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EAN : 9782749130354
288 pages
Le Cherche midi (02/05/2013)
3.59/5   376 notes
Résumé :
Jim Fergus
Souvenir de l'amour
Chrysis

Tout a commencé avec un tableau. En flânant chez un antiquaire niçois, Jim Fergus déniche une toile sensuelle, joyeuse, amoureuse. Sur le châssis, l'étiquette mentionne le nom de l'artiste : Chrysis Jungbluth, vers 1925...
C'était le temps de l'allégresse et de la passion.
Dans le Montmartre des Années folle, la jeune Chrysis, rebelle, avant-gardiste, furieusement moderne, bousculait l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (91) Voir plus Ajouter une critique
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La rencontre improbable d'un cow-boy, héros de la première guerre mondiale et celle d'une jeune artiste en devenir au caractère bien trempé, libertine et passionnée.
Mais à l'heure des choix, la passion amoureuse résistera-t'elle au bon sens et aux pressions du père de Gabrielle le colonel Jungbluth ?
Voilà un roman bien séduisant. Au-delà de la belle histoire d'amour entre Bogey et Gabrielle « Chrysis », Fergus redonne vie au Paris des années folles, ou Montparnasse était le coeur de la création, du libertinage et de la vie bohème. L'auteur de « Mille femmes blanches » décrit tout cela avec un sens narratif bien agréable. Grâce à des personnages attachants, le roman de Fergus est passionnant. Un seul regret qu'il soit trop court !
Et puis comment ne pas mettre en avant la genèse de ce récit, préface magnifique de Jim Fergus à sa femme aimée trop tôt disparue.
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Chrysis est une histoire d'amour, une vraie mais pas celle qui nous est racontée dans le livre, celle qui nous est racontée par le livre.

Jim Fergus courait les antiquaires de Nice avec sa femme mourante quand elle est tombée sous le charme d'un tableau de Chrysis Jungbluth datant de 1925 nommé "Orgie". Par amour pour sa femme, Jim Fergus dont les moyens financiers sont grevés par les frais de santé, va lui offrir cette toile qu'elle adore. Après la mort de sa femme, Fergus décide de retrouver la trace de la peintre et de son tableau. Retrouver Chrysis Jungbluth et son parcours a été une tâche longue et fastidieuse mais pour ce qui est de la genèse du tableau, il lui a fallu écrire l'histoire et là, c'est le drame...

Il nous invente donc une histoire d'amour pas banale mais pas inoubliable entre une peintre aux moeurs libérées et Bogey, parti de son Amérique natale pour faire la guerre en France, une image désuète de cow-boy, bien trop parfait et bien trop lisse, même les personnages joués par John Wayne au cinéma ont plus de profondeur. Quand à Chrysis, elle est certes plus compliquée et plus intrigante mais elle a vraiment existé donc...
Ensuite Jim Fergus se perd dans les fils tortueux de son imagination pour réussir à trouver une explication au tableau en question mais il n'a réussi qu'à m'ennuyer. Faut-il toujours qu'il y ait une histoire derrière un tableau et si oui vaut-elle vraiment la peine qu'on la connaisse ? Si en plus, on l'invente alors là, je ne vois pas l'intérêt.

