Tu es les meilleures nuits d’abandon de toute ma vie.
Cet homme, au charisme déstabilisant, au physique atypique et désarmant, s'autorise à me montrer sa fragilité. Et j'aime ça, vraiment.
II est mon soleil, cette source chaude, tenace, éblouissante et permanente de lumière dans ma vie.
Ne jamais baisser la tête devant un adversaire. Quel qu'il soit, c'est une règle de base!
Elle a ce truc, ce quelque chose qui me subjugue, ce quelque chose qui me fout en vrac. Qui me démolit et me reconstruit en même temps.
Mais dès qu'il approche, dès que nous respirons le même oxygène, je me sens happée, incomplète et fébrile.
Elle nage pour échapper à quelque chose ou quelqu’un, elle nage pour la victoire, animée par ce truc qui fait d’elle une énigme que peu s’aventureraient à résoudre.
II est fascinant comme l'être humain brisé peut se torturer davantage en se confrontant à ces blessures profondes.
Chapitre 10 :
Aria
«…
— Est-ce qu’on se connaît ?
Mon corps tout entier frémit.
Oui, on se connaît. Je t’ai sauvé la vie, abruti ! Et depuis, chaque fois que je te ois, chaque fois que tu me vois, je ressens tout un tas de trucs insensés…
— On s’est aperçus, hier soir, concédé-je.
— Tu m ’expliques pourquoi tu ne peux pas me saquer ?
Grillée...
— Qui te dit que je ne suis pas simplement asociale ?
— C’est vrai. T’es peut-être juste une marginale égocentrique.
Piquée au vif, je me sens monter en pression un peu plus. Je suis sur le point de lui énumérer chaque trait de caractère que son attitude laisse présager quand une petite voix dans ma tête me sermonne : tu te fous de ce qu’il pense… J’inspire profondément, me renfonce dans mon siège inconfortable et lance avec résignation :— Pense ce que tu veux, ça m’est égal.— J’aime ce qui est singulier.— Alors imagine que je suis tout l’inverse.
Il se raidit, perplexe, avant de revenir à la charge, un soupçon de fureur dans la voix.— C’est quoi le problème ?
Tu m’as oubliée, connard ! Je t’ai sorti de l’eau, je t’ai réanimé et tu m’as oubliée !— Mais il n’y a pas de problème ! m’énervé-je, mes émotions encore une fois en roue libre. Nous ne nous connaissons pas, c’est tout. Qu’est-ce que tu veux de plus ?— J’en sais rien ! crache-t-il en se tassant lourdement sur son assise. J’en sais rien et ça me saoule !
...»
Chapitre 2 :
Aria
«…
— Un type a sauté dans la rivière. Une tentative de suicide sûrement. J’ai sauté aussi. Troisième.
Pierce reste muet quelques battements de paupières, puis…
— Est-ce que t’es sérieuse ? Aria, c’est quoi ces conneries ? beugle-t-il.
— J’ai sauté, il est sauf, c’est tout.
— Mais… putain c’est pas une réponse !
Tous mes sens sont à vif, mes émotions aussi, je ne sens pas la colère monter jusqu’à incendier mes joues. Ce n’est que lorsque ma voix haineuse ricoche dans l’habitacle que je prends conscience de mon état de rage.
— Oui, j’ai sauté ! Oui, j’ai voulu le sauver ! Qu’aurais-tu fait, toi, monsieur parfait ? Monsieur je me fous de tout ce qui pourrait me rendre la vie moins agréable ? Je n’ai pas réfléchi, j’ai agi ! Seconde !
Pierce s’exécute. Je continue, incapable de contenir la fureur que je nous destine à tous les deux.
— J’ai merdé, c’est vrai, mais pas parce que j’ai voulu sauvé un mec saoul de la noyade ! Seulement parce que je n’ai pas su me réceptionner !
— Arrête de me gueuler dessus !
— Alors arrête de jouer au mauvais flic !
Fin de la discussion...»