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Critique de Bouteyalamer


Pérégrinations de l'entre-deux-guerres classées par quartiers puis par types (le Parisien, la Parisienne), enfin par cafés, restaurants et hôtels (Ritz, Meurice, Georges V, Crillon, etc., beaucoup sont encore au Michelin). Un style documentaire, journalistique, un luxe d'anecdotes et de personnages avec un name-dropping intensif, une ironie stimulante et des trouvailles langagières. Place du Théâtre Français : « Stock aussi a ses fervents, et la Civette les siens. Ceux-là feuillettent avidement quelques conseils sexuels pour la jeunesse ou les Dix Commandements du Constipé, en ayant l'air de s'intéresser au Voyage en Orient de Gérard de Nerval. Ceux-là pelotent les cigares et les respirent avant de les mettre en bouche, chacun cherchant à se montrer plus connaisseur que le voisin » (p 91). Au Jardin des Plantes : « Selon certains savants, les diplodocus étaient bêtes comme des camions : nuit et jour ils pataugeaient dans une boue phosphorescente d'où montaient des fusées comestibles. Puis, tout couverts de goémons moirés et de fientes verdâtres, ils s'en allaient galoper sur un gazon ravissant qu'ils ont esquinté, gazon que nous appelons aujourd'hui Montagnes Rocheuses » (p 119). le meilleur est dans l'introduction (« Par ailleurs, dédié à Madame Paul Gallimard ») où Fargue expose son art d'écrire. Complet changement de ton pour « D'après Paris », poèmes en prose autour du rêve et des cauchemars.

On trouve au vingtième siècle la même précision cordiale et nostalgique dans « l'Invention de Paris » d'Hazan, ou mieux chez Modiano, l'exploration teintée d'angoisse d'un Paris disparu.

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