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J'aime beaucoup la phrase de Duane Swierczynski (mot compte triple, on plie les gaules) en exergue pour qualifier le roman de Peter Farris. le fait de s'annoncer comme un talent majeur sans le faire poliment.

C'est exactement ça, Dernier appel pour les vivants.
Un condensé de violence mal contrôlée qui ferait écho...cho...cho sur près de 320 feuillets.

Un braquo, ça peut tourner mal.
Avec Farris, la banque gentiment visitée se transforme en boucherie Sanzot.
La directrice au tapis, sanguinolent, le tapis, c'est donc au jeune Charlie qu'il échoit le privilège de devenir otage à plein temps.
Et le temps s'avère relativement long lorsque l'on se retrouve en compagnie d'Hicklin, braqueur brutal aux manières aussi rudes que son passé de taulard aryen. Tu seras un bon aryen, mon fils. Et il le fut.

Une galerie de portraits de losers savoureuse.
Un récit rondement mené, ponctué ça et là de méchants coups de lattes histoire de ne pas oublier que l'univers de Grocopain et Groveinard serait plutôt parallèle à celui de l'auteur, Farris déroule un scénario aussi brillant que violent au pays de l'Oncle Sam tout en parvenant à glisser quelques rares moments d'émotion brute dans ce monde semblant voué aux pires tourments.

Gallmeister déçoit peu.
Il ne sera pas dit que ce Dernier appel soit l'exception qui confirme la règle !
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C'est pas vraiment la joie à Jubilation County. Des labos de meth qui poussent comme des champignons, des braquages organisés depuis les prisons par des gangs aryens, des ex-taulards en goguette, des illuminés mystiques qui testent leur foi en faisant joujou avec des serpents, un bon paquet d'habitants qui abusent de la bibine… Bref, l'ambiance n'est pas vraiment celle du paradis sur terre.
Hicklin, un dur de dur tout juste sorti de prison, braque une banque. Il tue une des employés et prend Charlie, un jeune homme pas comme les autres, solitaire et en marge, en otage. Les flics sont sur le coup bien sûr mais il n'y a pas qu'eux. Hicklin a doublé ses copains de la confrérie aryenne et eux aussi se lancent à sa poursuite et ce ne sont pas des tendres.

Je ne connaissais pas Peter Farris avant de me lancer dans ce « dernier appel pour les vivants ». Et pour cause, il s'agissait là de son premier roman et depuis, il n'en a publié que peu. C'est le titre, la couverture et le fait qu'il soit publié chez Gallmeister qui m'ont incitée à m'y intéresser. Bonne surprise pour cette lecture.

Avec « Dernier appel pour les vivants », Farris propose un roman globalement très réussi. L'intrigue est très bien menée, savamment construite et le récit est vraiment addictif. le bouquin se lit tout seul tant on a envie de savoir ce qui va se passer. Les passages entre les différentes temporalités sont très bien gérés et témoignent d'une véritable maîtrise narrative. L'écriture est vraiment chouette également. Alternant phrases courtes, incisives et brutales comme des pains dans la gueule, et phrases plus longues lors de passages descriptifs vraiment bien écrits avec un sens de la comparaison remarquable, Farris fait preuve d'un réel talent d'auteur avec un style personnel. L'ambiance instaurée par l'auteur est tout aussi remarquable. Par moment, ça m'a rappelé la noirceur du « diable tout le temps » de Pollock, la comparaison est flatteuse. Pour autant, Farris n'est pas un imitateur, dans le registre du néo-noir, il développe un univers bien à lui.
Il m'a tout de même manqué un petit truc pour être totalement enthousiaste : un personnage auquel me rattacher. Les personnages imaginés par Farris sont tous remarquablement caractérisés, ils ont de l'épaisseur, ils existent. Mais, il est difficile de s'attacher profondément à l'un d'eux pour s'y accrocher. Même le flic Lang, le protagoniste le plus positif du roman, n'a pas réussi à instaurer cette connexion affective avec moi. Même si l'histoire de Hicklin et Charlie est pleine d'émotion, je n'ai pas réussi non plus à me sentir une connivence affective avec eux, peut-être qu'Hicklin était trop dur et Charlie trop étrange… Je ne sais pas, habituellement ce n'est pas le genre de choses qui m'empêchent de m'attacher émotionnellement à un personnage mais là je n'ai pas ressenti ce lien entre eux et moi, je n'ai pas pu me raccrocher à eux, même si je suivais leurs aventures avec passion. Parfois, les choses tiennent à des petits riens qu'on ne s'explique même pas.

Je ne suis pas passée loin du coup de coeur avec « dernier appel pour les vivants », un excellent bouquin prenant, bien écrit et qui ravira les amateurs de néo-noir. En tout cas, je vais m'intéresser aux autres romans de Farris.
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Jubilation County, 6h00 du matin, un braquage démarre, l'action s'achèvera à la dernière page !
Il y a le braqueur Hicklin sorti de prison et membre des suprémacistes, son otage Charlie, étudiant geek passionné d'aérospatial, une mère au passé sombre, un shérif perturbé, une petite amie accro au crack, deux membres de la fraternité aryenne extrêmement violents. Un mélange qui nous donne une lecture truffée de rebondissements, de coïncidences, de violences !

