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Quatuor Bandini tome 1 sur 4
EAN : 9782264033000
266 pages
10-18 (03/01/2002)
4.15/5   1082 notes
Résumé :
Bandini, publié en 1938, est le premier volet d'une véritable saga familiale dont les thèmes et les personnages jalonnent toute l’œuvre de John Fante.

Figure emblématique de ce premier roman, Svevo Bandini est maçon, comme l'était le père de l'auteur. Immigré italien de fraîche date, il s'est installé avec sa famille dans le Colorado.

Durant tout l'hiver, Svevo cherche désespérément du travail et finit par trouver une riche maîtresse. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
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Il vous est surement arrivé de découvrir un nouvel écrivain et de vouloir enquiller sur toute l'oeuvre , dans la foulée , tant le style vous avait tapé dans l'oeil ! C'est mon cas avec John Fante . Demande à la Poussiere fut une tres belle surprise . Mon Chien Stupide confirmait largement ce sentiment . Quid de Bandini ? ?

Fante n'a jamais véritablement eu à se décarcasser pour dégoter un sujet d'écriture . Son domaine de prédilection , sa vie ainsi que celle de toute son Italienne de famille qu'il a largement romancé . Bandini en représentant un premier opus accrocheur !

La famille Bandini tire le diable par la queue . Ce nouvel hiver dans le Colorado , aux antipodes de celui de leur Italie natale , n'est porteur que de famine et de froid . le reve Americain semble bien loin...
Maria , bigote de la premiere heure et Svevo , son mari , pourtant contraint au chomage par un climat ne lui permettant plus d'effectuer son boulot de maçon , semblent unis comme au premier jour . Trois marmots viennent completer le foyer : Arturo ( 14 ans - alter égo de Fante ) , August ( 10 ans ) et le petit dernier , Fédérico ( 8 ans ) . Famille Italienne typique ! Mere dévouée corps et ame à son mari et sa famille ( Dieu étant hors compétition ) alors que l'homme , dans un souci de générosité altruiste qui l'honore , vient assurer la pitance journaliere . L'hiver perdure , les traites sur la maison s'accumulent , l'ardoise aupres des divers commerçants prend des allures de Titanic ! Svevo a un pote de jeu : Rocco , qui se désiste à son profit en lui demandant d'aller effectuer quelques menus travaux chez une riche veuve en mal de compagnie . Et là , c'est le drame !

Demande à la Poussiere était loufoque et barré alors que Bandini fait dans l'analyse et l'introspection . Fante décrit d'autant mieux cette histoire d'immigrés Italiens dans la tourmente qu'elle semble etre largement autobiographique . Un pere que l'on suppose adultere , une mere en perdant la raison et c'est un Arturo tour à tour gouailleur , amoureux fou , rongé par le doute , hanté par l'enfer d'ou cette propension quasi journaliere à vouloir se confesser , complexé par ses origines , qui se découvre et s'ouvre à cette chienne de vie . Un fardeau bien trop pesant pour ses freles épaules...
Un mot pour définir Arturo : l'ambivalence ! Ambivalence des sentiments et des actes . Arturo deteste cette mere passive et soumise face aux évenements qui l'ébranlent , ce qui ne l'empechera jamais de veiller affectueusement sur elle...Il déteste ce pere démissionnaire tout en admirant sa volonté de vouloir s'éléver socialement , de s'extraire de cette fange qui leur colle à la peau...Il aimerait voir mourir cette Rosa qui se refuse à son amour , cette meme Rosa qu'il vénere en silence depuis des années...Touchant ce gamin pétri de contradictions , de doutes mais néanmoins donnant l'image d'une assurance inébranlable . Des personnages attachants , parfois exaspérants mais toujours justes . Tout comme les situations . Integration , rejet , recherche éperdue de l'ascenseur social ( deja en panne à l'époque ; ) , quete identitaire , misere noire...Le récit amalgame tout cela avec un réalisme confondant et une justesse affirmée . La famille Bandini vaut vraiment le détour ! Elle est excessive , tourmentée et passe du rire aux larmes , de l'amour à la haine en moins de temps qu'il n'en faut à certains politiques pour retourner leur veste . La comédie à l'Italienne dans toute sa splendeur !
L'écriture est maitrisée et impose une adhésion immédiate !

