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Critique de Calimero29


"L'année suspendue" est une non-fiction autobiographique ou plus simplement le témoignage intime de Mélanie Fazi qui raconte sa découverte, à la quarantaine, qu'elle pouvait être autiste et le long parcours pour avoir confirmation de cette possibilité. Ce processus a pris à peu près une année (2019-2020) où tout a été "suspendu", où l'auteure attendait des réponses à ses questions, à ses interrogations, à son mal-être.
Mélanie Fazi est connue pour ses nouvelles de science-fiction, entre autres, mais elle a également écrit un premier témoignage très personnel; "Nous qui n'existons pas" sur son absence de désir de vivre en couple, sur son asexualité et sur son intense besoin de solitude. Elle croyait avoir trouvé la réponse à ses comportements qui la mettaient souvent en marge.
Mais au détour d'une conversation, une amie évoque la possibilité qu'elle soit autiste. Persuadée que ce pourrait être l'explication à ce qui cloche chez elle et qui ne peut être associé à l'asexualité. Débute alors une longue et douloureuse quête.
Elle commence par se documenter très minutieusement et découvre, entre autres, que son hypersensibilité sensorielle (aux sons, à la lumière, aux bruits) est probablement à l'origine de sa fatigue permanente due à la nécessité continuelle de s'adapter à un environnement qui peut être particulièrement agressif, que son besoin vital de s'isoler dans une bulle est la seule stratégie pour filtrer l'afflux ingérable de sensations.
Elle se lance ensuite dans le parcours éprouvant des différents tests et entretiens avec un psychiatre, un psychologue, un psychomotricien.....
Ce témoignage, très intime, est émouvant et passionnant et il sera probablement aussi une aide précieuse pour toutes celles et tous ceux qui s'interrogent sur de possibles troubles de l'autisme sans oser aller plus loin. Il aurait juste mérité d'être un peu plus ramassé, en ne rentrant pas dans les détails, pour avoir plus de force.
Au-delà de la problématique de l'autisme adulte, quelques points m'ont particulièrement interpellée:
* la difficulté de détecter les femmes autistes car les tests ont été élaborés à partir de sujets masculins. C'est un vrai problème dont des chercheuses se sont emparé en particulier en ce qui concerne les infarctus dont les signes cliniques annonciateurs ne sont pas tout à fait de même nature, sont plus diffus chez les femmes que chez les hommes; cela conduit parfois encore à des retards ou des erreurs de diagnostic.
* la tentation pour certains médecins hommes qui n'arrivent pas à établir de diagnostic face à une femme qui décrit des symptômes qui ne cadrent pas avec les tableaux cliniques connus de déclarer que "c'est nerveux, c'est psychologique, c'est psychosomatique". Je n'ai jamais entendu une telle conclusion lorsque le patient est un homme.

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