Il y a réellement tous les ingrédients du bon roman noir américain mais, pour ma part, certains sujets ne sont pas assez exploités et on rencontre parfois une écriture biscornue. C'est un premier roman assez prometteur de Peter Farris publié par Gallmeister. Je pense que l'auteur mérite que l'on s'accroche, je vais creuser avec un roman plus récent.
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Autant j'ai été emballé par le début de cette lecture assez rythmée avec le braquage d'une banque et le kidnapping de Charlie le guichetier. La suite est assez mouvementée également car le braqueur vient de sortir de prison et ses ex-comparses vont vouloir le retrouvé suite à ce braquage sur lequel il les a doublées.

Cependant à la seconde moitié le récit perd de son rythme est devient ennuyeux, il est vrai également que j'ai du mal à lire des romans noirs de plus de 250 pages, au delà de cette limite je trouve toujours que le récit devient plombant.

Ce qui est encourageant c'est qu'il s'agit du premier roman de l'auteur qui est donc un auteur à suivre. Une lecture en demi-teinte donc me concernant malgré une profonde sympathie pour le personnage de Charlie tout du long du récit, et au final Charlier a -t-il vraiment été choisi par hasard?
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Un braquage, un otage, une fuite éperdue et une histoire qui ne peut que mal se finir... Bref, du classique. Sauf qu'il y a classique et classique et que là, pour le coup, Peter Farris se montre particulièrement inspiré dans la maîtrise de son sujet.

Pendant un peu plus de 300 pages, nous suivons Hobe Hicklin, ex-taulaurd de longue durée, membre de la Fraternité aryenne ayant eu l'idée saugrenue de doubler ses "frères" pour un dernier braquage lucratif. Et ayant eu l'étonnante inspiration de prendre en otage Charlie, le guichetier, encombrant poids mort dont il n'a pas besoin. Il le sait. Mais il le garde. Une forme d'instinct ?

La fuite sera violente. Très violente, jalonnée d'une vingtaine de cadavres achevés de formes diverses, du petit au gros calibre, de la morsure animale à celle du piège de trappeur. On est dans le noir, dans le vrai. Celui qui ne vous épargne pas les détails.

Mais ce qui reste le plus intéressant dans Dernier appel pour les vivants et qui constitue à mon sens la vraie réussite de Farris, c'est l'étude extrêmement poussée et réussie de ses personnages. Hicklin et Charlie bien sûr, mais aussi Hummingbird, Lucy ou Crew. Et Lang, âme perdue sur une arète fragile, prêt à basculer d'un côté comme de l'autre. En quête d'une introuvable rédemption.

L'écriture de Farris est ardue, exigeante et nécessite que l'on s'accroche. On n'est pas ici dans un classique pageturner, et il faut même parfois savoir s'accrocher dans la première partie (ce que j'ai fait), pour prendre davantage de plaisir dans la deuxième, à mon sens plus réussie. Avec une très belle fin.

Allez, dernier appel pour les vivants et pour les lecteurs qui aiment le noir, bien noir. Précipitez-vous ! Vous ne le regretterez pas !


PS : cette lecture a été faite dans le cadre d'une opération Masse Critique de Babelio, ce qui n'enlève rien à la sincérité de cette critique.
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Roman reçu dans le cadre de Masse Critique. C'est le 1er polar de cet auteur réunissant tous les ingrédients du genre, un membre de la fratrie aryenne effectue un braquage dans une banque et s'enfuit avec le magot en prenant avec lui un otage. Seul problème ces "potes" de la fratrie aryenne n'étaient pas au courant qu'il n'allait pas les convier au partage du butin.

Ça se passe en Géorgie, il fait chaud, le temps est à l'orage.
Belle galerie de personnage errant dans l'alcoolisme, la survie à la petite semaine, le récit est classique alternant les points de vue des différents protagonistes.

Le tour de force de ce premier polar c'est l'extrême richesse des situations rencontrées, il y a une scène hallucinante dans une église remplie de dévots et de serpents à sonnette, des gunfights très bien rendus.