C'est pourquoi je pense que la véritable histoire d'amour est celle qui liait Jim Fergus à sa femme décédée, cet amour qui lui a donné l'envie d'écrire l'histoire de ce tableau qu'elle aimait tant. Ça c'est joli, c'est une magnifique preuve d'amour, dommage que le livre qui en résulte, l'histoire de cette peinture et l'histoire d'amour qu'il raconte, soient beaucoup moins intéressants.
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Jim Fergus est un auteur aussi talentueux qu'attachant. Jim Harrison est son ami et c'est le succès mérité de « Mille femmes blanches » qui l'a fait connaître en France. En 2011, il romançait dans «Marie Blanche» les vies tumultueuses de sa grand-mère et de sa mère, françaises…. Une histoire bouleversante est à l'origine de « Chrysis ». Mari, la compagne de Jim Fergus, venue se faire soigner en Europe peu avant son décès, tomba amoureuse d'un tableau « Orgie », peint par « Chrysis” en 1925, une oeuvre sensuelle et crue qui marqua l'apogée de son talent dans le Montparnasse des années folles. Jim Fergus offrit ce tableau à Mari qui lui demanda alors de le léguer à sa fille Isabella après sa mort. « Tu sais bien que j'ai toujours eu un peu honte de mon corps, une gêne au moment de le montrer, un complexe avec ma propre nudité. Je ne veux pas que Bella soit ainsi. Je veux qu'elle se sente aussi libre dans son corps que les femmes de ce tableau ». Elle avait ressentie au plus profond d'elle-même la quintessence de cette oeuvre.
Jim Fergus a mené une enquête minutieuse pour reconstituer l'histoire de cette toile. On découvre qu'en 1925, attablée dans le café le Select, Gabrielle “Chrysis” Jungbluth tombe amoureuse d'un homme habillé en cow-boy en train de coucher sur le papier les horreurs des champs de bataille de 14-18. Il est trop absorbé par les tourments qu'il extirpe de sa mémoire pour lui prêter attention. Chrysis” Jungbluth, âgée de 18 ans est issue d'un milieu bourgeois, son père est Colonel et elle est éprise de liberté. Elle est élève à L'Atelier de Peinture des Élèves Femmes de L'École des Beaux-Arts, dans la classe de Jacques Ferdinand Humbert, qui fut le professeur de George Braque. Mais bien vite, elle va s'émanciper sexuellement et mener parallèlement une vie de bohème et de jeune fille rangée lorsqu'elle est auprès de ses parents.
Bogey Lambert, le cow-boy américain, a quitté son Colorado et le ranch familial pour s'engager dans la légion étrangère avec « Crazy horse » son cheval. Il est tombé amoureux de la France dans les livres après avoir appris qu'il avait des racines françaises. Heureusement, ce coeur tendre a fait de la boxe et ça lui servira plus d'une fois tout au long de son séjour en France ! N'est-ce pas lui le héros tant admiré dont le père de Chrysis faisait un bel éloge lorsqu'elle était enfant ?

Ils vont s'aimer follement et figurer sur le tableau « Orgie ».

Cette rencontre improbable dans une époque fascinante, les souffrances de la première guerre mondiale encore dévorantes pour nombre d'hommes comme Bogey, sont restitués à merveille et l'on voit rapidement la jeune peintre se singulariser par ses sujets audacieux.

Entre fantasmes et légendes, un beau portrait d'une artiste oubliée.

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Ce roman «  biographie romancée «  est une belle déclaration d'amour posthume à Mari, celle qui partagea la vie de l'auteur , décédée des suites d'un cancer .
EN effet Jim Ferguson et sa femme découvrirent par hasard le tableau intitulé «  Orgie » sur le sol d'un magasin d'antiquités du vieux Nice: un nom figurait au dos de cette toile : Jungbluth Chrysis, vers 1925 , l'auteur l'indique dans l'avant - propos .
Il explore «  la Vraie vie » de cette jeune artiste Gabrielle dite : « Chrysis » Jungbluth : elle avait à peu près 18 ans lorsqu'elle a peint cette toile.

Fille unique du colonel Jungbluth et de Marie - Reine , son épouse beaucoup plus jeune , Chrysis entre au seul atelier de peinture des élèves femmes de l'École des Beaux - Arts à Paris pour y travailler sous la direction de Jacques Ferdinand Humbert qui fut le professeur de Georges Bracque , un octogénaire exigeant et colérique .
Son tempérament et son talent n'échapperont pas au professeur .

Chrysis découvre les joies de la vie nocturne parisienne et c'est dans un café du quartier Montparnasse qu'elle croise la route d'un certain Bogart Lambert dit Bogey , originaire du Colorado .


Personnage singulier Il a quitté la ferme familiale pour rejoindre la légion étrangère pendant la première guerre mondiale .
Il va avec Chrysis , vivre une passion amoureuse détonante ,un amour fou...

C'est cette passion que nous conte l'auteur qui fait revivre le Paris des années folles , le quartier Montparnasse , coeur de la bohème et de la création, monde bouillonnant et pétillant des artistes , peintres, jeunes aspirants romanciers, sculpteurs , modèles, courtisanes , maisons closes, restaurants , boîtes de nuit, cabarets , «  La Belle Poule » , «  le Sélect » , la vie nocturne et émancipée qu'aime Gabrielle qui deviendra l'une de ses figures.

Gabrielle est libre, directe, sait ce qu'elle veut, dotée d'un sens artistique certain , d'un tempérament fort , décidée , assidue et investie dans son art elle signera toutes ses oeuvres Chrysis Jungbluth après avoir lu Aphrodite , roman érotique publié à Paris en 1896 .

