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Critique de No18432


Merci à Mariecesttout de m'avoir fait découvrir ce livre et il aurait en effet été bien dommage d'en rester à la honte d'Annie Ernaux. Dans la honte, le milieu est très modeste mais relativement soft et Annie Ernaux n'y dépasse pas le stade descriptif. Ici, le milieu d'origine de l'auteur relève plus d'une description à la Zola, et le rejet de Didier Eribon y est en outre accentué par son homosexualité, qui a été le révélateur initial de son besoin de distance avec le milieu de son enfance. L'intérêt de ce livre est que Didier Eribon ne se contente pas de décrire. Il analyse ses sentiments avec beaucoup de sincérité et sans complaisance pour lui même, et tente à partir de son expérience personnelle de théoriser la notion de classes sociales, son fondement et les conséquences qu'elle implique en terme d'éducation, d'égalité de chances et de choix politiques. On pourrait lui reprocher comme il le reproche lui même à Raymond Aron, qu'il déteste, une subjectivité liée à la condition particulière de sa propre famille, dont il considère comme acquis sa représentativité de la réalité du monde ouvrier, mais cette référence est clairement assumée et présente l'avantage d'être très démonstrative de son point de vue. Les exemples vécus font que cette démonstration sonne très juste. Les références à d'autres auteurs sont un autre intérêt de ce livre, qui incite à d'autres lectures sur le sujet. Un grand livre de sociologie, mentionne l'éditeur. Je confirme et en recommande vivement la lecture.
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