Un polar de bonne facture, avec un petit syndrome de Stockholm en plus, des incursions dans l'univers carcéral et des cliffhangers saisissant, c'est hautement recommandable, l'écriture est nerveuse, vraiment un bon moment de lecture.
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Ce roman, c'est l'histoire d'un braquage de banque réalisé par un gars sortant de prison .
Ce braquage tourne mal (évidemment) et notre bandit prend en otage dans sa cavale un jeune employé de la banque.
On ne divulgue rien de l'intrigue mais vous rencontrerez des laissés pour compte un peu paumés ( ou beaucoup), une horde de suprematistes ultra violents (pléonasme), un shérif borderline et les tranches de vies des personnages.
Personnages qui sont d'ailleurs hauts en couleurs.
un bon roman noir qui satisfera pleinement les amateurs du genre.
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« -Un sacré foutoir qu'on a là, Tom, commença-t-il. Ça faisait un bail qu'on n'avait pas eu une chose pareille.1991 ?
-1994. Bordel, je m'étais tellement habitué aux combats de chiens et aux labos de meth que j'avais oublié qu'il y a encore des gens qui braquent des banques, répondit Lang. »
On est mal habitué, en effet. Prenez Dernier appel pour les vivants : ça commence comme un de ces romans à base de ploucs – on se trouve a Jubilation County, Géorgie –, de violence et d'humour acide et on pense nécessairement un peu au Donnybrook de Frank Bill. On imagine déjà le bouquin échevelé qui va nous faire marrer, avec ce Hicklin, membre de la Fraternité aryenne qui braque une banque, tue une employée et s'échappe en prenant en otage un guichetier un peu niais et, à ses trousses le shérif Lang en mode « je suis trop vieux pour ces conneries ». Et puis, bien vite, on se retrouve face a un roman bien plus noir que ce que laissait présager ce début un peu débridé.
Alors que Hicklin se terre avec Charlie, l'employé de banque passionné de fusées, et Hummingbird sa compagne accro à la meth, que ses anciens complices commencent à le traquer et que Lang avance lentement dans son enquête, les caractères se révèlent, des barrières tombent et, peu à peu, des masques aussi (et même un oeil de verre). Et puis il y a ces routes qui convergent vers un dénouement qui ne peut être que brutal.
Ainsi Peter Farris arrive-t-il à prendre un peu le lecteur à contrepied, à l'emmener ailleurs que là où il pensait aller sans pour autant abandonner totalement l'idée d'une série B qui flingue à tout va. Car si l'étude de caractères est réussie, les explosions de violences sont elles aussi particulièrement soignées. L'hallucinante fusillade dans une église en pleine cérémonie de manipulation de serpents est à ce titre un des sommets du livre ; un passage proprement saisissant.
Tout cela fait de Dernier appel pour les vivants une bonne surprise, un roman dans lequel l'auteur arrive à trouver l'équilibre entre l'âpreté des situations, la mise en valeur des liens qui se tissent entre les personnages et les rendent bien plus complexes que ce à quoi l'on pouvait s'attendre, et le déchaînement cathartique de violence. Très recommandable.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Peter Farris possède une style très parlant (cash !) qui retranscris très bien certaines scènes, certains détails, une atmosphère, et nous fait bien entrer dans l'esprit de ses protagonistes nous laissant capter aisément leur blessures (aussi bien internes qu'externes).
Il prend soin de travailler ses personnages et nous donne ainsi l'occasion de les percevoir de façon plus humaine. Certains d'entre eux se construisent peu à peu et finissent par rendre une image d'homme défectueux mais au final moins pitoyable et médiocre. La relation qui se noue entre l'otage et le criminel est surprenante et très intéressante. Les actes passés prennent une importance considérable autant dans l'histoire que dans la vie de ces hommes.
Tous ses personnages, plus ou moins perdus, forment une intrigue captivante qui m'a finalement plus touchée que je ne l'aurai imaginé en entamant le livre.........................................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Peter Farris ne fait pas dans le détail et on est dans le dur dès le début du roman. Hicklin sort de prison, braque une banque, flingue une employée et embarque un otage. Après une légère baisse de tension, s'enchaînent rapidement de grosses complications pour le truand qui a fait cavalier seul dans ce qui devait être un casse organisé par la Fraternité aryenne, groupe auquel il a adhéré en taule. Les personnages n'ont plus grand-chose à perdre et sont prêts à tout sans aucun état d'âme. Une petite once d'humanité surgit cependant dans cet océan de noirceur, mais dont il ne faut surtout rien dévoiler pour éviter de spolier le peu qu'il y aurait à spoiler dans ce roman. le principal reproche que je pourrai faire à cette histoire c'est sa linéarité. Il n'y a pas beaucoup d'imprévus dans cette double traque, celle d'Hicklin par ses ex potes et celle de tous par le shérif Tommy Lang. Même celui-ci, alcoolique depuis que sa femme l'a quitté, est des plus prévisibles.

Ayant déjà lu « Les mangeurs d'argile », le troisième roman de l'auteur, la comparaison s'impose forcément avec cette réédition de son premier. Il y a certes toute la maîtrise du roman noir dans sa puissance, mais sans la finesse que l'auteur a su trouver par la suite dans son écriture. le récit fait la part belle à l'action et à la violence avec un point d'orgue dans une église où les phobiques de crotales, mocassins et autres serpents peu sympathiques ne vont pas vraiment se sentir à l'aise.

Un roman qu'apprécieront surtout les adeptes du « noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir ».

Je remercie lecteurs.com et les éditions Gallmeister pour la lecture de ce livre dans le cadre des Explorateurs du Polar 2020.
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