Il est le versant hostile de la montagne. Pas le chalet chaleureux qu'on s'imagine, ni le chocolat chaud dans sa tasse fumante, ou le sapin qu'on illumine en fin d'année. Il n'y a pas de décorations dans ses branches, pas de plaids en laine autour de lui, mais je veux creuser sous la glace pour voir ce qu'il s'y trouve, persuadée qu'il est bien plus que ça.
Il me soustrait au temps, me fait grimper des sommets, m'emmène voir les étoiles. (...) Et quand il me regarde comme il me regarde, quand son vert forêt rencontre mon bleu polaire, quand il n'y a plus que nous deux, nos soupirs et sa peau contre ma peau, je sais que je pourrai tout affronter. Les tempêtes et les ouragans. Les orages et les jours de pluie. Les défaites et les victoires.
-Grace-
J'avais tort.
Je suis descendu dans les plaines non pas pour gagner, ni pour survivre
Non. Je suis descendu pour vivre.
-Mason-
Je me suis libérée de ce poids qui m'écrasait depuis tant d'années. Et il aura fallu un agaçant hockeyeur aux iris boisés pour que j'ouvre enfin les yeux et que je comprenne que c'était moi qui construisais mes propres barrières.
-Grace-
J'ai passé un cap. Alors, j'oublie mes doutes, le stress, et même cette compétition. Adieu mes adversaires, adieu le public, adieu le jury, bonjour moi et cette musique, moi et cette danse, moi et ce vol, moi et Mason.
-Grace-
Son sourire est narquois et ses yeux brillent d'une malice que j'aimerais savoir saisir. Je la mettrais dans une petite fiole que je garderais autour du cou. Je n'ai jamais été superstitieux. Mais je crois que ça pourrait me porter chance.
-Mason-
Je crois en toi. Je crois que tu vas faire de grandes choses et qu'un jour, il y aura des gamins qui auront ton poster en face de leur lit et qui rêveront de tes passes pour réussir à s'endormir.
-Grace-
"J'ai cette foutue sensation que je ne peux être autre chose qu'un sportif, que c'est ce qui me définit entièrement, que lorsque je déchausserai mes patins pour la dernière fois, ce sera comme si je mettais ma vie au placard. Comme une petite mort, mon propre enterrement auquel je serai obligé d'assister.
-Mason-
Il devient un pilier, et je m'accroche à lui pour ne pas m'effondrer. Ou plutôt pour tomber en toute sécurité.
-Grace-
Tu ne seras jamais un raté, Mason Brun. Ou alors tu seras mon raté.
-Grace-