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Critique de BazaR


BazaR
08 février 2018
Vers l'est, vers l'uchronie, et au-delààààààà !

Changement de braquet dans ce deuxième tome largement tourné vers l'action. le rythme s'accélère et les pénétrations dans l'esprit des personnages sont limitées au strict nécessaire.
Les enjeux augmentent également. Alors que le premier tome semblait restreindre l'intrigue essentiellement à un affrontement frère-soeur, ce deuxième tome lui fait subir une inflation subite et ce n'est ni plus ni moins que l'existence de l'univers qui se retrouve dans la balance. le gabarit des acteurs – surtout des « maléfiques » – enfle également avec l'arrivée de dieux d'envergure qui prennent les choses en main.

Le récit reste toutefois centré autour de nos trois héros Thya, Aylus et Enoch – les deux premiers oracles de leur état, le dernier plutôt sorcier – qui vont être balayés par les vents des événements et manipulés comme des héros grecs. Avec eux nous partons en voyage vers l'Orient. C'est l'occasion de découvrir de nouvelles cultures, moins « romaines ». Mais cela passe très vite. On ne s'endort pas, il faut se déplacer. Dommage. J'aurais apprécié découvrir un peu plus Constantinople, avoir le temps de figer dans ma tête des images inoubliables. Mais non, faut partir.
Les kilomètres parcourus vont d'autant plus se multiplier car Estelle Faye fait prendre à sa Communauté le même destin que celle de l'Anneau de Tolkien : elle la casse et développe plusieurs chemins parallèles. Les péripéties subies par les uns et les autres sont très prenantes, écrites selon la classique méthode page turner : pour savoir ce qu'il advient de Thya, il vous faut passer le chapitre qui parle de Enoch, puis celui sur Aylus, puis celui sur Aedon le frère de Thya, puis… Comment voulez-vous vous arrêter pour dormir ?

On entre aussi franchement dans l'uchronie. Si jusqu'à présent les événements avaient pu avoir lieu dans notre Histoire, cachés aux yeux des contemporains, ce qui arrive à l'Empereur Honorius nous plonge dans l'imaginaire. Tchouk-tchouk, le train de l'Histoire vient de bifurquer et s'engage sur une voie inconnue. Au niveau des enjeux, cela m'a rappelé la BD Troie de Nicolas Jarry.

Tout est-il excellent dans ce deuxième tome ? Non pas. Je suis sceptique devant la faiblesse et l'humanité dont Estelle Faye pare certains de ses dieux. La vitesse à laquelle le récit se déroule oblige à certaines ellipses un peu malheureuses, comme certaines batailles qui sont éludées, certains périples zappés, certaines aventures (celle d'Aylus en particulier) font tout simplement pschitt. Et comme dans le premier tome je trouve les enchainements de certains événements quelque peu capilotractés. Je ne comprends pas pourquoi Thya conserve sa motivation de vengeance à la fin, alors que celle-ci n'a plus lieu d'être.
D'une manière plus générale, j'ai du mal à imaginer qu'un monde dans lequel le panthéon des dieux grecs (ou romain) et tous les personnages de la mythologie sont une réalité ait pu voir se développer le Christianisme. Une religion peut en supplanter une autre en prêchant que ses mythes ne sont que superstitions. Si vraiment Jupiter, Apollon, les Centaures et patin couffin existent, il suffirait d'un peu de comm « miraculeuse » pour que les humbles mortels s'agenouillent et jettent aux orties péché originel, Trinité et compagnie.

La fin réserve une surprise. Les événements prennent un tour qui n'a pas été sans me rappeler le tome 1 de Martyrs d'Olivier Peru. Mais là j'en dis déjà trop.
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