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Critique de FloChavy


Souvent, lorsque je regarde un film ou une série qui on été adaptés à partir d'un livre, je préfère tant que faire se peut commencer par la lecture de ce dernier au risque d'être ensuite déçue (ce qui m'est arrivé la plupart du temps, je dois l'avouer). Mais comme je suis optimiste je me dis qu'on n'est jamais à l'abri d'une agréable surprise.

Je dois dire que je n'avais jamais entendu parler du livre de Deborah Feldman avant que l'adaptation de celui-ci par une certaine plateforme de streaming en une série homonyme, ne suscite un engouement général sur la toile, que ce soit dans la presse ou sur les différents réseaux sociaux .

Ayant décidé de satisfaire ma curiosité en ce qui concerne le succès de la série, j'ai également profité de sa récente traduction en français pour découvrir le livre.

Dans ce récit autobiographique, l'auteur Deborah Feldman nous explique comment elle a réussi à quitter la communauté juive orthodoxe des hassidim de Williamsbourg, dans l'État de New York à laquelle elle appartenait.

Le livre est divisé en deux parties.

La première relate l'évolution de Deborah dans la communauté jusqu'à sa majorité, sa construction en passant par son son enfance, puis son adolescence jusqu'à l'age de jeune adulte.

La deuxième partie du livre est plutôt un constat sur son mariage, son état de femme mariée, son rôle d'épouse.

Issue d'un mariage entre un père mentalement attardé et une mère juive homosexuelle, qui rapidement après la naissance de sa fille prend la fuite, Deborah (Devoireh) est élevée par ses grands parents (Bubby et Zeidy).

Enfant, Deborah à l'impression d'être laissée pour compte en ne comprend pas toujours ce qu'on attend d'elle. Mais comme elle aime ses grands-parents elle st terrifiée à l'idée de les décevoir ou de les blesser. Alors elle tente de se conformer, de coller au moule. de devenir une bonne juive hassidim.

« Zeidy est l'héritier de toute une succession d'oppressions. Ses ancêtres ont vécu en Europe de l'Est pendant des générations, endurant des pogroms qui ne différaient pas beaucoup des persécutions qu'ils ont dû subir sous le règne d'Hitler. Je n'arrive pas à comprendre comment une personne issue d'autant de souffrances et de pertes peut perpétuer sa propre oppression. Il s'enferme lui-même dans nombre de petites choses en se privant de joies innocentes, et pourtant il semble que ces privations le satisfont. Est-ce la culpabilité qui conduit mes grands-parents à s'infliger des souffrances en permanence, à se charger de fardeaux les plus pénibles sans jamais accepter la possibilité d'un répit? »

Même si cela doit passer par une succession de restrictions et d' interdictions.

Mais l'appel des livres est plus fort et lorsqu'elle découvre la littérature, avec Jane Austen, Louisa May Alcott , Roald Dahl ou Chaïm Potok elle se met à rêver d'un avenir différent, dont elle pourra décider seule.

A l'adolescence elle est tiraillée entre l'envie de se démarquer et le besoin de se (con)fondre dans la masse.

Avec son amour pour la littérature, elle voudrait faire des études et se rêve en professeur d'anglais.

Dans la rue, elle veut ressembler aux autres filles de sa classe, à celles qui respectent à la lettre les traditions. Elle veut qu'on la considère comme une bonne fille, que ses grands-parents soient fiers d'elle.

Puis alors qu'elle n'a que 17 ans elle apprend qu'on va la marier à un garçon de la communauté, un garçon qu'elle ne connaît pas, qu'elle n'a jamais vu mais qui à l'avis de ses tantes et de ses grands-parents est un bon garçon car non seulement il vient d'une famille hassidim mais il étudie aussi la Torah.

Deborah essaie de se convaincre qu'elle fera un bon mariage, peut-être même un mariage d'amour. Elle y entrevoit même une échappatoire.

Mais malgré ses efforts cela ne fonctionne pas.

Sa belle-famille la déteste, son mari la trompe et ne voit en elle que la femme-objet qui est là uniquement pour satisfaire ses désirs.

Mais le déclic vient seulement à la naissance de son petit garçon Ytzy alors que Deborah n'a que 19 ans.

Elle décide alors que pour son bien et celui de son fils elle doit quitter cette communauté religieuse extrémiste.

Elle va alors dans le secret le plus total, préparer son départ. Cette préparation commencera entre autres, par l'écriture de ce livre. Elle obtiendra, après un long procès le divorce et la garde de son fils.

Au delà d'une histoire personnelle ce livre peut se lire facilement comme le parcours initiatique d'une adolescente inadaptée tout en résumant à mon avis très bien le parcours sur le chemin vers la liberté et l'indépendance, dans un monde d'hommes, d'une jeune femme devenue mère célibataire et tout le courage et la motivation dont elle a eu besoin pour tenir bon .

Je remercie les éditions HLAB et Netgalley France pour cette agréable lecture.
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