choses autrement : cette lettre, le procès en lui-même, tout cela signifie que leurs malheurs ont été pris au sérieux. Châtiment, expiation, revanche. (p. 208)
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Caroline, bouleversée, se demande ce qu’elle est venue fabriquer ici. Feindre l’insouciance dans un pays qui lui est totalement incompréhensible. Le masque est tombé. Elle n’est qu’une désespérée qui a fui à l’autre bout du monde pour ne pas voir l’effondrement de sa vie. Pitoyable – s’abandonner ainsi dans les bras de Max, qu’est-ce qu’elle imaginait donc ? Elle devrait mourir de honte, parce que là, ça dépasse le ridicule. Cet homme l’a jetée, évidemment, elle le mérite bien. Il faut gratter le vernis jusqu’à faire apparaître la plate réalité : elle, touchant le fondant dans un environnement où elle n’a rien à faire, laissée à la bienveillance de gens qui ne savent rien d’elle.
Est-ce donc ça, la solitude ?
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(...) le violoncelle n'appartient plus à Reinier, mais à elle, l'héritière. (...)
Jochem ne voudra pas le vendre, il va insister pour que j'en prenne soin, que je me remette à jouer, que je fasse comme si rien n'était arrivé. (...) Il va m'enrôler dans l'armée du quotidien, faire de moi un bon petit soldat qui marche sans protester, comme si ça servait à quelque chose d'avancer, comme s'il y avait un objectif à l'horizon. (p. 53)
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Chagrin- désespoir – autant de sentiments à désirer, à regretter. Tout vaut mieux que cette anesthésie générale. Il n’y a rien. Mais pourquoi n’est-ce pas une délivrance ? Ai-je besoin d’entailles et de coups de couteau pour sentir quelque chose ? Pourquoi suis-je incapable d’éprouver une émotion aussi simple que la musique ? Comme ce gamin, là … Djamil. Moi, j’ai perdu mon professeur. Disparu. Carole attend que se manifeste au fond d’elle-même quelque chose qui pourrait entrer en résonnance avec la notion de perte. Mais rien. J’ai aussi perdu mon travail. Et Daniel, mon plus fidèle ami, s’est résigné au fait que je ne revienne pas. Il tente même de m’en dissuader, peut-être trop heureux que j’abandonne. Quant à Joachem, il se terre dans sa forteresse en me laissant toute seule.

(…) Et si je me mettais à véritablement ressentir quelque chose, que se passerait-il au juste ? Est-ce que je deviendrais furieuse, est-ce que j’éclaterais de rage ?
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Ce genre d'étui me rappelle la première fois que j'ai éprouvé le désir d'entendre un violoncelle. C'était juste avant d'entrer dans la salle de concert, avec papa. Un homme, ou plutôt un garçon, arrive à bicyclette, hors d'haleine, l'instrument sur le dos. La partie supérieure de l'étui-manche et volute- le dépasse d'une tête, c'est comme s'il avait un copain assis sur son porte-bagages. Une demi-heure plus tard, elle le voit installé sur la scène derrière ce copain, qui s'est débarrassé entre-temps de son raide manteau. c'est à ce moment-là qu'elle se met à vraiment écouter la voix du violoncelle. Et qu'elle prend conscience de ce qu'elle veut, avec certitude. (p. 104)
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Chagrin, désespoir-autant de sentiments à désirer, à regretter. Tout vaut mieux que cette anesthésie générale. Il n'y a rien. (...) Pourquoi suis-je incapable d'éprouver une émotion aussi simple que le manque ? (...) Disparu. Caroline attend que se manifeste au fond d'elle-même quelque chose qui pourrait entrer en résonance avec la notion de perte. Mais rien. (...) Elle a beau recenser tout ce qui n'est plus, cela ne donne qu'une énumération abstraite. (p. 71-72)
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Je ne sais pas non plus quoi dire. Ressentir. C'est quand même formidable qu'elle se réhabitue à l'instrument, ça me fait plaisir qu'elle recommence à jouer ! Oui. Non pas vraiment. C'est de la trahison. En douce, derrière mon dos, elle devient autonome. Sans avoir besoin de moi. ça, j'ai énormément de mal à le supporter. Comme un gamin. En plus, je ne le veux pas. Je veux être grand seigneur, applaudir à son indépendance. Mais au lieu de ça, je pleurniche. (p. 263)
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La plupart du temps, les gens sont capables de surmonter une première blessure, ils parviennent en général à reconstruire un semblant de vie, avec les moyens du bord.ça leur prend beaucoup d'énergie, mais ils se débrouillent. Par contre, au deuxième choc, ça ne marche plus: ils décompensent et ne peuvent plus fonctionner normalement. Le conférencier nous a donné comme exemple le cas des rescapés des camps qui, après la guerre, réussissaient à tenir en travaillant très dur. Mais à la retraite, privés de leur emploi, c'en était fini et ils tombaient malades, ils perdaient la tête, ou bien ils mouraient. Donc, au premier traumatisme, on se relève tant bien que mal et au deuxième, on s'effondre. (...) (p. 135)
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C'est un peuple [Les Hakkas ] de cultivateurs, leurs femmes n'ont jamais eu les pieds bandés car il fallait bien qu'elles puissent travailler la terre. (p. 143)
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