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Critique de 5Arabella


Nous suivons les destinées d'Elizabeth, la femme de James Cook, le célèbre explorateur du XVIIIe siècle. Ce dernier passe des années en mer à chacune de ses expéditions, qui vont lui apporter gloire et aisance financière. Pendant ce temps Elizabeth gère le quotidien, met au monde et enterre des enfants, et attend, en espérant que cette fois, le retour sera le bon, le définitif, celui qui lui permettra de construire une vraie vie de famille, de bâtir une vraie intimité avec son mari, qu'elle a au final la sensation de ne pas si bien connaître. Est-il le même que sur son bateau ? Lequel est le vrai James ? Ses fils qui ont survécu doivent suivre la carrière paternelle, sans véritable choix, et elle doit les laisser partir à l'école qui fera d'eux des marins, qui vont à leur tour partir. Et partir en mer est chose terrible et risquée.

C'est un beau portrait de femme, tout en finesse, en élégance. Il ne faut pas s'attendre à un livre trépidant, puisque l'attente est le quotidien du personnage principal. Des petits événements tissent la trame de cette vie, mais aussi des grandes souffrances. Comment supporter la perte, comment faire avec, retenir le souvenir de l'être cher, ne pas laisser échapper la mémoire. La vie d'Elizabeth a été d'une certaine manière terrible, avec tous ces deuils et toutes ces pertes. Mais Anna Enquist ne donne pas dans le pathos, elle donne voix à un personnage fort, qui arrive à survivre malgré tout. Bien aujourd'hui, on a la sensation d'un personnage quelque peu empêché, qui vit en fonction de son mari, de ses désirs, de ses choix. Sans véritable espace pour elle, au second plan. Parce qu'il ne pouvait pas en être autrement à l'époque.

Un beau livre, même si moins convaincant dans la dernière partie, nous n'échappons pas à une forme de répétition, le pari de suivre le cours de vie de son héroïne fait qu'il n'y a pas de véritable conclusion, ce qui peut laisser un peu sur la faim. Mais un texte qui laisse des traces, une résonance.
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