Jamais il n'avait imaginé que la frontière qui séparait ses compagnons de ses ennemis était si mince.
Si on s'approche de l'écran tactile qui se trouve au milieu du mirador, on peut cliquer, chercher les noms et trouver des informations sur la façon dont ils ont été arrêtés et assassinés.
Je clique et je cherche José Weibel.
Je clique et je cherche Carlos Contreras Maluje.
Je clique et je cherche le cher Quila Leo.
Je clique et je cherche don Alonso Gahona.
Je clique et je cherche René Basoa.
Je clique et je cherche Carol Flores.
Agents de renseignements et militaires cherchaient le disparu Andrés Valenzuela Morales partout dans le pays. Désespérés, nerveux, embarrassés, en colère. Déserteur de merde, sale fils de pute, ont-ils sûrement crié tandis qu'ils espéraient le trouver pour l'éliminer, l’emmener au Cajón del Maipo pour lui couper le bout des doigts et le jeter dans la rivière.Et pendant qu'ils le traquaient, ils tentaient également d'empêcher la publication d'un témoignage qui révélerait trop de secrets Et ils interdisaient les articles et censuraient des photos et déclaraient l'état de siège pour éviter toute diffusion de la presse d'opposition, effrayés par ce récit qui allait ouvrir une porte de la zone obscure, permettre de franchir définitivement le seuil du mal et de la bêtise.