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Critique de Foxfire


C'est pas vraiment la joie à Jubilation County. Des labos de meth qui poussent comme des champignons, des braquages organisés depuis les prisons par des gangs aryens, des ex-taulards en goguette, des illuminés mystiques qui testent leur foi en faisant joujou avec des serpents, un bon paquet d'habitants qui abusent de la bibine… Bref, l'ambiance n'est pas vraiment celle du paradis sur terre.
Hicklin, un dur de dur tout juste sorti de prison, braque une banque. Il tue une des employés et prend Charlie, un jeune homme pas comme les autres, solitaire et en marge, en otage. Les flics sont sur le coup bien sûr mais il n'y a pas qu'eux. Hicklin a doublé ses copains de la confrérie aryenne et eux aussi se lancent à sa poursuite et ce ne sont pas des tendres.

Je ne connaissais pas Peter Farris avant de me lancer dans ce « dernier appel pour les vivants ». Et pour cause, il s'agissait là de son premier roman et depuis, il n'en a publié que peu. C'est le titre, la couverture et le fait qu'il soit publié chez Gallmeister qui m'ont incitée à m'y intéresser. Bonne surprise pour cette lecture.

Avec « Dernier appel pour les vivants », Farris propose un roman globalement très réussi. L'intrigue est très bien menée, savamment construite et le récit est vraiment addictif. le bouquin se lit tout seul tant on a envie de savoir ce qui va se passer. Les passages entre les différentes temporalités sont très bien gérés et témoignent d'une véritable maîtrise narrative. L'écriture est vraiment chouette également. Alternant phrases courtes, incisives et brutales comme des pains dans la gueule, et phrases plus longues lors de passages descriptifs vraiment bien écrits avec un sens de la comparaison remarquable, Farris fait preuve d'un réel talent d'auteur avec un style personnel. L'ambiance instaurée par l'auteur est tout aussi remarquable. Par moment, ça m'a rappelé la noirceur du « diable tout le temps » de Pollock, la comparaison est flatteuse. Pour autant, Farris n'est pas un imitateur, dans le registre du néo-noir, il développe un univers bien à lui.
Il m'a tout de même manqué un petit truc pour être totalement enthousiaste : un personnage auquel me rattacher. Les personnages imaginés par Farris sont tous remarquablement caractérisés, ils ont de l'épaisseur, ils existent. Mais, il est difficile de s'attacher profondément à l'un d'eux pour s'y accrocher. Même le flic Lang, le protagoniste le plus positif du roman, n'a pas réussi à instaurer cette connexion affective avec moi. Même si l'histoire de Hicklin et Charlie est pleine d'émotion, je n'ai pas réussi non plus à me sentir une connivence affective avec eux, peut-être qu'Hicklin était trop dur et Charlie trop étrange… Je ne sais pas, habituellement ce n'est pas le genre de choses qui m'empêchent de m'attacher émotionnellement à un personnage mais là je n'ai pas ressenti ce lien entre eux et moi, je n'ai pas pu me raccrocher à eux, même si je suivais leurs aventures avec passion. Parfois, les choses tiennent à des petits riens qu'on ne s'explique même pas.

Je ne suis pas passée loin du coup de coeur avec « dernier appel pour les vivants », un excellent bouquin prenant, bien écrit et qui ravira les amateurs de néo-noir. En tout cas, je vais m'intéresser aux autres romans de Farris.
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