C’est en étant à l’écoute du plus particulier que nous pourrons saisir le plus général, c’est en nous penchant sur les avatars de l’altérité que nous pourrons comprendre comment le lien social se tisse, se noue, se dénoue et se rompt.
Névrose obsessionnelle universelle de l’humanité. […] [la religion] dérive du complexe d’Œdipe, des rapports de l’enfant au père. […] L’abandon de la religion aura lieu avec la fatale inexorabilité d’un processus de croissance.
Le narcissisme et la pulsion de mort peuvent être métabolisés, ils ne peuvent être éliminés.
Si tout art a un rapport étroit avec la perversion et si la politique est un art, on peut estimer que la magie n’a pas disparu de ce monde.
Il ne peut exister de corps social […] sans l’instauration d’un système de refoulement collectif.
Pourquoi les hommes, se voulant guidés par le principe de plaisir et les pulsions de vie, aspirant à la paix, à la liberté et à l’expression de leur individualité, et qui, consciemment, disent désirer le bonheur au profit de tous, forgent-ils le plus souvent des sociétés aliénantes favorisant plus l’agression et la destruction que la vie communautaire ?
C’est précisément dans la mesure où la gauche du 19e siècle est antichrétienne qu’elle s’engage dans la voie de l’antisémitisme. L’anticapitalisme qui en demeure l’élément moteur une fois allié à l’athéisme, le Juif apparaît comme un être doublement détestable ; c’est de lui que dérivent à la fois le régime capitaliste et la religion chrétienne. Aussi l’anarchisme du siècle dernier est-il profondément imprégné d’une tendance antisémite […].
Plus l’amour venant de l’objet est fort, plus il est despotique mais plus en même temps il provoque l’enthousiasme. Car l’objet merveilleux délègue, réellement, une partie de son pouvoir à celui qu’il aime et qui l’aime. […] On assistera à un transfert massif de sentiments positifs pour cet objet, prenant la forme d’une dévotion totale. La soumission spontanée n’a plus de bornes puisqu’elle fonctionne sous le leurre de l’amour réciproque. Le besoin de réciprocité engendre la possibilité de relations totalement asymétriques.
En posant l'économique et l'instrumentalisation à la place du sacré, la société techno-bureaucratique ne crée pas (et n'est pas créée par) seulement de grands pervers, jetant les fondements d'une société future, mais une série de petits pervers, se voulant sans filiation, niant la castration, défiant les lois établies et s'en construisant d'autres, désireux aussi de détruire le monde et de la construire à leur image. Les petits pervers réalisent salement ce que les grands pervers fantasment ou réalisent proprement.
[Avec l’invention de la comptabilité en partie double] La dette infinie que l’homme a contractée envers Dieu ou son rédempteur, la culpabilité qui doit toujours être rachetée, se trouve inscrite dans le système économique. Avoir de l’argent signifie être en dette avec Dieu, ne jamais pouvoir totalement racheter ses fautes. […] L’homme ne doit jamais oublier la dette qui le lie à son créateur et à son rédempteur. L’Economie qui le rendra triomphant ne fera qu’augmenter chaque jour son sentiment de culpabilité.