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Critique de BazaR


« Les Suppliantes » est la première pièce d'une trilogie racontant l'histoire des Danaïdes. Descendantes d'Io qui avait trouvé le repos en Égypte, les cinquante filles de Danaos fuient leurs cousins les fils d'Égyptos qui veulent se marier avec elles. Accompagnées de leur père elles abordent en Argos, patrie d'origine d'Io, et supplient les Dieux et le roi Pélasgos de leur donner asile. Les fils d'Égyptos les retrouvent mais sont stoppées par le roi et l'armée d'Argos.

La suite de l'histoire devait être contée dans les deux tragédies suivantes qui ont malheureusement disparu. Les mariages devront malgré tout avoir lieu contre le gré des Danaïdes. Ces dernières (exceptée Hypermnestre) assassineront leur mari au cours de leur nuit de noces. Elles seront condamnées à remplir sans fin, aux Enfers, un bassin dont l'eau s'échappait à mesure : le fameux tonneau de Danaïdes.

Cette pièce ne m'a pas spécialement emballé. La première raison tient aux circonstances ; les deux tragédies suivantes ayant disparu, on aura jamais la fin de l'histoire. On ne sombre pas dans une véritable fin tragique, les Suppliantes se terminant de manière plutôt positive. de plus le manuscrit des « Suppliantes » nous est parvenu dans un état désastreux au vu du nombre de coupes dans les vers qui ne facilitent pas la lecture.
La deuxième raison est plus intrinsèque. Les morceaux attribués au Choeur des Danaïdes sont trop longs et trop nombreux à mon goût. Même si c'est l'instant privilégié pour glisser des éléments d'histoire et de mythologie, quelle que soit la tragédie antique c'est la partie que j'apprécie le moins ; je lui préfère les dialogues. J'ai conscience qu'il fallait laisser aux suppliantes le temps de supplier mais l'espace pris ici par le Choeur endort l'ensemble.
On trouve aussi au moins une faiblesse scénaristique : alors que les Danaïdes sont à l'abri sur un tertre sacré que personne n'oserait franchir dans un but malveillant, le roi d'Argos leur demande de le quitter ; une prise de risque inconséquente qui n'a comme explication que le besoin d'espace pour le chant et la danse du Choeur qui va suivre. le roi essaie piteusement d'expliquer la raison de son commandement, sans convaincre.

Ce qui rattrape le tout, ce sont les informations sur la société athénienne qui se glissent dans la conversation. Exemple : le roi s'étonne que las Danaïdes refusent d'épouser leurs cousins car à Athènes les filles seules héritières devaient épouser un proche parent du père pour que le patrimoine reste dans la famille. Autre exemple : le transfert aux temps des tyrans légendaires des règles de la démocratie athénienne – le roi, en effet, ne décide pas, il a besoin de l'aval de l'assemblée du peuple.

Eschyle se confirme dans mon esprit comme le tragédien antique le moins intéressant. Bon, je suis loin d'avoir tout lu de lui et il peut encore se rattraper. Tout ce blabla est extrêmement subjectif, vous verrez peut être les choses autrement.
(Pas très drôle ma critique là ! Suis pas dans mon assiette moi).
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