Bandini , s'il m'a rendu moins enthousiaste que ses précédentes lectures , n'en demeure pas moins un tres agréable moment...
3.5 / 5
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Fante,je ne connaissais pas et j'ai décidé de lire ce qui semble être le premier récit autobiographique de cet auteur réputé. La famille italienne émigrée aux Etats Unis,elle croyait sans doute trouver meilleur El Dorado et elle se débat dans les difficultés, les ardoises chez l'épicier,le manque de travail...
Le père,il travaille comme il peut comme maçon et a une tendance certaine à apprécier les boissons américaines, à se laisser séduire par la gent féminine. La mère,c'est la mamma,son mari,ses enfants et son maître absolu,Dieu...à l'excès. Quant aux enfants.....toutes les réalités ne leur "sautent pas aux yeux"
Le roman sera axé sur les ambiguïtés, l'amour,la haine,la confiance,la jalousie,la trahison.
Non,cette famille n'est pas "lisse"mais sait,par l'un ou l'autre,se fédérer pour se sauver.
C'est pour cette raison que ce roman m'a plu,laissant aux personnages leur part d'ombre et de soleil.
Alors,oui,ça traine un peu,c'est lent,mais on pénètre vraiment dans une intimité qui ouvre bien des perspectives sur un monde pas vraiment différent de celui dans lequel nous évoluons aujourd'hui.De nombreuses questions nous sont posées ,à chacun d'entre nous d'y réfléchir. Pour moi,c'est certain,je veux découvrir d'autes ouvrages de cet auteur.
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Bandini tu es un bandit !
Svevo tu es un salaud !
Maria, oh Maria, pauvre petit bout de femme innocent et fragile. Tu pries, tu pries Maria, tu égraines ton rosaire car il te faut garder la tête haute quand la bourse est vide et que ton mari enduit son mortier sur d'autres briques.
Svevo Bandini, tu fais le fier à bras, avec tes belles chaussures Bandini, tu ne sais plus très bien qui tu es, tu ne trouves plus ta place quand le travail vient à manquer et que l'argent te fuit comme la peste, tu te perds et tu joues gros.
Et Arturo, brave Arturo, aîné de trois garçons, petit homme marchant dans les pas de son papa. Tu crains le purgatoire pour tes petites transgressions aux dix commandements, mais tu n'es qu'un enfant Arturo. Tu dois grandir plus vite que la musique quand la pauvreté, la tristesse de ta mère, et l'amour, l'amour et la mort se disputent la vedette dans ta vie qui ne devrait être qu'insouciance.

