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Critique de ODP31


ODP31
24 septembre 2023
Êtes-vous à jour de vos vaccins ?
Les polars de Caryl Ferey sont tellement immersifs que la question ne parait pas si incongrue. Moi, c'est bien simple, dès que je commence un de ses romans, je sors la moustiquaire, j'enfile ma tenue Daktari, je déploie ma tente Quechua dans mon salon et à défaut de feu de camp, je sors la plancha pour ma chasse du jour, des aiguillettes traquées à l'instinct… chez mon boucher. Un vrai baroudeur de canapé. Avec Okavango, on tamponne un nouveau coin perdu sur notre passeport littéraire.
Destination la Namibie et le Botswana avec l'Angola, le Zimbabwe et la Zambie dans le voisinage. Sur cet immense territoire, des réserves tentent de sauver les grands animaux sauvages qui peuvent librement se boulotter entre eux et alimenter des reportages animaliers pour les insomniaques végans. Ah, compter les antilopes, c'est plus sympa que les moutons, surtout avec un léopard en approche.
Ce polar commence… par un meurtre ce qui n'est pas très original. Il s'agit de la découverte du cadavre d'un autochtone dans une réserve hypersécurisée et comme aucun animal sauvage ne se dénonce spontanément, une Ranger botswanaise Solanah Betwase est envoyée sur place pour enquêter.
La réserve de Wild Bunch appartient à un sud-africain, John Latham, qui a fait fortune en exploitant un filon de diamant. le mystérieux misanthrope assure la gestion de la réserve avec les ethnies San et Bochimans.
Plusieurs autres morts et l'empoisonnement d'animaux orientent l'enquête vers une attaque d'envergure de braconniers menés par un chef impitoyable et invisible, surnommé le Scorpion. On peut s'interroger sur le choix du surnom mais avouons que si l'auteur avait choisi le gnou pour sobriquet, le braconnier aurait perdu en charisme.
Auteur aussi enragé qu'engagé, qui, petit, voulait faire chasseur de braconniers pendant que d'autres rêvent d'être influenceurs à Dubaï, Caryl Ferey nous propose un safari qui mêle aventures, action et coups de pied au derrière pour préserver rhinocéros, éléphants et lions des fantasmes de vieux asiatiques qui s'arrachent à prix d'or des cornes de rhinos et des couilles de tigre en tapas pour transformer petit bambou en gros roseau. La nature est sauvage, l'homme est bien pire.
C'est haletant, très documenté, instructif sur les conséquences de la Guerre de la frontière sud-africaine avec l'Angola, les personnages sont complexes et attachants, le rythme s'accélère au fil des pages et je suis sorti de cette lecture avec l'envie d'aller au zoo et de dévorer une tablette de Merveilles du Monde (pour ceux qui connaissent).
Il n'y a pas que le lion qui est mort ce soir.
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