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Citations sur L'ami Fritz (15)

Sans doute , sans doute ; mais ce sont de beaux hommes , ces officiers prussiens , avec leurs grandes moustaches, et plus d’une fille , en les voyant ....
- Ne croyez donc pas les filles si bêtes , interrompit Katel , qui tirait alors de l’armoire , plusieurs habits , et les étalait sur la commode , les filles savent aussi faire la différence entre un oiseau qui passe dans le ciel , et d’un autre qui tourne à la broche ; le plus grand nombre aiment à se tenir au coin du feu , et celles qui regardent les Prussiens , ne valent pas la peine qu’on s’en occupe .Mais , tenez , voilà vos habits , il n’en manque pas .
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Un vieux garçon de trente-six ans amoureux d'une petite fille de dis-sept ans, quelle chose ridicule! se disait-il. Voilà donc d'où venaient tes ennuis, Fritz, tes distractions et tes rêveries depuis trois semaines! voilà pourquoi tu perdais toujours à la brasserie, pourquoi tu n'avais plus la tête à toi dans la cave, pourquoi tu bâillais à la fenêtre comme un âne, en regardant le marché. Peut-on être aussi bête à ton âge?
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Regarde, voilà l'argent des armées du roi ! En faut-il de ce gueux d'argent pour payer les armées de Sa Majesté, ses conseillers, et tout ce qui s'ensuit, ha ! ha ! ha ! Il faut que la terre sue de l'or et les gens aussi. Quand donc diminuera-t-on les gros bonnets, pour soulager le pauvre monde ? Ça ne m'a pas l'air d'être de sitôt, Kobus, car les gros bonnets sont ceux que Sa Majesté consulterait d'abord sur l'affaire.
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Lorsque Zacharias Kobus, juge de paix à Hunebourg, mourut en 1832, son fils Fritz Kobus, se voyant à la tête d'une belle maison sur la place des Acacias, d'une bonne ferme dans la vallée de Meisenthâl, et de pas mal d'écus placés sur solides hypothèques, essuya ses larmes, et se dit avec l'Ecclésiaste : "Vanité des vanités, tout est vanité! Quel avantage a l'homme des travaux qu'il fait sur la terre? Une génération passe et l'autre vient; le soleil se lève et se couche aujourd'hui comme hier; le vent souffle au nord, puis il souffle au midi; les fleuves vont à la mer, et la mer n'en est pas remplie; toutes choses travaillent plus que l'homme ne saurait dire; l'oeil n'est jamais rassasié de voir, ni l'oreille d'entendre; on oublie les choses passées, on oubliera celles qui viennent : le mieux est de ne rien faire, pour n'avoir rien à se reprocher!"
C'est ainsi que raisonna Fritz Kobus en ce jour.
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Mais, Kobus, Kobus ! s'écria David, vas-tu maintenant me faire passer pur un "épicaures" de ton espèce ? Sans doute, j'aime mieux un beau brochet qu'une queue de vache sur mon assiette, cela va sans dire; je ne serais pas un homme si j'avais d'autres idées ;
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« Les beignets sont excellents, Katel, excellents ! Il est facile de reconnaître que tu as suivi la recette aussi bien que possible. Et cependant, écoute bien ceci – ce n’est pas un reproche que je veux te faire –, mais ceux de la ferme étaient meilleurs ; ils avaient quelque chose de plus fin, de plus délicat, une espèce de parfum particulier – fit-il en levant le doigt –, je ne peux pas t’expliquer cela ; c’était moins fort, si tu veux, mais beaucoup plus agréable.
– J’ai peut-être mis trop de cannelle ?
– Non, non, c’est bien, c’est très bien ; mais cette petite Sûzel, vois-tu, a l’inspiration des beignets, comme toi l’inspiration de la dinde farcie aux châtaignes.
– C’est bien possible, monsieur.
– C’est positif. J’aurais tort de ne pas trouver ces beignets délicieux ; mais au-dessus des meilleures choses, il y a ce que le professeur Speck appelle “l’idéal” ; cela veut dire quelque chose de poétique, de...
– Oui, monsieur, je comprends, fit Katel : par exemple, comme les saucisses de la mère Hâfen, que personne ne pouvait réussir aussi bien qu’elle, à cause des trois clous de girofles qui manquaient.
– Non, ce n’est pas mon idée ; rien n’y manque, et malgré tout... »
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« Et quand, à la cinquième ou sixième bouteille, les figures s’animent quand les uns éprouvent tout à coup le besoin de louer le Seigneur, qui nous comble de ses bénédictions, et les autres de célébrer la gloire de la vieille Allemagne, ses jambons, ses pâtés et ses nobles vins (…). »
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Et David Sichel, alors tout ému, prononça cette belle sentence, qu'il avait lue dans un livre hébraïque, et qu'il trouvait sublime, quoiqu'elle ne fut pas du Vieux Testament :
" Mes bien aimés, aimons-nous les uns les autres. Quiconque aime les autres connaît Dieu. Celui qui ne les aime pas, ne connaît pas Dieu. Car Dieu est amour ! "

[ERCKMANN-CHATRIAN, "L'Ami Fritz", 1864, chapitre XVIII]
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– Les modes peuvent changer tant qu'on voudra, répondit Katel [...], le bon sens ne change jamais. Nous allons d'abord vous chercher une chemise. C'est dommage qu'on ne porte plus de culotte car vous avez la jambe bien faite comme monsieur votre père ; et la perruque vous aurait aussi bien convenu, une belle perruque poudrée à la française ; c'était magnifique ! Mais aujourd'hui les gens comme il faut et les paysans sont tous pareils. Il faudra pourtant que les vieilles modes reviennent tôt ou tard, pour faire la différence ; on ne s'y reconnaît plus ! »

[ERCKMANN-CHATRIAN, "L'Ami Fritz", 1864, chapitre XV]
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" Peut-on croire, monsieur, que des mains de femmes aient fait cela ! disait-elle, n'est-ce pas merveilleux !
– Oui, c'est beau ! " répondait Kobus, songeant à l'effet qu'il allait produire sur la petite Sûzel avec ce superbe jabot étalé sur l'estomac, et ces manchettes autour des poignets. "Crois-tu, Katel, que beaucoup de femmes soient capables d'apprécier un tel ouvrage ?
– Beaucoup de personnes ! D'abord toutes les femmes, monsieur, toutes ; quand elles auraient gardé les oies jusqu'à cinquante ans, toutes savent ce qui est riche, ce qui est beau, ce qui convient. Un homme avec une chemise pareille, quand ce serait le plus grand imbécile du monde, aurait la place d'honneur dans leur esprit ; et c'est juste, car s'il manquait de bon sens, ses parents en auraient eu pour lui. »

[ERCKMANN-CHATRIAN, "L'Ami Fritz", 1864, chapitre XV]
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