A l'occasion d'un repos imposé par une opération chirurgicale, Vincent revient mentalement sur ses pas : les années 70, un voyage en Hollande pour retrouver la jeune fille qu'il aime. Celle-ci a entre-temps rencontré un autre homme. Vincent renonce à l'amour, comme il renoncera au dessin et à la peinture pour devenir restaurateur de tableaux.
Vincent entreprend de mettre en mots, dans la solitude de la convalescence, ce mois fondateur. le récit est destiné à sa compagne, Margot. C'est l'occasion pour le narrateur de tenter de dénouer, de mettre au clair, ce qui s'est joué quarante ans plus tôt.
Est-on le même homme à vingt et à soixante ans ?
Entre présent et passé, entre deux cicatrisations, l'une physique, l'autre mentale, le lecteur suit le récit en train de s'élaborer. Nul regret ni nostalgie dans ce roman à l'autodérision discrète.
Jacky Essirard nous conduit avec délicatesse dans une réflexion sur les choix et les hasards dont est constituée toute vie d'homme, sur le temps qui passe et la manière qu'a chacun de mener sa barque intime.
Vincent n'est pas un héros, pas un personnage monolithique. Il doute et s'interroge. Mais il traverse la vie avec un coeur généreux et une grande élégance.