« - Je n’ai pas eu besoin de connaître ton vécu pour voir la détresse qui est dans ton cœur. Tout cela t’a bien plus perturbée que tu ne le penses. Tu as réussi à compartimenter ta vie, à mettre ce qui te fait mal dans une petite boîte bien enfouie au plus profond de toi. De cette manière, tu peux continuer à t’épanouir dans ta vie professionnelle et dans tes relations avec tes amis, ainsi que ta famille. Mais la blessure est là malgré tout. Tu la caches bien, mais elle t’empêche d’avancer sentimentalement. » (p.153-154)
« Comment pouvait-on être ami un jour, et agresseur le lendemain ? » (p.42)
« - Ton avenir n’est pas celui que tu crois ! Il est beaucoup plus incertain ! » (p.24)
Vous savez, ici, c’est la Louisiane. La magie a une forte influence sur la vie quotidienne de chacun. Le vaudou, les gris-gris, les sortilèges, même si ce sont des histoires de vieilles bonnes femmes pour la plupart, restent très présents ici, et ce n’est pas seulement du folklore pour attirer le touriste.
Le premier contact de l’enfant avec ce monde fut le carrelage gras d’une cuisine et une mère qui le haïssait déjà.
Lorsqu’il pleurait, elle le secouait dans tous les sens, à tel point qu’une fois, le tenant par les pieds, la tête du petit heurta violemment un barreau de son lit.
Il lui arrivait de ne pas le changer durant deux journées entières. Quand il la réveillait la nuit, elle se levait, mais au lieu de le rassurer, de le cajoler, elle se mettait à lui hurler dessus en récitant des passages de la Bible.
Elle parlait de lui comme d’une chose répugnante.
Cette chose s’appelait James.
Un jour, elle se mit à se flageller avec un sangle de cuir sur laquelle elle avait elle-même planté des clous qui lui arrachaient la peau du dos à chaque fois qu’elle en faisait usage pour se punir. Chaque morsure de l’instrument de torture provoquait en elle une sorte de soulagement. En ayant mal dans sa chair, elle oubliait un peu son mal à l’âme. Chaque blessure apaisait un peu sa colère. Enfin, pour quelques jours.