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Critique de Nat_85


Reçu dans le cadre d'une Masse Critique, je remercie Babelio et les éditions  Rageot.
Après " Quand vient la vague ", Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier nous offrent en ce début d'année 2020 aux éditions Rageot la suite tant attendue de ce roman contemporain et addictif.
Romane quitte Lacanau pour intégrer la fac de sociologie à la Sorbonne à Paris. Ces derniers mois ont été tumultueux. Mais Romane est persuadée que sa relation avec Clément, de deux ans son cadet, résistera à la distance. Un lien indéfectible les unit depuis que Nina - la soeur aînée de Clément et meilleure amie de Romane - a fugué en compagnie de Jules. En effet, en apprenant l'existence d'une demi-soeur, Nina n'a su encaisser la révélation de ce lourd secret de famille et a fait le choix de fuir. Dans sa fuite, elle a rejoint Jules, mis à la porte par ses parents lorsqu'ils ont eu vent de son homosexualité.
p. 18 : " Il est gay, cela a suffi à faire de lui un paria. Ses parents n'ont vu dans son coming out que dégoût et vice. "
Ensemble, ils ont affronté la rue, la galère et le rejet.
p. 170 : " Mais c'est ainsi qu'il a tenu bon, qu'il a affronté le rejet et surmonté la rue. En étant tout à la fois son propre père, sa mère, et lui. En étant toute cette famille qu'il n'avait plus. En étant ces bouts de lui qu'il écrivait ou dessinait sur les murs et les trottoirs. Comme s'il était sans passé, sans histoire, sans racines du jour au lendemain, quand ses parents l'ont viré. "
Depuis, Nina a retrouvé sa famille. Jules, non.
Lorsque Romane franchit les portes de l'amphi, son regard se fixe immédiatement sur un visage qu'elle n'imaginait retrouver ici, à Paris. Jules.
p. 12 : " Ce mec transpire l'émotion à fleur de peau. Écorché vif. Touchant. "
Les mots sont inutiles ; seule la complicité qui les reliait importe désormais.
p. 15 : " Je ne prononce pas le nom de Nina. Je sens qu'il ne faut pas. J'ignore ce qui s'est passé entre eux, à la fois durant leur fuite l'an dernier, et ensuite, cet été, lorsqu'elle a débarqué à Bordeaux. "
Mais dans le cadre d'un devoir commun en sociologie, Jules va se retrouver confronter à ses vieux démons, délaissant Romane face à l'angoisse et la maladie.

Dans la suite du roman " Quand vient la vague " Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier prolongent l'exploration du passage de l'adolescence à l'âge adulte, avec toutes les désillusions qui l'accompagnent.
Si j'ai perçu la construction narrative plus confuse que dans le précédent roman, altérant sensiblement l'intrigue,  les sujets abordés ont néanmoins aiguisés ma curiosité et figés mon attention. La maladie de Romane, l'homosexualité de Jules, la précarité, l'usage des drogues, la rupture familiale, la quête d'identité et de sens sont omniprésents tout au long de ce roman.
Bien que destiné à un public adolescent ou jeune adulte, il est porteur de messages à l'attention des parents parfois - souvent - dépassés par les chemins empruntés par leurs progénitures.
Finalement, rares sont les enfants qui répondent exactement aux attentes ( illusoires ) de leurs parents. En deviennent-ils moins aimables pour autant ? Ce qui ressort de cette lecture, en plus de l'intrigue romanesque, est la nécessité de l'accompagnement et du conseil plutôt que la confrontation et la répression qui permet à l'adolescent d'être un adulte en devenir, équilibré et épanoui.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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