C'est la jeunesse de John Fante qui se retrouve dans ces pages (comme dans la suite de son oeuvre si mes renseignements sont exacts). Et de cette jeunesse, écrite avec tant d'élégance et de vérité, cette adolescence parfois primesautière souvent lourde pour de frêles épaules, on ne peut s'empêcher que de tomber amoureux. C'est tellement bien fait qu'on prend sur soi les émotions du jeune Arturo (John) et de son père Svevo et finalement, on éprouve beaucoup de tendresse pour ces brutes sentimentales, car on comprend trop bien qu'ils ne sont qu'humains.
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Souvenir de lecture
Titre : Bandini, la route de los angeles, demande à la poussière, mon chien stupide, pleins de vie, les compagnons de la grappe, l'orgie.....
Auteur : John Fante
Années : 1909/1983
Mon humble avis : Ceux qui suivent mes chroniques auront surement remarqué mes incessantes références à un auteur vénéré par beaucoup et pourtant pas assez reconnu à mon goût : j'ai nommé l'illustre John Fante. Fidèle à mes premiers émois de lecteur passionné, il était temps que je vous livre mes impressions sur les écrits d'un homme qui pour moi, fut l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle. Fante fut assurément un maître, précurseur et idole de Bukowski, il inspira toute une génération d'écrivains alors que tous ses romans ne traitaient que d'un seul et unique thème : lui-même. Alcoolique, invivable et sûr de son génie, Fante sacrifiera sa famille à l'écriture, au jeu et aux femmes. J'envie ceux qui vont découvrir cet auteur rare et exigeant dont les romans sont des trésors d'humanité et de désespérance. Commençons par Bandini où l'auteur italo-américain évoque ses souvenirs d'enfance. Roman de la pauvreté, du désir d'intégration d'un jeune rital face à une société américaine majoritairement Wasp qui le rejette. Roman écrit avec le coeur et les tripes, tourbillon mené d'une main de maître par un auteur qui n'a jamais peur de l'émotion où l'énergie du désespoir et la rage de vivre sont présentes à chaque page, où les relations familiales sont disséquées avec une acuité exceptionnelle. Bandini est, à mon humble avis, l'un des meilleurs livres jamais écrit sur l'enfance, sur la naissance d'un artiste, sur la volonté de se sortir d'un quotidien triste et banal. Oui Fante fut un géant et Bandini un chef d'oeuvre où l'auteur tente, à travers ses mots, de s'approcher au plus près de la moelle de la vie. Projet ambitieux que seuls certains auteurs auront eu la prétention d'atteindre et Fante fut l'un d'eux, à n'en pas douter. Suivront plusieurs romans autobiographiques tels que demande à la poussière, plein de vie, la route de Los Angeles ou l'excellent et hilarant mon chien stupide. Tous ces écrits ont une chose en commun : le génie de leur auteur. Tout d'abord génie dans le style avec une écriture rapide, sèche et énergique puis génie dans l'émotion, dans la dignité des thèmes abordés. Là où d'autres se seraient noyés dans le pathos d'une enfance pauvre puis d'un quotidien misérable, Fante survole son sujet avec une grâce, une élégance et un humour assez prodigieux. Ecrivain de l'émotion, tout à la fois monstre d'égoïsme et capable d'une tendresse infinie, je voue à cet homme et à son oeuvre une admiration sans borne vous l'aurez compris. Pour finir cette petite chronique je m'effacerais devant un autre grand auteur qui par ces mots je l'espère, vous donnera envie de découvrir ou de redécouvrir toute l'oeuvre du merveilleux John Fante :     "Un jour j'ai sorti un livre et c'était ça. Je restai planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l'or à la décharge publique. J'ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d'une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose sculpté dans le texte. Voilà enfin un homme qui n'avait pas peur de l'émotion. L'humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité. le début du livre était un gigantesque miracle pour moi. J'avais une carte de la Bibliothèque. Je sortis le livre et l'emportai dans ma chambre. Je me couchai sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de le terminer qu'il y avait là un homme qui avait changé l'écriture.
Le livre était "Demande à la poussière" et l'auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m'influencer dans mon travail. je terminai "Demande à la poussière" et cherchai d'autres Fante à la bibliothèque. J'en trouvai "Le vin de la jeunesse" et "Bandini". Ils étaient du même calibre, écrits avec les tripes et le coeur [...]"   CHARLES BUKOWSKI
J'achète ? : ai-je besoin d'en rajouter ? Si tu as la chance d'être passé à côté de cet auteur, je t'envie et te conseille de te ruer vers la librairie la plus proche pour te procurer l'oeuvre d'un auteur qui se considérait lui-même comme le plus grand écrivain américain du siècle. Abusé me direz-vous ? Pas tant que ça dans la mesure ou je perds tout sens commun lorsqu'il s'agit d'un des auteurs qui me donna la passion du livre et dont le souvenir de lecture reste encore aujourd'hui éblouissant et précieux.  Indispensable vous dis-je...
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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John Fante a décidemment un vrai problème avec les clébards. Non content de nous raconter sa vie avec son « Chien Stupide », il proclame ici que « Dieu est un chien ».


Quand on découvre sa famille à travers ce roman à la veine autobiographique à peine voilée, on comprend mieux pourquoi John Fante a toujours préféré les chiens aux êtres humains. Même comme ça, John Fante a le fond d'un brave type qui trouve des excuses à tout le monde et qui, en voulant dénigrer père, mère, frères et amis, se découvre un talent de portraitiste prêt à souligner les défauts les plus laids pour en faire de charmantes trouvailles.


