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Critique de coincescheznous


Il est estimé aujourd'hui par l'écrasante majorité de la classe scientifique que si nous ne faisons rien contre le réchauffement climatique, la température de notre planète augmenterait de 4 degrés en moyenne d'ici à 2050.

Cette augmentation peut paraitre anecdotique. Pourtant entre la dernière Ere glaciaire qui a culminé il y a 20 000 ans et aujourd'hui la planète ne s'est réchauffée que de 5 degrés… Cela a entrainé pour rappel la montée des océans et toutes les moyennes latitudes qui, à cette période, ressemblaient pour faire vite à la Sibérie sont devenues cultivables…C'est dire l'ampleur de ce qui nous attend. Avec une augmentation de 4 degrés, la bataille de l'eau, les terres inondées, les problèmes alimentaires, les catastrophes naturelles, les maladies et épidémies risquent de devenir notre quotidien.

C'est la raison pour laquelle à Rio en 1992, le Sommet de la Terre a créé la Convention Cadre des Nations Unies pour le Climat et, depuis 1995, des conférences des parties – dits COP – sont organisées pour la mettre à jour.En 1997, la COP de Kyoto a vu certains pays développés s'engager à réduire de 5% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2012 vis-à-vis de 1990.

Cet engagement bien qu'important symboliquement s'avère en pratique bien insuffisant. Il est estimé qu'il faudrait que l'émission de gaz à effet de serre soit réduite de 75% d'ici à 2050 pour limiter la hausse des températures à 2 degrés. En 2009, la Cop de Copenhague a tenté de trouver une solution pour amplifier les engagements des Nations. Elle fut un échec cuisant.



C'est donc à Paris de jouer maintenant où se tient actuellement la 21ème édition de la Cop avec pour objectif de limiter le réchauffement d'ici à 2050 à ces fameux 2 degrés.

Avec un prix nobel d'économie – Jean Tirole – un ancien premier-ministre – Michel Rocard – et quelques-uns de nos économistes (comme Françoise Benhamou, Jean-Paul Betbèze, Patrick Artus ou Christian de Perthuis etc.) Jacques Mistral va plus loin et imagine les défis qu'aura à relever le capitalisme dans les prochaines décennies pour se diriger vers une économie ‘'bas – carbone'', qui semble inéluctable sauf à dangereusement mettre en péril l'équilibre du monde.

La proposition phare du livre, par la plume de Jean Tirole, est simple et complexe à la fois : fixer un prix du carbone mondial, unique pour tous les agents économiques et qui soit suffisamment contraignants pour agir sur leurs comportements. Il faut ainsi taxer ou utiliser un système de bonus/malus permettant de contrôler les émissions de CO2 des acteurs économiques. L'idée est ainsi simple : aujourd'hui l'émission de gaz à effet de serre est gratuite, il faut la rendre payante. L'application est plus complexe car il faut un accord global de l'ensemble des états pour y parvenir.

Est-ce si fou ? Pas tant que ça nous disent Jacques Mistral et ses co-auteurs. Déjà la Chine et les Etats-Unis, qui étaient très éloignés des problématiques écologiques, et qui sont les deux plus gros pollueurs de la planète, changent leur regard sur la question. La Chine, asphyxiée par la pollution, ferme ses usines les plus polluantes ; les Etats-Unis avancent également sur ces questions. Les entreprises à travers le monde commencent aussi à prendre en compte leurs incidences sur les changements climatiques. Par devoir, pour des questions d'image, parce que les ressources fossiles semblent plus que jamais des solutions instables et donc économiquement dangereuses, peu-importe… elles commencent à changer.

Alors, bien sûr la Cop 21 ne sera pas une révolution, mais probablement un premier pas: la transition vers une économie bas-carbone. Cette transition vers le bas carbone sera, selon Jacques Mistral, un changement de la même ampleur que celui qui a été amorcé entre le 19ème et le 20ème siècle avec la création du Fordisme, du salariat ou de l'Etat Providence.

Mais ce changement n'est pas jugé seulement nécessaire, il l'est aussi réalisable. Les entreprises et les états s'engagent sur cette voie et le capitalisme est un instrument suffisamment flexible pour permettre de réaliser cette mutation, qui va devenir la grande mutation du XXIème Siècle.

Loin de l'idéologie, de la petite politique politicienne et partisane ou d'un évangélisme béta post-soixante-huitard, la question du réchauffement climatique est devenue cruciale. Il convient à nous tous de la penser et de trouver les moyens d'accorder nos modes de vie aux exigences écologiques de la planète. de grands économistes français continuent d'ouvrir la voie avec ce livre exigeant, mais passionnant pour penser demain.
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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