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Critique de Zazette97


"L'élégance des veuves" est le second opus de la romancière française Alice Ferney, également auteure de "Grâce et Dénuement", "La Conversation amoureuse" ou encore de "Paradis conjugal".
Ce roman s'attache à nous faire partager l'existence de plusieurs femmes aux destins croisés.
Dévastée par la mort de son mari, Valentine se replie dans son chagrin. Seuls les rires de ses enfants lui permettent d'échapper quelque peu au deuil. Mais certains d'entre eux viennent à quitter le monde à leur tour. Que faire? Continuer à vivre malgré tout. Si peu pour soi, tant pour les autres. Ses enfants. Ceux qui sont encore là, bien vivants, et qui ont besoin d'une mère.
Parmi eux, son fils Henri et son épouse Mathilde qui à son tour enfantera, malheureusement trop.
Son amie Gabrielle partagera avec elle les joies de la grossesse et verra quelques-uns de ses enfants et son mari perdre la vie sous ses yeux.
Et ainsi va la vie. Avec son lot de fatalité, de drames et d'existences achevées trop tôt.

Difficile je pense de rentrer de plein pied dans ce récit si l'on est ni épouse ni mère.
Il semble y avoir si peu de place pour l'amour parmi les couples qui occupent ce récit. Les hommes épousent des femmes parce qu'il leur faut bien des corps à engrosser, relégués à de simples géniteurs, spectateurs de leur vie de famille plutôt qu'acteurs.

Ils ne connaissent leurs enfants qu'à travers ce que leur en disent leurs épouses, le soir à l'heure du repas. Pas le temps d'apprécier les joies de la naissance qu'un autre enfant est déjà mis en route.
Les femmes semblent s'accommoder de l'égoïsme de leurs époux. A vrai dire, elle n'ont pas beaucoup le temps d'y penser, trop occupées à assumer ce rôle de mère qui définit à lui seul leur existence de femmes.

Puis leurs conjoints disparaissent comme ils sont venus, les renvoyant à leur solitude.
Mariées, elles ont fait le deuil de leur jeunesse et de leur vie de femme. Veuves, elles ont perdu leur figure d'autorité et avec elle le pouvoir d'enfanter. Il ne leur reste plus que leurs enfants et leurs amies. Entre elles, elles se serrent les coudes et affrontent ensemble les caprices de la vie.
Et les enfants dans tout ça? Mathilde et Gabrielle en comptent 16 à elles deux. le lecteur a tôt fait de se perdre entre tous ces prénoms et ces profils à peine esquissés.
On les devine impuissants face au désir de maternité obsessionnel de leurs parents et témoins de leurs échecs et on ne peut s'empêcher de penser que ce sont eux qui font le plus preuve d'élégance.

J'avoue avoir eu du mal à ne pas juger ces hommes et ces femmes qui font fi des conséquences de leurs actes, se laissant aller à leurs pulsions au détriment de leurs enfants.
Ce n'est pas tout de procréer, il faut pouvoir prendre la suite.
Néanmoins je dois reconnaître que ce court roman a su me faire traverser le cycle de la vie de ces personnages. Même si je n'ai pas approuvé leur façon de vivre, j'ai partagé leurs peines et leurs angoisses.
L'auteure a réussi à m'émouvoir, tant son récit fait la part belle aux sentiments plutôt qu'aux faits qui s'enchaînent très rapidement.

Un court roman sur la fatalité, le cycle de la vie, le renoncement, l'enfantement.
Je le recommande à toutes les femmes en ajoutant qu'il leur faudra choisir le bon moment pour en mesurer toute la force.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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