AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fanfan-Do


Je connais l'existence de roman depuis quelques années mais je n'avais jamais eu envie de le lire... le milieu dans lequel il se situe ne m'intéressait pas.
Et puis j'ai découvert la genèse de ce livre : la compagne de Jim Fergus, Mari, malade du cancer, était tombée amoureuse d'un tableau peint par Chrysis Jungbluth dans les années vingt à Paris.
La mort De Mari puis un autre événement l'ont amené à l'exploration de la vie de cette jeune artiste et de son tableau appelé Orgie :
« Je terminai enfin ma longue saga familiale , sept ans après l'avoir commencée. le tableau, Orgie, était accroché dans mon salon et je le regardais tous les jours, essayant d'imaginer la vie de l'artiste. »

Et voilà pourquoi j'ai eu envie de lire ce roman, né d'une histoire d'amour tragique.

Les chapitres alternent entre Bogart, le cow-boy et Gabrielle la française à l'âme d'artiste.

Il y a quelque chose d'extrêmement naïf dans le personnage de Bogey qui quitte son Colorado natal avec Crazy Horse, son cheval, à la poursuite d'un idéal qui est d'aller aider les descendants de ses ancêtres, les français. Il y a aussi beaucoup de poésie dans son rêve !

Gabrielle (Chrysis) est une femme qui n'est pas en accord avec son temps, elle est anticonformiste, elle se veut libre et se moque des codes et ce que la société exigeait des femmes à cette époque :
« C'est ainsi que, dès son premier semestre à l'atelier, Gabrielle commença à se forger une réputation parmi les étudiants et les professeurs, de semeuse de troubles, d'agitatrice, de contestataire, de féministe et peut-être aussi de lesbienne, même si, assurément, elle avait aussi quelques amis et soutiens du même tempérament. »

On n'a pas l'impression qu'elle rejette ces codes là mais plutôt qu'ils ne font pas partie de sa vie, de son esprit, elle ne pense pas comme ça donc ça n'existe pas. et puis comme elle gravite dans un milieu artistique qui se débarrasse de tout ça, sa vie à elle va être libre de toute contrainte patriarcale, libre de cette société qui refuse tout aux femmes et permet tout aux hommes.

C'est fascinant de découvrir le monde artistique des années 20, la vie de Bohème, où ces jeunes et moins jeunes renonçaient au confort pour aller au bout de leur rêve quitte à souffrir de la faim, du froid et du manque de tout.

On dirait que Gabrielle et Bogey ne viennent pas de la même planète, pas du même univers, pas de la même époque, pas du même siècle.
Lui vient de la terre et des rodéos, elle de la petite bourgeoisie et finit par vivre dans le Paris des années folles, deux mondes complètement différents et pourtant ils vont se trouver.
C'est comme deux univers qui se télescopent pour ne plus en faire qu'un.

Il y a une telle ouverture d'esprit dans les romans de Jim Fergus ! On y trouve absolument tout, des putes, des libertins, des homosexuels, toutes les nationalités, toutes les origines et tout ça est aussi naturel que de respirer.
C'est une belle histoire, qui m'a fait voyager du Colorado au Paris artistique des années folles.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}