Elle se rebellera contre son éducation et son milieu privilégié les prétentions et conventions de sa classe sociale, les normes d'une société dominée par les hommes ,où les femmes étaient maintenues dans un état de soumission permanente.
Une héroïne passionnée , à une époque unique de l'histoire du XX° siècle , où tout semblait permis ,...
Histoire d'amour : beau portrait de femme prise dans le tourbillon des années folles , inspiré de faits réels .
J'ai préféré «  Mille femmes blanches » ! de J.Fergus .
Ce n'est que mon avis bien sûr !

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Je veux du romanesque dans la plus pure tradition littéraire, des sentiments extrêmes, des passions intenses et assouvies, des héros et des héroïnes flamboyants, je veux tout ça ! Pourquoi ? Pardi parce que de temps en temps une belle histoire d'amour fait du bien, voilà pourquoi ! Et c'est chose faite avec Chrysis de l'américain Jim Fergus (l'auteur du très bon Mille femmes blanches). Ce roman est aussi une belle déclaration d'amour posthume à celle qui partagea la vie de l'auteur, décédée des suites d'un cancer. Jim Fergus et sa femme ont en effet découvert, caché dans une boutique d'antiquaires niçoise, un étrange tableau signé Chrysys Jungbluth. le tableau en question représente ni plus ni moins qu'une scène très érotique de partie de jambes en l'air collective ; c'est un vrai souffle de scandale pour l'époque, le tableau datant des années 1920 et l'artiste étant une femme pour couronner le tout.

A la mort de son épouse, Jim Fergus décide de découvrir qui fut cette mystérieuse Chrysis et de lui redonner vie à travers sa plume. A partir des morceaux épars du puzzle glanés sur sa vie, il a imaginé la jeunesse de cette jeune femme, artiste émancipée, éprise de liberté dans le Paris d'après-guerre qui se relève petit à petit des décombres encore fumants du grand charnier mondial. Bien que fille d'un militaire haut gradé plutôt conservateur, notre jeune et fringante demoiselle se passionne très tôt pour la peinture et intègre la seule école des beaux-arts ouverte aux femmes (et oui nous ne sommes que dans les années 20, beaucoup de choses restaient à faire en matière d'émancipation féminine). Elle y fait ses gammes tout en arpentant le Paris bohème, éclectique et artistique du Montparnasse de cette époque, avide de sensations et d'expériences, bien décidée à vivre passionnément chaque chose pour les transposer dans son oeuvre, persuadée que chaque expérience sensorielle, intellectuelle et sensuelle enrichira son art. Parallèlement nous suivons le destin hors norme de Bogart, fringant cow-boy du Colorado, qui sur un coup de tête décide d'aller aider les forces alliées dans les tranchées, persuadé qu'il est de descendre d'une lignée française. Accompagné de son fidèle compagnon équidé, notre jeune homme traverse l'Atlantique et rejoint le vieux continent, marquant de son courage et de sa détermination l'imagination collective, créant une légende autour de lui parmi les soldats. Bref, ces deux êtres que tout oppose finiront par tomber follement amoureux l'un de l'autre et vivre une folle et belle histoire d'amour.

Autant vous dire : dès premières lignes je me suis laissée emportée par le tourbillon romanesque dans lequel évoluent nos héros. J'ai été plus que charmée par ce duo insolite et épris de liberté, tout autant que par cette période d'intense émulation intellectuelle que furent les années 20. Jim Fergus est un conteur fabuleux dont le style simple et inspiré sert parfaitement une histoire comme celle de Chrysis et Bogart. La femme et la romantique que je suis ne peut qu'être touchée par une belle histoire. A tous les romantiques, Chrysis est un roman fait pour vous, alors pourquoi s'en priver :).

