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Critique de Caro29


Ah Bandini père & fils ! Il y a des claques qui se perdent, me suis-je dit régulièrement lors de la lecture de ce roman (le troisième que je lis de John Fante) ! Et puis, j'ai ravalé l'agacement que pouvaient provoquer chez moi les comportements de Svevo et Arturo Bandini, le père et le fils, parce que qualifier de « mauvaise » l'attitude de l'un ou de l'autre revenait à ce qu'ils exécraient : du manichéisme. La religion et la culpabilité ont d'ailleurs une grande place dans ce roman, où l'on voit Arturo se flageller dès qu'il commet ce qu'il qualifie de mauvaise action. Pourtant, ce n'est pas ce qui va le freiner. Car il détruit d'une main ce qu'il construit de l'autre. Puis il culpabilise, enchaîne les prières, en fait par chiffres ronds par superstition, puis prie à nouveau pour ne plus tomber sur des chiffres ronds, car la superstition est un « péché ». Mais tout est « péché » selon son petit frère qui est, un peu à l'instar de sa mère, ce qu'on appelle « une grenouille de bénitier ». Et Arturo, 14 ans, a le cul entre deux chaises : « En tout cas, il était ravi que son père méprisât la messe. Il ne savait pas pourquoi, mais cela lui plaisait ». Mais la culpabilité reprend vite le dessus : « Quant à Arturo, il allait parfois à la messe, parfois pas. Quand il n'y allait pas, une grande peur l'étreignait et il se sentait désespéré tant qu'il n'avait pas vidé son sac au confessionnal ». Au-delà de ce que raconte ce roman, j'ai trouvé ce thème du péché et de la culpabilité qui en découle très intéressant et particulièrement bien traité. Je crois même que c'est ce qui m'a marquée le plus.

Quant à la famille Bandini, elle compte cinq membres. Les enfants sont au nombre de trois. Il y a, de l'aîné au benjamin, Arturo la terreur, August le petit ange qui n'en est pas moins un sacré « rapporteur » quand il s'agit de dénoncer les « mauvaises actions » de son frère aîné et Federico le plus jeune. Les parents, ce sont Maria, une sainte, et Svevo, coureur de jupons et joueur. Et « Bandini », le roman, c'est l'histoire de cette famille assez pauvre, criblée de dettes, pour qui Maria prie sans relâche. Puis Svevo, apprenant que sa belle-mère Donna Toscana, qu'il ne supporte pas, s'apprête à leur rendre visite, prend ses jambes à son cou… Et c'est là que la petite vie plutôt tranquille de cette famille d'origine italienne va basculer un soir de Noël… J'ai été moins prise par cette lecture que par les deux premières que j'ai lues de Fante (« Mon chien stupide » et « Demande à la poussière »), mais j'ai quand même beaucoup aimé ce récit et je compte bien poursuivre mon aventure avec John Fante !
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