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Critique de Apikrus


Didier Fassin a été autorisé à suivre des policiers d'une Brigade Anti Criminalité (BAC) pendant plus d'un an. On ne peut que rendre hommage à ceux qui autorisèrent cette observation, qui aboutit à une étude ethnologique, d'abord publiée sous la forme d'un essai de 400 pages.
Pour en rendre compte de manière plus synthétique et accessible, l'auteur a retravaillé son texte avec Frederic Debomy, et Jake Raynal l'a illustré.

Le résultat est plutôt effrayant : on y voit beaucoup de policiers frustrés, racistes, aux idées d'extrême-droite aussi courtes que leurs cheveux rasés, et quelques-uns plus sensés mais qui doivent se taire pour ne pas être tenus à l'écart ou quitter cet environnement quand ils n'en peuvent plus.
A la décharge des premiers (comme le souligne l'ouvrage), il s'agit souvent de jeunes policiers en début de carrière, placés dans un environnement qu'ils ne connaissent pas et qu'ils perçoivent comme hostile (sans comprendre que le comportement même de leurs collègues ne peut que générer une telle hostilité), de surcroît souvent obligés comme leurs collègues de faire du chiffre (entendez par là d'interpeller des personnes en nombre).
Le passage de Sarkozy au Ministère de l'Intérieur puis à la Présidence a fait beaucoup de dégâts sur la cohésion nationale, notamment par l'instrumentalisation des services de l'Etat à des fins de propagande politique. Ses derniers successeurs n'arrangent pas la situation…

En lisant les pages 24 et 25 de l'ouvrage, j'ai pensé que les auteurs exagéraient, que les policiers de la BAC ne pouvaient pas être aussi dénués du sens du ridicule !
Pour en avoir le coeur net, je suis allé voir les écussons des BAC sur internet. Résultat : en effet, les représentations d'animaux y sont fréquentes, et significatives. On y trouve beaucoup de tigres, quelques crocodiles, des loups, des aigles, et des serpents. C'est dire le niveau de frustration des gars (les femmes sont peu représentées dans les BAC), fiers de recourir à ces symboles de force.

J'ai trouvé un peu dommage que le graphisme ne soit pas à la hauteur de la richesse du texte et de l'analyse.
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