Lien : http://livreetcompagnie.over..
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critiques presse (3)
Lexpress
31 mai 2013
Nul doute, le généreux Jim Fergus sait ausculter l'âme féminine. Une empathie qu'il prouve de livre en livre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
30 mai 2013
Du tableau d'une parfaite inconnue Jim Fergus a tiré un roman d'amour ancré dans un Paris de bohème que d'autres Américains ont célébré avant lui, et non sans éclat.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
14 mai 2013
Une histoire romantique, tendre et cruelle. Comme la vie.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
"Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu en étais ? demanda Bogey une fois qu'ils furent dehors.
- Pourquoi l'aurais-je fait ? demanda Jerome. Quelle différence cela fait-il ? Est-ce que tu m'as parlé de tes préférences sexuelles ? Ne t'inquiète pas, je n'ai jamais été intéressé par toi de cette façon. Tu n'es pas mon genre. Je repère les hétérosexuels à des kilomètres."
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" C'était un beau et grand jeune homme, qui portait un vieux chapeau taché et ces jambières en cuir que les cow-boys américains portent par-dessus leur pantalon, des "chaps", comme on les appelle. Et bien sûr, il était chaussé de bottes de cow-boy. Il avait un six-coups autour de sa taille, un Colt .45, appris-je par la suite. Je m'approchai, ayant sorti mon arme par précaution, parce que nous ne pouvions pas savoir qui il était, ni quelle était sa mission ; il était peut-être un cheval de Troie.
" Identifiez-vous ! "demandai-je.
Le cow-boy me salua et dit, dans un français rudimentaire : "Vous n'aurez pas besoin de votre arme, monsieur. Je suis le légionnaire 2e classe Lambert [...]
- Si vous êtes vraiment un légionnaire, alors pourquoi ne portez-vous pas d'uniforme, soldat ? demandai-je.
- Par autorisation spéciale du colonel, monsieur. Pour pouvoir délivrer ce message aussi rapidement que possible, j'ai traversé nos lignes et je suis passé par le territoire tenu par l'ennemi. J'ai suggéré au colonel : les Boches seront peut-être embrouillés et même un peu effrayés, s'ils voient un cow-boy galoper derrière leurs lignes. "
Ma chère fille, lorsque l'on est dans les tranchées, sur le front, dit le colonel, sous le feu des mitrailleuses et de l'artillerie lourde, avec des hommes qui meurent tout autour, tu ne peux pas savoir comme il est rare d'avoir l'occasion de rire. Mais lorsque le jeune homme prononça ces paroles, avec une naïveté désarmante, je m'esclaffai [...] "
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1917 – Après la désastreuse offensive du général Nivelle sur le Chemin des Dames
Certaines de nos troupes se mutinaient déjà, lâchaient leurs armes et s’enfuyaient dans les collines pour sauver leur peau. Avant que cette campagne mal avisée soit enfin arrêtée, trois jours plus tard, de nombreux soldats désertaient. Les tribunaux militaires n’hésitèrent pas à prononcer plus de quatre cents condamnations à mort pour désertion, même si, ensuite, le général Pétain a fait en sorte que les exécutions soient bien moins nombreuses. Les Allemands ont tué nos soldats, mais nous en avons tué aussi. Telle est la folie, le caractère barbare de la guerre, (…) Nous avons tué nos propres enfants, simplement parce qu’ils avaient peur de mourir.

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Gabrielle se rendit compte alors qu'elle avait jusque- là vécu avec deux personnalités distinctes et qu'elle avait toujours eu la capacité de faire taire sa vraie nature, de contrôler ses élans secrets. Elle était, d'un côté, une jeune fille bien élevée, la fille docile d'une famille de militaires de haut rang, une élève assidue de l'atelier d'un peintre classique de renom. De l'autre, elle était une fille forte, décidée, qui savait ce qu'elle voulait, dotée d'un sens artistique, qui se rebellait contre son éducation et son milieu privilégié, les prétentions et conventions de sa classe sociale, et les normes d'une société dominée par les hommes où les femmes étaient maintenues dans un état de soumission. Même quand elle était petite fille, elle avait toujours nourri une vague envie d'explorer un aspect plus caché, plus mystérieux de la vie, dont jusqu'à ce soir- là, elle connaissait à peine l'existence, sauf dans les rêves nocturnes défendus produits par son imagination
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Ces deux dernières années, il avait écrit de nombreuses lettres à sa famille, mais de plus en plus, à mesure que la guerre se prolongeait et que les destructions s'étendaient, les mots commençaient à lui manquer. Il avait fini par en conclure que les combats ne pouvaient être évoqués par de simples vocables, que la guerre pouvait seulement être décrite par le grondement assourdissant des obus qu'on largue, le vrombissement de l'artillerie qui approche, le fracas des explosions et le crépitement des tirs de mitrailleuses, accompagnés du refrain incessant qui rythmait ces sons élémentaires du carnage, les hurlements des soldats blessés ou à l'agonie.
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