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Critique de kuroineko


Oh la la, quelle éprouvante lecture que celle du Règne du vivant. Non pas à cause d'un éventuel ennui causé par une intrigue vide - loin, très loin de là. Non plus du fait du style d'Alice Ferney qui brille de tous ses feux. J'avais déjà admiré et apprécié son écriture dans Grâce et dénuement ainsi que dans L'élégance des veuves. C'est magnifiquement rédigé, avec beaucoup d'élégance, de finesse et de justesse.

Éprouvante par le sujet évoqué : le massacre à tout va des espèces animales, ici pélagiques, au nom du profit. Éprouvante par certaines scènes qu'on aimerait sorties d'un film d'horreur et non d'une réalité avérée.
Alice Ferney raconte le combat sans concession de Magnus Wallace et de son organisation Gaia - avatars fictionnels du "pirate" canadien Paul Watson et de son Sea Shepherd. le narrateur, Gérald Asmussen, est un reporter passe de la curiosité vis-à-vis de cet homme hors du commun, tâchant de démêler le vrai de la légende, à la fascination puis à l'engagement à ses côtés. Caméra sur l'épaule, il filme les atrocités commises par des pêcheurs et les actes de Gaia et de sa troupe mue par une foi magistrale envers leur mission et leur capitaine.

En lisant les passages terribles de massacres, j'ai repensé aux images insupportables d'un documentaire visionné voici quelques années. Gordon Ramsay, chef cuisinier britannique très médiatique, s'est lancé dans la lutte contre le "squale finning". Sous ce terme se cache la pêche aux requins pour récupérer les ailerons, ingrédients très courus en Asie et source d'immenses profits. Pour ce faire, les pêcheurs attrapent le squale, découpent les différents ailerons et rejettent le poisson toujours vivant à la mer où il va connaître une longue agonie. Cette barbarie est décrite avec force par Alice Ferney. Des scènes inoubliables, tout comme le harponnage des baleines ou la peche au palangre qui tue poissons, tortues et même oiseaux sans distinction d'espèces ou de taille.

A travers les discours de Magnus Wallace et les pensées que le narrateur nous offre, je me suis sentie littéralement harponnée. Je me suis sentie mortifiée, horrifiée, en colère à l'encontre de cette part de l'humanité qui accélère les exterminations d'espèces de plus en plus nombreuses, qui pollue chaque élément d'une Terre qui nous est laissée en héritage et qu'il s'agirait pourtant de transmettre dans un bon état aux générations futures. Alice Ferney fait réfléchir sur l'écologie lorsqu'elle n'est pas seulement un jeu politicien, sur l'environnement et sur la place de l'Homme dans l'écosystème planétaire. L'humanité ne sort guère grandie à l'issue de ce roman aux allures de documentaire. Il donne matière à réflexion et m'incite, à mon petit niveau, à modifier toujours plus mes habitudes de vie et de consommation pour tâcher de préserver l'environnement.

Un livre extrêmement fort et marquant à lire, relire, partager et diffuser le plus largement possible pour créer ou accélérer des prises de conscience.
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