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Critique de Arakasi


Une plage au bord de la mer. Une femme de quarante-huit ans, étendue sous un parasol, regarde une jeune mère et sa fille s'ébattre au bord de l'eau. Un soir, la petite oublie sa poupée sur le sable. La femme la ramasse mais, au lieu de la rendre à l'enfant, elle la ramène chez elle. Les jours passent, la fillette pleure et harcèle sa mère épuisée, mais la voleuse répugne à lui rendre son bien. Qu'est ce qui a pu pousser Leda, universitaire vieillissante, à commettre cet étrange larcin ? Jalousie face à cette relation mère-fille trop parfaite ? Culpabilité enfouie envers ses propres filles qu'elle a abandonnées aux bons soins de leur père ? Fascination instinctive envers cette belle jeune femme issue d'un milieu populaire ? Ou quelque chose de plus obscur et profond encore ?

Curieux et perturbant petit roman que celui-là… Vite lu, il interpelle pourtant durablement, surtout à l'âge où la maternité commence à ressembler à une nécessité. La dissection des rapports mère-filles est d'une grande crudité et n'hésite pas à écorner certains sujets tabous au passage, comme la jalousie latente que nourrissent nombre de mères face à la beauté et la jeunesse de leurs enfants. Les allusions à la sexualité, chez l'adulte comme chez l'enfant, sont nombreuses et assez troublantes. Au fil des pages, Elena Ferrante dresse un beau personnage de femme perturbée, oscillant sans cesse entre la frustration, les regrets et la nostalgie. Une petite oeuvre à la fois dérangeante et curieusement touchante qui ne déparie dans la bibliographie de cette auteur décidément fort talentueuse.
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