On ne se sera peut-être pas beaucoup aimés entre humains aux dents longues mais on aura bien ri quand même, et c'est peut-être le plus important.
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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Il avançait en donnant des coups de pied dans la neige épaisse. Un homme dégouté. Il s'appelait Svevo Bandini et habitait à trois blocs de là. Il avait froid, ses chaussures étaient trouées. Ce matin-là, il avait bouché les trous avec des bouts de carton déchirés dans une boîte de macaroni. Les macaronis de la boîte n'étaient pas payés. Il y avait pensé en plaçant les bouts de carton dans ses chaussures.
Il détestait la neige. Il était maçon, et la neige figeait le mortier entre les briques qu'il posait. Il rentrait chez lui en se disant que c'était absurde.
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Le petit-déjeuner pour trois garçons et un homme. Il s’appelait Arturo, mais détestait ce prénom ; il aurait aimé s’appeler John. Son nom de famille était Bandini, mais il aurait préféré Jones. Sa mère et son père étaient italiens, il les aurait voulu américains. Son père était poseur de briques, il l’eût préféré lanceur pour les Chicago Cubs. Ils habitaient Rocklin, Colorado, dix mille habitants, et il voulait habiter Denver, à trente milles de là. Son visage était couvert de taches de rousseur qu’il haïssait. Il fréquentait une école catholique, il aurait préféré une école publique. Sa petite amie s’appelait Rosa, mais elle le détestait. Enfant de chœur, il était un vrai diable et haïssait les enfants de chœur. Il voulait être bon garçon, mais il redoutait d’être bon garçon, car il craignait que ses amis ne le traitent de bon garçon. Il s’appelait Arturo et il aimait son père, mais il vivait dans la hantise du jour où il serait assez costaud pour rosser son père. Il adorait son père, mais prenait sa mère pour une mijaurée doublée d’une idiote.
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Il faisait un froid de canard : pas question de prendre un bain ce soir. Il décida de faire semblant. Il remplit un baquet, verrouilla la porte de la cuisine, sortit un exemplaire de Scarlet Crime, s'assit nu sur la porte chaude du poêle, ses pieds et chevilles barbotant dans le baquet, et entreprit de lire Crime Gratuit. Quand ce qu'il considérait comme le temps d'un bain normal se fut écoulé, il cacha l'exemplaire de Scarlet Crime sur le porche de derrière, mouilla soigneusement ses cheveux avec la paume de sa main, frotta vigoureusement son corps sec avec une serviette jusqu'à ce que la peau devînt rose vif, et courut en tremblant dans le salon. Maria le regarda s'accroupir près du poêle et se frotter les cheveux avec sa serviette, tout en grommelant et en pestant contre l'obligation de prendre un bain en plein hiver. Puis il alla se coucher en se félicitant de son habileté à duper son monde. Maria souriait. Quand il disparut pour la nuit, Maria distingua autour du cou d'Arturo un anneau de crasse aussi visible qu'un col noir. Mais elle ne dit rien, car la nuit était bien trop froide pour obliger quiconque à prendre un bain.
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"Noël sera bientôt là, Svevo, dit-elle. Fait une prière. Demande à dieu de nous accorder un joyeux Noël."
Elle s’appelait Maria, et elle répétait sans arrêt les choses qu'il connaissait déjà. Na savait-il pas à l'évidence que Noël approchait? A quoi bon le lui rappeler? C'était la nuit du 5 décembre. Quand un homme s'endort à côté de sa femme un jeudi soir, doit-elle vraiment lui rappeler que demain sera un vendredi? Et ce salopard d'Arturo - pourquoi était-il affligé d'un fils qui aimait la luge? Ah povera America! Et il devrait prier pour avoir un joyeux Noël! Bah!
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C'était Noël à Rocklin, Colorado. La tempête de neige redoublait et son père vivait avec une femme nommée Effie Hildegarde. Les ongles de sa mère avaient lacéré le visage de son père et en cet instant il savait que sa mère priait, que ses frères pleuraient, et qu'un peu plus tôt les cendres du poêle avaient valu plus de cent dollars.
Joyeux Noël, Arturo !
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Un innocent égaré dans un monde coupable, voilà le grand héros imaginé par un italo-américain à la fois très réaliste et bien déjanté : John Fante
« Demande à la poussière » de John Fante, c'est à lire chez 10/18.
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