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Critique de Cerisemae


Nous sommes à Alger, à l'époque coloniale, où allons suivre Mersault qui vient de perdre sa mère.
"Aujourd'hui, maman est morte.
…Ou peut-être hier, je ne sais pas…"
Dès cet incipit, l'étrangeté du personnage est foudroyante. A l'enterrement de sa mère, il n'exprime aucune émotion. La chaleur écrasante du soleil est vraisemblablement la seule chose qui semble le préoccuper.
Au lieu de se lamenter, le lendemain, il rencontre Marie, une ancienne connaissance, avec qui il se baigne à la plage ; et le soir même il va au cinéma en compagnie de celle-ci voir un film comique.
La semaine suivante, il fait la rencontre de Raymond, un voisin douteux. Alors qu'il n'a aucune raison de le faire, Mersault va aider Raymond à punir sa maîtresse. Un jour, l'étranger rencontre par hasard sur la plage le frère vengeur de cette femme qui en veut terriblement à Raymond. Armé d'un pistolet, Mersault tue ce frère de plusieurs balles sans réelle raison apparente si ce n'est la chaleur étouffante du soleil…
Dès lors, débute la seconde partie de son histoire : son procès pour ce meurtre où il y assiste de manière indifférente alors qu'il risque la condamnation à mort, la guillotine.

L'Etranger d'Albert Camus est, pour le moins que l'on puisse dire, un roman déconcertant.
L'intérêt du récit réside dans la mise en exergue d'un personnage hors norme, loin des convenances sociales, étranger à la société. Mersault semble complètement détaché de la réalité et insensible aux événements qui l'entourent. Il voit la société sans artifice ou plutôt dire avec naïveté. Tout au long du récit nous constatons qu'il est dépourvu d'empathie. Au delà de ça, il est sincère. Par exemple, quand Marie lui demande s'il souhaite l'épouser il répond : « Ça m'est égal, mais on pourrait, si tu veux… » Et quand elle lui demande s'il l'aime il répond : « Ça ne signifie rien, mais je ne t'aime sans doute pas ».
Contrairement à l'attitude de l'étranger, la société veut que l'on soit affectée par la mort d'un proche, d'être en mesure d'expliquer pourquoi on commet un crime et d'éprouver des remords par la suite. En d'autres termes, que l'on exprime des comportements attendus. L'Etranger est pour Albert Camus un moyen de nous questionner sur le jugement qu'on porte sur autrui dès lors que celui-ci ne renvoie pas l'image attendu. Ici Mersault n'est pas jugé pour le crime qu'il a commis ; il est jugé pour sa personnalité. Par conséquent, l'Etranger est aussi une réflexion sur la place de la morale et de la justice sociale.

Concernant la BD je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est que Jacques Ferrandez a enrichi ma culture générale en me faisant découvrir l'un des romans phares d'un grand auteur que j'avais ignoré jusque-là.
Merci.
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